Festival Iceland Airwaves

Iceland Airwaves 2015 – Jour 3 | Ariel Pink, Tanya Tagaq, FM Belfast et plus

Après une foulée de découvertes mercredi et quelques noms familiers jeudi, l’aventure Iceland Airwaves se poursuivait… au rythme d’Iceland Airwaves, c’est-à-dire au gré des suggestions, en mode butinage. À notre menu, on s’intéressait notamment à la prestation de la Canadienne Tanya Tagaq au pays de son amie Bjõrk, ainsi qu’à l’étrange troubadour psych-rock américain Ariel Pink, en passant par un party dansant avec FM Belfast et un aperçu du hip-hop qui rejoint la jeunesse islandaise avec Úlfur Úlfur et Emmsjé Gauti.


Tuez la une : la jeunesse reykjavikoise écoute elle aussi du hip-hop.

Par ici, ce sont des noms comme Úlfur Úlfur et Emmsjé Gauti qui font courir les jeunes adultes et post-ados, et mystifient les parents.  Dans un cas comme dans l’autre, le niveau de professionnalisme est assez élévé : on a affaire à deux produits distincts, mais prêts à être exportés, à envahir les ondes.

Si Emmsjé Gauti emprunte une approche plus pop et parfois rock (rock au sens où Hedley est rock…), Úlfur Úlfur semble davantage au goût du jour avec un rap assez près de ce qu’on peut entendre en Amérique du Nord.

Les deux formations se produisaient au Reykjavik Art Museum, une salle pouvant accueillir plusieurs centaines de spectateurs, et on refusait carrément du monde à la porte. Les gens attendaient dehors à la pluie, à la queue leu leu, pendant que des artistes étrangers rarement de passage en Islande se produisaient ailleurs en même temps.  C’est dire à quel point le hip-hop local peut rallier les jeunes mélomanes.

Emmsje Gauti. Photo par Erik Luyten.

Emmsje Gauti. Photo par Erik Luyten.

Tanya Tagaq à l’église Frikirkjan

Pendant ce temps, à la superbe église Frikirkjan, la Canadienne du Nunavut Tanya Tagaq s’y produisait pour un set improvisé de 60 minutes. « Je proviens d’une ville à 300km de distance du Pôle Nord. Par chez moi, ils ferment les écoles quand il fait -50 degrés celsius, pas avant », lance-t-elle comme pour établir un lien nordique avec la foule, qui ne la connaissait visiblement pas.

Après une dizaine de minutes d’introduction plutôt sympathique et comique, elle s’est lancée, avec ses deux musiciens et une « choriste », dans une improvisation expérimentale typiquement Tagaq, puisant dans le chant de gorge et l’imaginaire des contes du grand Nord canadien.

Plusieurs spectateurs déboussolés ont rapidement quitté, et c’est bien normal. Mais la plupart semblait plutôt sous le choc, et fasciné par cette performance physique et intense.

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Un party nommé FM Belfast et Ariel Pink

Peu après, au tout petit bar nommé Hurra, le « band-de-party » local FM Belfast foutait le feu avec un set électro-rock dansant, qui a viré la salle sens dessus dessous. « Ils pourraient remplir la plus grande salle de Reykjavik ; on est extrêmement chanceux de les voir ici », confiait un spectateur local visiblement emballé par l’expérience.

Pluie pas pluie, les gens attendaient en ligne dehors pour tenter leur chance (sans succès). Les rues s’animaient d’ailleurs, et le sentiment de goûter au nightlife reykjavikois commençait à se faire sentir.

La soirée s’est finalement terminé au magnifique Harpa avec l’excentrique Ariel Pink, qui a fait freaker les matantes, fidèle à son habitude. « Hello, I’m gay, are you happy too ? », lance-t-il à la foule avant d’enchaîner une toune psychédélique avec une autre toune psychédélique.

De plutôt bonne humeur, il a fait danser quelques adeptes et saisi l’attention des curieux qui n’avaient visiblement aucune idée de qui il était.

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L’aventure se poursuit pour une dernière soirée samedi, avec notamment un concert sous-marin (!) et plusieurs noms islandais qui ont fait beaucoup jaser au cours des derniers jours : Epic Rain, Vök et les vétérans de GusGus. Aussi au menu : le projet d’une Québécoise installée à Reykjavik, nommé Antimony, ainsi que des têtes d’affiche dignes de ce nom en Beach House, Battles, Sophie et Flo Morissey. Des choix difficiles à faire, ce qui est signe d’un festival qui vaut le détour.


* Notre couverture de l’événement Iceland Airwaves ne serait pas possible sans l’apport de la compagnie Icelandair, commanditaire principal de l’événement, qui annonçait récemment l’ajout de vols directs Montréal-Reykjavik à partir du 19 mai 2016. Détails par ici.

Merci également à Center Hotels Plaza qui nous a hébergés. Détails par ici.

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