Elvis Costello

Festival de Jazz de Montréal 2014 | Elvis Costello à la Maison Symphonique

Beau rendez-vous en tête-à-tête dimanche soir, alors que le Festival de Jazz de Montréal proposait un concert intime avec Elvis Costello. Seul sur scène avec ses 7 guitares, Costello a proposé une sélection de chansons triées sur le volet parmi son vaste répertoire, ainsi que d’anecdotes personnelles savoureuses.

Quel beau début de soirée passé en la compagnie d’une légende du rock’n’roll !

Il paraissait en grande forme, Monsieur Costello, avec son habit, son traditionnel chapeau beige et ses inséparables lunettes à monture noire. Il bondissait, gesticulait, souriait, mais surtout, il mettait tout son coeur dans l’interprétation dénudée de certaines de ses plus grandes chansons, quitte à dévier de la note juste s’il le faut. Debout, agité, communicatif : il transpire la confiance et séduit le public.

Photo par Shanti Loiselle.

Photo par Shanti Loiselle.

 

Vaste répertoire

Le choix de chansons est judicieux, à commencer par Jack Of All Parades, 45 et Either Side of the Same Town. Veronica suivra peu après, puis Everyday I Write the Book, hit que Costello admet avoir écrit en 10 minutes, avant de s’en excuser. « Je vous aime tellement que je vais me permettre de jouer une chanson que je déteste », lance-t-il à la foule avant de l’entamer et d’inviter la foule à chanter avec lui.

La guitare acoustique croustillante à souhait, le jeu enflammé, le chant intense… Costello tient la foule dans la paume de sa main et se nourrit visiblement de la réaction de l’auditoire, attentif et admiratif. Même les pépins techniques n’affectent pas le moindrement le momentum du spectacle : au contraire, l’artiste s’en sert pour faire chanter la foule, et chanter lui-même un couplet a cappella, en profitant du coup pour chanter directement aux spectateurs assis derrière lui au balcon, sans micro.

Le concert est ensuite interrompu par l’arrivée d’André Ménard, directeur artistique du FIJM, qui vient lui remettre le prix Spirit du festival : une jolie statuette inspirée par un autoportrait de Miles Davis. « Je suis ravi qu’on me remette ce prix, surtout que je proviens d’une famille de trompettistes et que je suis le seul à n’avoir jamais joué de cet instrument », souligne-t-il avec ironie.

Plus tôt dans la journée, on lui avait remis ce même prix devant une poignée de journalistes, à qui il avait accordé une généreuse session de questions-réponses d’une demi-heure.

Photo par Marc-André Mongrain.

Elvis Costello et André Ménard. Photo par Marc-André Mongrain.

 

De cabaret à rock 

Visiblement ému, il s’assied, question de ponctuer le concert d’un segment plus cabaret. « Voici une chanson que je chante en l’honneur de ma femme, qui est généralement éloignée… Mais là, ce soir, elle se trouve juste à quelques pas d’ici », lance-t-il en référence à Diana Krall, qui se produisait sur la Place des Festivals quelques heures plus tard.

Photo par Shanti Loiselle.

Photo par Shanti Loiselle.

La chanson en question, Walkin’ My Baby Back Home, est un joli numéro charleston des années 1930 que Costello remet à sa main, suivi de Ghost Train dans le même ton, et Wave A White Flag, une chanson tordue qui traite avec un humour noir de « l’amour violent ». Ouch.

Finale toute en rock avec Watching The Detectives, à la guitare électrique bien bourrée d’overdrive, puis Alison avant le rappel. Les soixante minutes ont passé à la vitesse de l’éclair, et la foule en liesse en veut plus, évidemment.

Costello ira piger dans son nouvel album avec The Roots, reprenant l’excellente Come The Meantimes, l’une des meilleures du disque. Puis, Shipbuilding, The Last Year of My Youth et (What’s So Funny ’bout) Peace, Love and Understanding, chanson de l’ami Nick Lowe que Costello a popularisée à la fin des années 1970.

Ç’eut été une belle façon de conclure, mais le chanteur avait une autre carte dans sa manche : l’interprétation émouvante d’une superbe chanson intitulée Jimmie Standing in the Rain / Brother Can You Spare a Dime?, après avoir mis la table avec une très belle histoire de famille.

On en aurait pris encore deux heures de plus… Mais comme toujours, mieux vaut en donner juste assez que trop. D’autant plus que sa dulcinée allait se produire sur la Place des Festivals moins d’une heure plus tard… et que Costello allait la rejoindre sur scène pour le rappel.

Consultez notre critique du concert de Diana Krall, avec Elvis Costello au rappel

Grille de chansons

Jack of All Parades
45
Either Side of the Same Town
Veronica
Poison Moon
Everyday I Write the Book
Walkin’ My Baby Back Home
Ascension Day
New Amsterdam / You’ve Got to Hide Your Love Away (reprise des Beatles)
Beyond Belief
Ghost Train
Watching the Detectives
Alison

Rappel

Come the Meantimes
Shipbuilding (reprise de Robert Wyatt)
The Last Year of My Youth
(What’s So Funny ’bout) Peace, Love and Understanding
Jimmie Standing in the Rain / Brother Can You Spare a Dime?

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