crédit photo: Alexandre Cotton
Festival Petite-Vallée

Entrevue avec la direction artistique du Festival en chanson de Petite-Vallée | Cinq concepts 5 étoiles

On connaît la formule classique d’un festival. Spectacles qui s’étalent sur quelques jours, kiosques divers, performances surprises, paysages pittoresques même, dans certains cas. Le Festival en chanson de Petite-Vallée cultive tous ces ingrédients, et plusieurs autres, depuis maintenant plus de quatre décennies. En vue de la 41e édition qui se déroulera du 25 juillet au 3 août prochain, Sors-tu? a décortiqué cinq de ses spécialités avec Alan Côté, directeur artistique, et Marc-Antoine Dufresne, directeur artistique adjoint.

1. Les artistes passeurs

En bref : Chaque édition, un ou une artiste ayant marqué le festival par le passé est sélectionné.e pour occuper le rôle de passeur. La thématique du festival est basée sur l’univers de l’artiste, qui se mérite bien évidemment son propre spectacle. Pour 2024, c’est Marie-Jo Thério qui hérite de cette étiquette. Elle et son légendaire album La Maline ont inspiré le thème de l’édition, qui se tiendra du 25 juillet au 3 août prochain, Aïe! Aïe! La Maline.

Alan Côté : « Marie-Jo a un imaginaire éclaté, c’est un électron libre, une citoyenne du monde. Elle nous a aussi inspiré un nouveau spectacle, Ces sorcières que l’on aime. C’est la première fois que ce show aura lieu. C’est notre façon de montrer la place et l’apport des femmes à la chanson. Écoute, les femmes sont talentueuses, on ne va pas s’en passer [rires]. »

2. Nikamu Mamuitun

En bref : Nikamu Mamuitun est un projet artistique multidisciplinaire en partenariat avec le festival Innu Nikamu qui résulte en un spectacle mené par des artistes autochtones et allochtones, en plus d’un album. Petite-Vallée l’a présenté à une reprise, en 2017,  mais son directeur artistique tient à reproduire la formule avant longtemps.

Alan : « Nikamu Mamuitun veut créer un pont entre artistes allochtones et autochtones. Ça va plus loin que juste faire une soirée de festival dédiée à des artistes autochtones, ‘mettons. Ça, ça m’énerve. Pour que le spectacle soit monté, ça a pris plusieurs résidences artistiques à Sept-Îles, à Québec et ici, à Petite-Vallée. »

Marc-Antoine : « Nikamu Mamuitun donne d’ailleurs suite à ces résidences qu’on propose depuis quelques années, qui s’appellent Le grand partage. »

* Photo tirée du projet déployé aux Francos de Montréal 2021. Photo par Marie-Emmanuelle Laurin.

3. La Petite école de la chanson

En bref : Chaque année, pour lancer l’ouverture du festival, un grand spectacle basé sur le répertoire de l’artiste passeur (voir ci-haut) est interprété par quelque 200 jeunes d’écoles primaires et secondaires majoritairement gaspésiennes. La chorale, qui nécessite des mois de répétition, est menée cette année par Mathilde Côté, qui a participé à la Petite école dans sa jeunesse.

Alan : « C’est ma mère qui a eu l’idée il y a 30 ans. Elle s’inspirait de l’École des fans en France. On a commencé avec le répertoire de Richard Séguin, on avait juste une quinzaine d’enfants du village à l’époque. Ensuite, ça a grossi. On s’est rendus à 350 enfants avec Les Trois Accords. C’était vraiment trop [rires]. »

Marc-Antoine : « C’est un projet culturel parascolaire qui s’étend sur six mois. On a une trentaine d’écoles qui participent. Les enfants ce ceux qui l’ont fait il y a 20 ans y participent aujourd’hui, c’est vraiment intergénérationnel. Le spectacle permet aussi aux jeunes de découvrir le patrimoine musical québécois. »

Alan : « Les jeunes qui font le cycle au complet, et il y en a, commencent à 8 ans jusqu’à 18 ans. Ça fait 120 chansons à apprendre! C’est pas rien. On a des jeunes qui aiment tellement ça qu’ils et elles veulent rester une fois rendu.es au cégep. Je remarque aussi que les enfants font preuve de pas mal plus d’ouverture que les adultes. Il y a des adultes qui faisaient répéter le chœur cette année qui ont démissionné parce qu’ils n’aimaient pas la musique de Marie-Jo Thério. Mais les enfants n’ont pas démissionné. »

Photo fournie par le festival.

4. Les marées

En bref : Puisant dans un vocabulaire qui s’imprègne des paysages caractéristiques au festival, les marées misent sur la collaboration. Il s’agit de spectacles menés par un ou deux artistes principaux qui en invitent d’autres pour créer un grand évènement thématique qui n’a lieu qu’une fois. Cette année, Jérôme 50 est à la tête de l’une d’entre elles : la marée des chilleurs de Québec.

Alan : « Les marées sont nées pendant la pandémie. Depuis, on en a eu avec Louis-Jean Cormier, Klô Pelgag, Tire le coyote… Plusieurs des artistes invité.es des marées ont aussi leur propre spectacle pendant le festival. D’autres sont là juste pour un petit coucou de marée. »

5. Les escales en chanson

En bref : Indispensables au festival depuis ses débuts, les escales en chanson sont décrites par Petite-Vallée comme un parcours d’un mois. Huit artistes de la relève sont sélectionné.es chaque année pour remplir la tâche suivante : monter des spectacles aux concepts variés qui seront présentés en tournée à la suite de résidences et de coaching musical. Par le passé, cette cohorte aussi appelée les chansonneurs a accueilli entre ses rangs Klô Pelgag, Philippe Brach, Ariane Roy, Lou-Adriane Cassidy, Kanen, Émile Bilodeau et plusieurs autres.

Alan : « Au départ, on a suivi le festival de Granby en faisant un concours. En 2009, on l’a transformé en parcours, donc une fois que les huit artistes sont choisi.es (sur une centaine), il n’y en a plus, de compétition. C’est un partage, une communion, et c’est ça qui nous différencie. Ça fait aussi partie du cycle des camps en chanson. Raphaël Pépin-Tanguay [Velours Velours] fait le camp depuis qu’il a sept ans, et cette année il est chansonneur. C’est le grand cycle de la vie, comme dans Le Roi Lion [rires]. »

. Certain.es des chansonneurs 2023 réuni.es sur scène. Photo par Marc-André Mongrain.

 

Pour en savoir plus au sujet de l’édition 2024 du Festival en chanson de Petite-Vallée, consultez le site officiel de l’événement.

*À quelques occasions, les propos d’Alan Côté et de Marc-Antoine Dufresne ont été légèrement modifiés à des fins de concision et de clarté.


Cet article a été produit en collaboration avec le Festival en chanson de Petite-Vallée.

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