crédit photo: Nicola D'Orta
Patrick Watson

Entrevue : Patrick Watson présente Adventures In Your Own Backyard

Patrick Watson lance demain un quatrième album intitulé Adventures In Your Own Backyard, un disque enregistré au complet dans le studio de l’artiste, rue St-Laurent. Sors-tu.ca s’y est rendu pour rencontrer le principal intéressé et son bassiste Mishka Stein. Compte-rendu d’une entrevue décontractée et plus bilingue que le spectacle de Sugar Sammy.

Nous nous trouvions sur les lieux où la magie a opéré pour créer ce nouveau disque organique, intime et doucement mélodique.  Des pistes de voix et d’instruments ont déjà été enregistrées en ces murs, mais jamais un album au complet n’avait été créé dans le confort de ce qui pourrait être qualifié de « chez soi » sur le plan musical.

Pochette de Adventures In Your Own Backyard

« Je crois que la différence fondamentale, c’est que nous étions bien installés dans un bon studio où il n’y a pas des millions d’options en matière d’équipement. Mais ce qu’on a, c’est de bonne qualité », explique Patrick Watson, bien assis dans le sofa brun qui servait sans doute d’aire de repos pendant l’enregistrement.

« Nous pouvions donc nous asseoir et enregistrer les douze meilleures chansons à mettre sur un album, sans nous soucier de quel micro installer pour la prochaine chanson ou peu importe. Et sans nous soucier du temps que ça allait prendre. Nous voulions un album qui donnerait la chair de poule, et nous allions prendre le temps pour l’obtenir ».

Alors que le précédent Wooden Arms (2009) misait sur des explorations percussives novatrices, Adventures In Your Own Backyard en fait usage de façon beaucoup sporadique, misant davantage sur l’aspect mélodique des 12 pistes contenues.

« C’est très mélodique comme approche, oui. C’est l’album le plus facile à chanter à date. D’ailleurs, c’est sans doute au niveau des voix qu’il y a la plus grande amélioration. C’est grâce à la nature des arrangements, des compositions : je peux chanter sans me battre contre des percussions. Quand on jouait Wooden Arms en spectacle, je me suis rendu compte que ce n’était pas toujours simple à chanter. C’était un peu frustrant ».

 

Retour au bercail

Consciente ou non, cette approche plus mélodique s’agence à merveille avec la thématique récurrente de l’album. Comme l’indique le titre, Patrick Watson et sa bande explorent l’idée d’aventures dans la cour arrière.

« On a été parti pendant très longtemps et on voulait juste être chez nous. C’était comme un coming home feeling qui a transpiré dans les chansons. Et on a réalisé que parfois, les choses les plus étranges peuvent être celles qui se trouvent sous ton nez », souligne à juste titre Mishka Stein.

Watson abonde en son sens. « Qu’est-ce que t’apprends quand tu voyages?  En général, ce dont tu te rappelles, ce qui te marque, ce sont les gens que tu rencontres… Étrangement, je ne crois pas que les gens prennent le temps de rencontrer les personnes avec qui ils vivent. Tu peux voyager au dépanneur du coin, rencontrer les gens les plus inspirants et entendre les histoires pour lesquelles je pourrais voyager à l’autre bout du monde. Il y a beaucoup des aspects du voyage que tu peux vivre à la maison juste avec un brin de curiosité envers ce qui t’entoures à chaque jour ».

« L’idée de ‘l’aventure’, c’est tout simplement d’importer l’aventure dans ta vie quotidienne. L’objectif de l’album, c’est de célébrer les petites aventures dans ton patelin qui changent de couleurs selon l’attitude que t’affiches, pas nécessairement toujours les choses les plus folles et les plus exotiques qui te sont arrivé. »

 

L’intimité au Théâtre Corona comme à la Place des Arts

Patrick Watson donnait hier un premier concert d’une série de trois au Théâtre Corona, à Montréal. Deux autres concerts sont donc prévus pour ce soir et demain (17 avril).

Inutile de dire que les billets pour ces spectacles à 750 places ont trouvé preneurs rapidement, mais le groupe préférait lancer sa tournée dans l’intimité de cette sympathique salle, rue Notre-Dame.

Ironiquement, la prochaine fois que Patrick Watson sera de retour à Montréal, ce sera à la Salle Wilfrid-Pelletier, le 4 juillet 2012, dans le cadre du Festival de Jazz de Montréal.

L’artiste se montre toutefois vigilent lorsque vient le temps de parler de ces deux formats de concerts à Montréal, qu’à peine 3 mois séparent.

« Il y a une façon de se présenter sur scène qui fait en sorte que peu importe la grosseur de celle-ci, ton attitude et tes intentions sont les mêmes. Pas besoin de se cacher derrière une immense production tape-à-l’œil ou de tirer des lasers par nos yeux; il suffit d’être vrais et touchants avec nos instruments. »

« La Salle Wilfrid-Pelletier est très grande et un peu froide. Mais en même temps, c’est le Jazzfest, c’est spécial, il y a de l’excitation dans l’air de la ville. Toutes ces choses jouent un rôle ».

Watson ne cache pas qu’il caresse l’idée d’y aller d’une mise en scène épouillée… voire très épouillée. « J’ai vu Radiohead à la Place des Arts il y a quelques années… et ça m’a laissé complètement froid ».

C’est à ce moment qu’il remballe et stoppe les projections vers le mois de juillet. Après tout, il y a encore beaucoup d’étapes à franchir d’ici là.  « Nous devons d’abord jouer au Corona… puis un peu partout dans le monde ».

 

* Sors-tu.ca sera du concert de Patrick Watson ce soir au Théâtre Corona. Consultez notre critique demain matin.

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