Rétrospective 2010-2019 | Nos 20 albums francophones canadiens préférés de la décennie!
La deuxième décennie des années 2000 tire à sa fin, et plutôt que de vous servir l’habituelle rétrospective des albums qui ont marqué notre équipe cette année, on a plutôt décidé d’y aller pour une rétrospective… de la décennie! Poursuivons avec le Top 10 des 20 albums francophones canadiens qui ont fait vibrer le coeur et les oreilles de notre équipe de rédaction.
10. Jimmy Hunt – Maladie d’amour (2013)
Jimmy Hunt en a fait du chemin et de la musique dans sa carrière avant d’en arriver où il est aujourd’hui. C’est que le chanteur et guitariste a joué dans d’innombrables bars de la Province durant toute la décennie 2000, avec un premier EP et un album tous deux bien reçus pour son groupe Chocolat en 2007 et 2008. Le succès de ce premier opus a semblé l’encourager à retourner en studio en solo, offrant d’abord un disque folk avec Jimmy Hunt en 2010. C’est toutefois avec Maladie d’amour qu’il atteint enfin son plein potentiel. Sa voix unique et ses textes très imagés (mais qui jouissent d’une économie de mots) s’y mêlent à des chansons aux textures étoffées. Sa musique aux sensibilités psychédéliques, pop, et un brin 80’s auront ouvert la voie à des artistes de renom comme Les Louanges, en plus de donner un nouveau souffle à la carrière de Chocolat.
-Estelle Grignon
9. Oktoplut – Le Démon normal (2017)
Avec une lourdeur qui rappelle les Floridiens de Torche, le duo de Montréal se distingue du reste du rock franco avec ce deuxième album rempli de riffs lourds, d’agressivité et de moments de beauté. Les trois Océans sont un véritable tour de force de rock hypnotisant, lent et empreint de vulnérabilité. Mais la force du band reste quand même ses chansons coup de poing telles que Héro ou ennemi, Regardez-là ou bien la pièce titre. Cet album aux diverses dynamiques célèbre les amplificateurs de guitare comme nous l’avons rarement entendu au Québec au cours des dernières années.
– Mathieu April
8. Loud – Une année record (2017)
Alliant la confiance en soi et l’insolence à la musique rap-pop, Loud propose un premier album solo unique. Il serait naïf de croire que ceci est un simple concours de circonstance: si l’album Une année record a autant percé, c’est que Simon Cliche-Trudeau (alias Loud) a fait preuve d’une patience, d’une ambition et d’une sensibilité qui lui faont honneur. L’artiste, ayant lui-même avancé être inspiré par des artistes allant de Taylor Swift à Jacques Brel, fait preuve d’une hybridité stylistique (et linguistique) permettant à sa musique de rejoindre un large public. Toutes les femmes savent danser, pièce la plus connue du lot, brille ainsi par sa pop à saveur presque latino, alors que des pièces comme TTTTT se rapprochent plus du rap québécois typique.
– Philippe Granger
7. Coeur de pirate – Blonde (2011)
Au début de la décennie, Coeur de Pirate dévoilait Blonde, une suite au succès de son premier album, Coeur de Pirate, qui, avec la chanson Comme des enfants, l’avait propulsée à l’avant-scène de la pop francophone. Blonde se dévoile comme un album moins vulnérable, mais toujours aussi sensible. Un album qui, par les Adieu et Danse et danse, se montre rancunier, mais, par les Place de la République et les Cap Diamant, mais démontre aussi une introspection et un lyrisme qui sont non seulement bienvenus, mais authentiques et poignants. Une manière pour Béatrice Martin de se tailler une place de marque dans la pop francophone, et de raffiner sa propre signature.
– Philippe Granger
6. Peter Peter – Noir éden (2017)
Dès les premières secondes de la chanson Bien réel, débutant son troisième album, Noir Éden, Peter Peter installe le ton et l’ambiance qui nous suivra du début jusqu’à la fin. Une douce électropop à saveur européenne, accompagnée d’une voix rappelant Sufjan Stevens et d’une poésie à écouter plus d’une fois. Ainsi, dans Venus et Loving Game, Peter Peter joue inlassablement avec des pauses vocales afin de brouiller les paroles de ses chansons. Une technique qui adhère parfaitement à l’atmosphère mystique et quasi-contemplatif de l’album, ce qui démarque Peter Peter de l’univers musical franco-canadien. On remarquera par ailleurs un Peter Peter avec un accent plus international — sa prononciation de No Man’s Land en est un bon exemple! — avec des sonorités plus policées.
– Philippe Granger
Voir le Top 5 (et les mentions honorables) par ici :
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