crédit photo: Alexandre Cotton
Festival Petite-Vallée

Festival en chanson de Petite-Vallée 2023 | Des artistes et des histoires

La fin de semaine au Festival en chanson de Petite-Vallée a été bien remplie avec au programme des artistes tels que Richard Séguin, Florent Vollant, Louis-Jean Cormier, Alan Côté et Katia Rock. Les habitants du village côtier et les personnes venues de l’extérieur ont pu se plonger dans la musique des interprètes, et surtout dans les histoires qu’elle véhicule.

Le Festival en chanson de Petite-Vallée célèbre depuis 40 ans la pluralité et la richesse de la scène musicale québécoise. Cette année, le thème « tout est lié » unit les artistes qui montent sur scène. Au fil de leur concert, ces derniers nous racontent leur histoire et créent des moments de rencontres humaines et artistiques.

 

Richard Séguin captive le public

La salle était pleine à craquer pour le spectacle de Richard Séguin, qui est artiste passeur du festival pour la troisième fois cette année. Plusieurs de ses chansons avaient été jouées la veille lors de l’hommage dédié à sa musique et à celle de Florent Vollant.

* Photos par Alexandre Cotton.

La foule ne se lassait cependant pas d’entendre Rester debout, Où va l’instant, Double vie et plusieurs autres de ses succès. Elle était pendue aux lèvres de l’artiste et réagissait à la moindre de ses paroles, s’exclamant, riant et chantant avec lui.

Entre chaque morceau, Séguin racontait une histoire en lien avec son œuvre. Il dédiait Roadie aux techniciens de scène, qui travaillent dans le noir, et Qu’est-ce qu’on leur laisse? à Laure Waridel et Anaïs Barbeau-Lavalette, fondatrices de Mères au front. Il parlait aussi de ses inspirations : sa petite petite fille pour Au bord du temps et son passage à Kuujjuaq pour Besoin du nord.

Le spectacle se termine de manière fracassante avec L’ange vagabond. En guise d’introduction, Séguin récite les mots de Jack Kerouac :

Quand je suis fâché, je sacre souvent en français. Quand je dors, je rêve souvent en français. Quand je braille, je braille toujours en français.

 

Florent Vollant, Tshinashkumitin

Plusieurs accompagnaient Florent Vollant sur scène pour fêter le premier artiste passeur issu des Premières Nations du Festival en chanson de Petite-Vallée. Son fils, Mathieu McKenzie, et Mathilde Côté faisaient partie des sept artistes à ses côtés.

Entre Nikanish, Tshishe Manitu, Minuenitakuan et Eukun Pua, Vollant expliquait ce dont parlait ses pièces et racontait des anecdotes. Il parlait à voix basse et le public s’avançait sur sa chaise pour ne manquer aucun mot.

Plus qu’un concert, c’était un moment de partage. Vollant faisait briller ses invités, qui chantaient ses paroles et effectuaient des solos de guitare et de tambour. La foule était invitée à se joindre à la fête et à apprendre les mots de Tshin Innu. Mathieu McKenzie est même descendu de scène, tambour en main, pour conduire un train qui s’allongeait au fur et à mesure que plus de personnes le suivaient à la queue leu leu.

Face au paysage aussi riche de Petite-Vallée, avec la mer et les montagnes, il était beau de voir le public chanter les morceaux en innu et célébrer les différentes cultures du Québec.

 

L’expérience de hors-corps de Louis-Jean Cormier

L’au-delà, premier morceau qu’a joué Louis-Jean Cormier lors de son concert, a donné le ton au reste de la soirée. L’artiste souhaitait nous faire visiter l’endroit où nait et vit sa musique en jouant « les chansons les plus hippies de son répertoire ».

Cormier s’arrêtait en plein milieu de Bull’s Eye pour expliquer les règles du spectacle : il n’y en aurait aucune pour le public et aucune pour lui non plus. Ce serait le lâcher-prise absolu.

L’artiste proposait un arrangement tout particulier de ses pièces, qu’il jouait seul sur scène avec sa guitare. L’objectif était de créer une sorte de DJ set en enfilant sans pause morceau après morceau et faire vivre au public « l’angoisse d’un show de musique classique » où on ne sait jamais exactement quand applaudir.

Louis-Jean Cormier avait beau rire, la foule connaissait assez bien son répertoire pour savoir quand 138 commençait et Même les loups versent des larmes de joie se terminait, de même que pour Tête première, Tout tombe à sa place et 100 mètres haies. Il faisait quelques pauses pour s’assurer que le public le suivait en lui donnant des instructions loufoques pour vivre une expérience de hors-corps.

Il terminait avec Tout le monde en même temps avant de faire monter sur scène sa fille, Camille Cormier, lors du rappel pour chanter Silence radio. Finalement, il jouait La seule question et faisait durer le plaisir en accumulant les riffs et les runs. Mais toute bonne chose a une fin : les lumières se sont éteintes.

 

Alan Côté nous raconte son ancien temps

Le grand manitou du Festival en chanson de Petite-Vallée proposait cette année son propre concert, qui commençait avec une anecdote sur son enfance passée près de la mer. Les premières notes de Ça sentait la mer se sont vite fait entendre et le spectacle était lancé!

Le reste de la performance a suivi ce même motif : « Dans mon ancien temps », commençait Alan Côté avant de nous partager un segment de sa vie et de chanter un titre en lien avec son histoire. Ainsi, il nous a présenté la voisine qui lui a appris à traire une vache avant de jouer Elle aime, et son professeur préféré avant d’interpréter Monsieur Rémillard.

Le format de présentation fonctionnait bien avec sa musique fortement ancrée dans ses expériences et le paysage qui l’entoure.

 

Katia Rock fait son retour au festival

En plus de sa carrière musicale, Katia Rock œuvre dans les arts de la scène depuis plus de 20 ans. Ce fait devenait évidence lors de son passage au festival dimanche. Avant même que la musique commence, on la voyait s’avancer lentement de l’arrière de la salle jusqu’à la scène avec une peau d’animal sur le dos.

Si elle était la première artiste autochtone accueillie par le festival en 2006, Katia Rock revenait plus de quinze ans plus tard présenter son album sorti en 2022, Uapen Nuta. Mélangeant langue innue et français, elle incarnait la musique avec l’émotion sur son visage et des mouvements de danse.

Rock racontait une histoire en parallèle de ses chansons, donnant l’impression de suivre un récit plutôt qu’un concert. Toute la théâtralité du moment a fait en sorte qu’on est ressorti du spectacle avec des frissons.

Le Festival en chanson de Petite-Vallée 2023 se poursuit jusqu’au 5 août.

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