crédit photo: Jérôme Daviau
Little Misty

Little Misty au Lion d’Or | Une formation et des arrangements enrichis pour un lancement réussi

Après avoir découvert sur scène Little Misty à la fin de l’année dernière, je retrouve la formation au Lion d’Or où elle présente, pour la première fois à Montréal, son excellent deuxième album Nowhere Land avec quelques invités.

Little Misty est le projet entre folk et rock et un peu de jazz, de la chanteuse Kathryn Samman et du guitariste François Jalbert. On a pu entendre Kathryn Samman chez Bellflower et comme voix principale dans l’exigeante partition de Charbonneau ou les valeurs à’ bonne place d’Hugo Blouin. François Jalbert est un guitariste bien connu des scènes de la métropole que l’on retrouve, entre autres, avec Razalaz, différentes formations de Yannick Rieu, dans le projet électro Tunnel avec le batteur Kevin Warren, et aussi dans un duo avec le pianiste Jérôme Beaulieu, aux saveurs acoustique et folk et qui a donné lieu à deux albums (à écouter ici).

À ce duo se joignent les collaborateurs habituels, le violoniste Tommy Gauthier et le contrebassiste Cédric Dind-Lavoie. Date montréalaise oblige, trois invités de marque complètent la formation : le claviériste Jérôme Beaulieu (Daniel Bélanger, Misc, Rémi-Jean Leblanc…), Léandre Joly-Pelletier (Véranda, Sara Dufour, Émile Bilodeau) aux banjo, guitare, mandoline et Samuel Joly à la batterie (Thus Owls, Fred Fortin, Klaus, Rémi-Jean Leblanc).

Autant dire qu’avec sept personnes, les multiples claviers de Jérôme Beaulieu et l’énorme grosse caisse supplémentaire apportée par Samuel Joly, la scène est bien remplie! Ça tombe bien, la salle est aussi complètement remplie de spectateurs, impatients d’entendre les nouveaux titres.

Les arrangements de ce soir se retrouvent plus étoffés avec les invités et les titres sont apportés ailleurs en s’éloignant parfois de la sobriété du folk. On assiste aussi à un échange de solo entre la contrebasse, le banjo et le violon sur Orphan Annie, une reprise de Norman Blake. Et le violon de Tommy Gauthier brille particulièrement ce soir, très inspiré tout au long de la soirée. Samuel Joly est toujours aussi efficace derrière son set de batterie avec une joie communicative et un large sourire.

Jérôme Beaulieu sait se retenir de ne pas aller trop dans son jeu et ses sons expérimentaux que l’on aime tant, mais qui n’iraient pas vraiment avec le répertoire. On ne peut pas en dire autant de François Jalbert, qui joue le solo final du titre Butterfly avec un son jazz fusion des années 80 digne de la guitare synthé de Pat Metheny et qui nous emmène bien loin de l’ambiance de la soirée, comme une provocation adressée justement à Jérôme Beaulieu, son complice de longue date. L’écart est cependant tout pardonné tant les lignes de guitares de Jalbert et de ses solos inspirés restent une fondation des titres tout en sachant s’écarter avec goût des cadres restreints des différents styles abordés, c’est aussi pour cela qu’on l’apprécie tant.

Il faut le dire, Nowere Land est un album qui va dans bien des directions, entre folk traditionnel et blues alternatif à la Cowboy Junkies. La totalité des titres est reprise ce soir avec ce mélange de styles totalement assumés par la formation. Il y a même Master, un titre très pop à la ritournelle de synthétiseur particulièrement entêtante et bien éloigné des autres titres. Kathryn Samman nous le présente comme le mouton noir de la discographie du groupe, mais c’est aussi un hommage aux années 90 et aux albums Big Shiny Tunes. Un titre ovni dans la discographie, mais un ver d’oreille efficace! Et quand c’est bon, on prend!

D’ailleurs, la présence calme de Kathryn Samman nous fait presque oublier sa voix chaude et enjôleuse, toujours en grande maîtrise, comme la force tranquille du groupe sur lequel s’assoit le groupe.

La version scénique de l’album a amplement rempli ses promesses avec des musiciens accomplis et investis. Si la formation agrandie nous éloigne des arrangements plus contraints d’un folk établi, elle nous ouvre les portes un peu plus grandes vers d’autres horizons et c’est ce que cherche visiblement le groupe, ne pas rester staller dans un seul univers.

Little Misty est aussi bon sur scène que sur disque : son deuxième album Nowhere Land est sorti le mois dernier et il contient plein de petites perles auditives. Un petit bijou que je vous invite à découvrir, si ce n’est pas déjà fait.

Grille des titres

  • Lost for a While
  • Alma
  • Something Fishy
  • Keeper
  • Jimmy Boy
  • Windmill
  • Orphan Annie
  • Dust
  • Lighthouse
  • Butterfly
  • Secrets
  • Master
  • In the Shades
  • Scarlett Town
  • Rain won’t wait

Rappel

  • Tennesse Walz

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