Lescop

Entrevue avec Lescop | Echo : Une forêt de personnages interreliés

Lescop (Mathieu Peudupin de son vrai nom) nous revient quatre ans après son premier disque homonyme avec l’album Écho, une oeuvre qui explore la complexité de l’humain à travers des personnages – vous l’aurez deviné – complexes. Il en résulte des chansons un peu autobiographiques, à l’atmosphère bien moins froide que ses précédentes. Rencontre avec le chanteur français, qui nous explique comment il en est arrivé aux histoires qui nourrissent ce nouvel album new wave.

Pour en arriver à Écho, Lescop mise encore une fois sur des morceaux très narratifs et qui inspirent des images, s’inspirant entre autre de la photographie et des observations qu’il fait des gens. Cependant, ce coup-ci, son processus de création est entièrement différent : « Je suis arrivé avec seulement des textes, avec des idées parfois de mélodies, mais rien d’abouti, alors que sur le premier album, j’étais arrivé avec vraiment des maquettes de morceaux. Donc là, en fait, on a fait toutes les compositions en studio ».

C’est ainsi que débutent les 10 jours où le producteur Johnny Hostile et lui donnent forme à une chanson par jour, pour en arriver aux 10 morceaux figurant sur l’album.

David Palmer

Le tout commence avec le morceau David Palmer, où l’on retrouve un personnage tourmenté, vagabond, en décalage. Ici, l’inspiration vient directement du personnage de Pierre Clémenti dans le classique film français, Belle de jour : « Ce personnage a quelque chose d’un peu universel.  Je pense qu’on a tous en nous un petit côté comme ça, où on se sent un peu isolé, on est seul dans les villes, et à la fois on voudrait être à la rencontre des autres, mais on a parfois du mal à le faire »

Ce n’est en fait pas le seul personnage dont parle Mathieu dans son album. Il y a entre autres Loïza et le garçon dérangé, qui relèvent aussi de l’ambiguïté des gens. Malgré cela, Écho n’est pas un album qui cherche à raconter une grande histoire à proprement dit. Au contraire, pour Lescop, c’est plutôt pendant l’étape de la post-production qu’il remarque que tous ses personnages, toutes ses histoires isolées se répondaient: « Je me suis rendu compte que tous ces personnages se ressemblaient. Il y avait un peu de David Palmer dans Loïza, de Loïza dans le garçon dérangé, et ainsi de suite. Je préfère parler d’une homogénéité plutôt que d’une vraie histoire »

Si les personnages, c’est tout le monde, leur histoire, c’est bien la sienne. En effet, Lescop fait ici un parallèle avec son propre cheminement entre son premier album de 2012 et celui-ci, alors que sa vision du monde à grandement changé : « Je pense que sur cet album-ci, il y a une ouverture qui se crée au fur et à mesure des chansons de l’album. Je pense que, par extension, il va y avoir un peu de moi là-dedans aussi. » Avec Écho, on part d’une certaine agressivité, une colère qu’il ressentait à l’époque de son premier album, vers un optimisme, que l’on retrouve notamment dans la dernière chanson, C’est la nuit, qui présente une sorte d’espoir dont Mathieu ne croit pas qu’il aurait pu faire preuve plus tôt.

Le talent de conteur de Lescop est flagrant et aisément exploité tout au long de l’album, et sa musique laisse transparaître ses influences new wave et pop assumées. En magasins et en ligne depuis vendredi dernier.

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