Critique | Queen et Adam Lambert au Centre Bell de Montréal

Le légendaire groupe rock Queen était de passage à Montréal lundi soir, au Centre Bell, pour offrir leurs plus grands succès. Qui prenait la place de l’irremplaçable Freddie Mercury? Adam Lambert.

Dur défi que celui de prendre la place d’une légende aussi charismatique que Freddie Mercury, mais il faut bien admettre qu’Adam Lambert relève bien le défi, en choisissant plutôt de rendre hommage à la légende, évitant de tomber dans le pastiche et l’imitation.

 

Tout en nostalgie

Le spectacle tout entier est en fait empreint d’une lourde nostalgie. On rend hommage au Queen d’avant, au grand Mercury, alors que le groupe déplaçait encore d’immenses foules. Plusieurs images d’archives sont projetées durant les chansons, mais les plus poignantes sont toujours celles où le mythique chanteur fait apparition. Elles vont même jusqu’à arracher quelques larmes au guitariste Brian May, durant Love of My Life, qu’il interprète seul à la guitare sèche.

Difficile donc de faire sans lui. Mais Lambert remplit bien son rôle de « remplaçant », justement parce qu’il ne cherche pas à remplacer. À la base, c’est un excellent chanteur, à la voix franchement puissante et polyvalente et son registre est extrêmement large. Sans compter qu’il a un sens inné du show. Il n’a pas fait American Idol en 2009 pour rien.

Lambert rend justice aux chansons du groupe, tout comme Brian May et Roger Taylor qui sont toujours bien en forme. May est d’ailleurs plus précis que jamais dans l’interprétation de ses solos et Taylor tient le rythme comme il se doit derrière sa batterie.

Les deux membres originaux sont d’ailleurs très souvent mis en valeur, toute la place leur est donnée à plusieurs reprises durant le spectacle, notamment au cours de (trop) nombreux solos de guitares, de batterie, ou même de basse qui s’éternisent. Celui de Brian May, à mi-chemin de la soirée a d’ailleurs contribué à refroidir l’enthousiasme déjà frisquet du public.

 

Beaucoup de hits

Le spectacle avait d’ailleurs débuté en trombe avec suite de succès comme Stone Cold Crazy, Another One Bites the Dust et Fat Bottomed Girls. Alors que Lambert semblait un peu pris dans une routine, il s’est repris avec Killer Queen, habillé d’une arrogance théâtrale, étendu de toute sa grâce sur un luxueux fauteuil doré à velours rouge, avant de poursuivre avec Somebody to Love. Là, on retrouvait l’essence d’un Mercury habité par l’émotion et le jeu.

La soirée s’est terminée sur une véritable apogée, une envolée électrique qui aurait dû survenir plus tôt dans le spectacle qui évoluait en dents de scie. Les Tie Your Mother Down, Radio Ga Ga, Crazy Little Thing Called Love et The Show Must Go On se sont enchainées avant de terminer sur une version tronquée (décevant!) de l’hymne qu’est Bohemian Rhapsody. Mercury a une fois de plus joint sa voix virtuelle aux musiciens, pour donner des frissons aux spectateurs qui chantaient à plein poumons. Émouvant.

May est revenu sur scène pour le rappel, vêtu d’un – ô surprise – chandail du CH à son nom, alors que le groupe a entamé les deux classiques et incontournables We Will Rock You et We Are the Champions. Déception que des hits comme Don’t Stop Me Now et I Wanna Break Free aient été écartés. On aurait coupé quelques solos pour leur faire une petite place dans la grille de chansons.

Une soirée somme toute sous le signe de la nostalgie, en hommage à un génie musical et à une époque révolue qu’il faisait bon de revivre le temps d’une soirée.

Grille de chansons

1. Now I’m Here
2. Stone Cold Crazy
3. Another One Bites the Dust
4. Fat Bottomed Girls
5. In the Laps of the Gods
6. Seven Seas of Rhye
7. Killer Queen 
8. Somebody to Love
9. I Want It All 
10. Love of My Life 
11. ’39 
12. These Are the Days of Our Lives 
13. Under Pressure
14. Love Kills 
15. Who Wants to Live Forever
16. Guitar solo 
17. Tie Your Mother Down
18. Radio Ga Ga
19. Crazy Little Thing Called Love
20. The Show Must Go On 
21. Bohemian Rhapsody
Rappel
22. We Will Rock You
23. We Are the Champions