Jean-Thomas Jobin

Jean-Thomas Jobin au Gesù | Apprendre à l’aimer

L’humoriste absurde laisse tomber une partie de son personnage pour son troisième spectacle, Apprendre à s’aimer, en grande première au Gesù, mercredi soir. Jean-Thomas Jobin sert toujours autant de jeux de mots, d’ironie et de pensées uniques à son esprit, mais permet au public de le connaître un peu plus et le fait rire davantage lors de ces moments. Retour sur Apprendre à s’aimer ou l’univers d’un humoriste déjanté.

La scène est agrémentée de moutons affectueusement affublés de prénom comme Mégane, Clothilde, Jean-François ou le timide Pierre Bouvier, caché derrière un des panneaux où sont affichées des taches de Rorschach, dont deux spécialement créés par le psychologue de Jean-Thomas Jobin. Un décor dans lequel l’humoriste cadre parfaitement. Chaque élément a d’ailleurs sa raison d’être, aussi inusitées les unes que les autres, et ajoute à quelques gags une touche nécessaire et appréciée.

 

« Moins hermétique »

En entrevue (lire ici), l’humoriste promettait de déroger légèrement de son personnage pour un spectacle plus humain, après avoir constaté que les gags inspirés de sa vie fonctionnaient. Force est de constater qu’effectivement, c’est hilarant. Avec comme toile de fond la façon dont il a appris à s’aimer, Jean-Thomas Jobin suit un certain fil conducteur. Même si, comme un des conseils qu’il se donne sur scène, il assume le coq à l’âne de son esprit décousu.

Le numéro qu’il introduit comme un passage « plus autobiographique et moins comique » est finalement celui qui aura remporté les rires les plus sincères du public : Jean-Thomas Jobin y raconte quelques anecdotes en décrivant ses parents, comme sa mère, qui semble toujours vouloir qu’il mange ou qu’il dorme lorsqu’il la visite, ou son père au vocabulaire trop recherché. Une nouvelle voie que l’humoriste devrait emprunter encore plus.

C’est donc le même Jean-Thomas Jobin au ton unique qu’on retrouve sur scène. Il se permet d’ailleurs beaucoup plus, dont une dose d’immaturité dans ce troisième spectacle en multipliant les gags sexuels drôles parce qu’aussi malaisant pour l’humoriste que le public. Sa démonstration de mauvais dirty talk avec une banane et un croissant en est un excellent exemple.

Bref, malgré un blanc et quelques blagues moins réussies, les scénarios improbables qui ne peuvent que sortir de sa tête, les jeux de mots, les absurdités et l’ironie font encore de Jean-Thomas Jobin un pionnier dans ce type d’humour marginal.

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