Critique album | El Motor – Le Monstre

El Motor est de retour, pas moins de cinq ans après un premier album qui lui avait permis de récolter deux nominations au gala de l’ADISQ (Meilleur album alternatif  et Auteur-compositeur de l’année). Loin des projecteurs, on avait presque oublié à quel point le groupe était une pièce essentielle du paysage indie-rock québécois francophone. Mais Le Monstre nous le rappelle…

En pleine crise existentielle après un seul album, El Motor avait laissé mourir le buzz, insatisfait de la direction que prenait ce deuxième disque.  Entrevue avec Bang Bang au printemps 2012, les membres du groupe avaient admis avoir recommencé à neuf, reléguant aux oubliettes la production presque achevée de ce disque déjà attendu en 2010.

Alors, ce nouvel album : ça sent le conflit ?  Ça sent les guerres intestines ? Pas du tout.

Au contraire, on retrouve les musiciens décontractés et pleins d’assurance. La maturité acquise à travers ce dur processus aura sans doute été bénéfique : au lieu de tenter d’en mettre plein la vue avec des bombes tape-à-l’oeil, El Motor opte plutôt pour une collection d’onze chansons de qualité qui gagnent en valeur à chaque écoute tant les détails des arrangements se font discrets (à l’instar des membres du groupe).

Si Sorcière, Perte Totale et, surtout, L’homme-éléphant plaisent dès la première écoute, l’album prend plutôt son sens lorsqu’on se familiarise avec ses mélodies parfois obliques. Les textes de Pierre-Alexandre Bouchard ne sont pas faciles à décoder, mais sa poésie se fait tout de même très mélodique et épouse merveilleusement l’approche musicale du groupe (ou est-ce l’inverse?).

Une pièce instrumentale – la plus longue de tout le compact – vient séparer l’album en deux, alors que Nos territoires vient clore le tout sur une note plus dramatique, fort réussie.

Très bon disque de retour pour El Motor. Tout ce qu’il faut pour renaître de ses cendres, alors qu’on ne les attendait plus.

Concert-lancement à Rouyn-Noranda lors d’un 5 à 7 à l’Abstracto, à l’occasion du FME. Aussi au Lion d’Or, à Montréal, le mercredi 4 septembre, à 17h.

À écouter aussi

La chronique de notre rédacteur en chef (avec Steve Marcoux, de Coup de coeur francophone) à l’émission Les Oranges Presssées (CIBL 101,5) au sujet du nouvel album d’Alex Nevsky