La Beauté du Monde

La beauté du monde de l’Opéra de Montréal | Oeuvre contemporaine d’envergure magistrale

Du 19 au 27 novembre 2022, marquait le retour tant attendu du dramaturge Michel Marc Bouchard à l’Opéra de Montréal après le succès de Les Feluettes en 2016. Cette fois, avec La beauté du monde en première mondiale, il ne s’agissait pas d’une adaptation d’une pièce de théâtre, mais plutôt d’un livret original inspiré de l’extraordinaire sauvetage des œuvres du Louvre pendant la Seconde Guerre mondiale.

Faisant équipe avec le compositeur Julien Bilodeau, la pièce était accompagnée par l’Orchestre Métropolitain sous la direction de Jean-Marie Zeitouni. À noter que la musique était interprétée par l’orchestre de façon impeccable. On pouvait ressentir la vibration de chacun des coups d’archet ou des pizzicatos des cordes et sentir le souffle des instruments à vent.

De plus, un autre patricien du théâtre de talent, Florent Siaud, a signé la mise en scène. Les décors par Romain Fabre et les costumes par Sarah Balleux étaient très représentatifs de l’époque. Cela nous a permis de vivre un moment historique.

Opéra en trois actes précédés d’un prologue et terminant sur un épilogue, l’histoire se situe durant la Seconde Guerre mondiale qui fait des ravages. La France vient de subir une défaite face à l’armée allemande. Malheureusement la bataille se poursuit aussi sur le front de l’art. Alors que les officiers nazis prévoient piller le Louvre de ses précieux chefs-d’œuvre, Jacques Jaujard, directeur du Louvre et Rose Valland, conservatrice et surintendante du musée du Jeu de Paume, orchestrent un sauvetage clandestin historique, au péril de leur vie. Évidemment, ceci n’est qu’un résumé. Tout le long du récit, on pouvait sentir et vivre la tension et l’angoisse véhiculée par les personnages.

De prime abord, il ne fallait pas s’attendre à écouter une œuvre classique avec des thèmes clairs comme Les Noces de Figaro ou Madame Butterfly. Cependant, l’ensemble des mélodies étaient ficelées par des mains de maîtres.

La pièce est soutenue par les rôles marquants de Jacques Jaujard interprété par Damien Pass et Allyson MvHardy dans le rôle de Rose Valand. Ils peuvent être fiers de leur performance. Interpréter des œuvres contemporaines a son lot de difficulté.

Comme mentionné ci-haut, il n’y a aucune mélodie répétitive, aucun ver d’oreille. Chanter parfaitement sans aucune fausse note demande de l’agilité vocale et surtout une ouïe très développée. Ils peuvent se vanter d’avoir interprété avec brio leurs personnages qui ont su nous garder captifs jusqu’à la fin.

N’oublions pas les autres chanteurs principaux qui ont su nous faire voyager dans le temps avec leur costume et leur voix envoûtantes. De plus, tout le long de la pièce, on entend des chœurs appuyer vocalement les chanteurs principaux. Cela était pertinent et étoffait largement la pièce. Le chœur final était d’une précision et d’une musicalité admirable.

Évidemment, lorsqu’on parle de guerre, il faut s’attendre à des épisodes plus ombrageux émotionnellement. Les avertissements répétés concernant des scènes difficiles ne manquaient pas. Le public était averti et avec raison. Autant l’acte deux a commencé sous les rires qu’il a fini sous les pleurs.

On exagère un peu, mais il y a tout de même un moment assez direct qui nous a démontré les actes de cruauté de la Deuxième Guerre mondiale.

Finalement, La beauté du monde est une œuvre d’envergure mondiale et une réussite!

 

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