Amylie

Entrevue avec Amylie | Réalisatrice assumée

Après le succès fulgurant de Les Filles sur son album Le Royaume, Amylie nous revient avec un opus beaucoup plus introspectif et simple, paru en mai dernier, Les Éclats. L’album réalisé entièrement par elle lui a récolté une nomination à l’ADISQ dans la catégorie Réalisateur d’album de l’année. Elle s’apprête maintenant à faire sa rentrée montréalaise samedi prochain au Théâtre Fairmount. Sors-tu.ca s’est assis avec elle pour tout savoir.

Les Éclats est le premier album qu’Amylie a réalisé. L’album a pris quatre ans de travail, avec au-dessus d’une soixantaine de morceaux écrits pour n’en retenir que neuf. « J’ai fait tous mes arrangements. Au moment de rentrer en studio, tout était fait. On s’est demandé si on voulait faire appel à un réalisateur, mais je me suis dite « Rendu là, je sais tellement où je m’en vais. Peut-être que je peux essayer… » »

Après un travail acharné en studio, Amylie a été récompensée d’une nomination pour Réalisateur d’album de l’année. « J’ai pleuré quand j’ai su ça. Justement parce que j’ai tout mis en place, je l’ai traversé au complet, je le connais par cœur. »

Côté production

Elle a été appuyée par de nombreux collaborateurs, mais c’est essentiellement à son idée qu’elle s’en est tenue.  « J’ai appris à mettre mon pied à terre beaucoup. C’est tellement un travail à la loupe, mais chaque détail est important. Il a fallu des fois que je dise « Oui je comprends, mais non. On s’en va pas là, on s’en va . » Ça m’a vraiment aidée à assumer beaucoup de choses. C’est comme la première fois que j’assume que je fais de la musique. J’ai pris ma place et ça m’a fait beaucoup de bien. »

La réalisation autonome de son album la remplit d’une fierté immense qui se sent dans sa voix. Recommande-t-elle cette autonomie à un artiste qui débute? « Personnellement, tu m’aurais dit de réaliser seule mon premier disque, je t’aurais répondu : Impossible. Je savais trop pas comment ça marchait. Si la personne a toutes les connaissances techniques de son : go! Go, parce que c’est vraiment une belle réalisation. Je ressens une fierté que je ne ressentais pas sur mes autres disques. Juste de tenir à son idée. C’est cool de se dire que c’est ça que je voyais et que j’y suis allée jusqu’au bout. »

Côté création

Amylie a pris la décision d’y aller pour un album plus personnel, d’éviter les paillettes et le fleur-bleu. « D’abord je me suis posée la question d’où est-ce que je m’en allais en écrivant cet album-là. J’avais eu un succès avec Les Filles et je me demandais « Est-ce que c’est ça la recette? Est-ce que je refais la même? » Pour moi, ça ne représente pas ça, faire de la musique. Pour moi, c’est un terrain de jeu où je me découvre, où je découvre où j’en suis rendue. À force de jouer, je m’améliore donc j’ai envie d’explorer plus loin. »

Suite à une rupture amoureuse et la morsure d’une vilaine tique qui lui aura transmise la maladie de Lyme, la chanteuse maintenant réalisatrice a tranché sur la direction voulue de son troisième long jeu. « C’est un album plus intime. De la façon que je le perçois, autant c’est une œuvre qui casse le moule, autant c’est un genre de wake-up call de l’importance des gens proches. J’avais envie qu’il y ait des chansons qui parlent de comment je vois mes proches. J’avais envie que ça fasse de quoi de beau, sans que ça soit hop-la-vie-bonbon comme j’ai déjà exploré. »

La recette gagnante pour Amylie est la synergie qu’elle ressent avec ses musiciens Robbie Kuster et Mathieu Désy (« qui vient d’avoir son doctorat en contrebasse. On l’appelle Docteur. ») Elle les a fait revenir sur ce troisième opus et s’en est tenue qu’à eux, pour faire changement. « J’avais envie que ce soit en trio, que ce qu’on entende sur le disque soit ce qu’on entende sur scène. Ce n’était pas du tout le cas du Royaume qui était vraiment un album foisonnant avec des cordes, des bois et tout. J’étais un peu tombée de mon nuage quand on le jouait sur scène en version trio. Il manquait des effets. Je devais réinventer mes trucs, c’était super exigeant. »

Côté rentrée montréalaise

Amylie sera de passage ce samedi, le 15 octobre au Théâtre Fairmount pour sa rentrée montréalaise, et on aura droit à un spectacle en formule trio, mais avec plusieurs artistes invités. « On a deux filles qui vont venir faire des backvocals : Sarah Bourdon et Chloé Lacasse. Des princesses qui viennent faire des backs, sans blague. J’ai aussi invité des amis à venir chanter : Gaële et Marie-Pierre Arthur qui vont venir faire une chanson et Antoine Corriveau qui va venir en faire une autre. C’est comme la première fois que je fais ça, d’inviter des gens. Ça m’avait toujours un peu déstabilisée, mais cette fois-ci je me suis dit que j’avais envie que ce soit relax, que ça soit le fun, que ça reflète l’ambiance du disque. »

Qu’est-ce qui l’attend pour la suite? Un vidéoclip ne tardera pas à faire son apparition sur les internets. « On a tourné un clip qui va sortir bientôt. Ce n’est pas aussi cinématographique que L’amour à dos, dans le sens qu’il n’y a pas de personnages, c’est vraiment moi. On a passé la deuxième semaine de septembre à Québec et on a tourné pendant quatre jours de temps. »

Sinon, « il y a des vitrines qui s’en viennent, des spectacles. Je veux faire vivre cet album-là le plus longtemps possible. »

On gardera les yeux et les oreilles bien ouverts.

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