Critique | Les Trois Accords au National

Premier de trois soirs au National pour Les Trois Accords, ce jeudi soir. Trois shows qui font office de triple-rentrée montréalaise, plus de six mois après la parution du plus récent album J’aime ta grand-mère, en octobre dernier.

Les quatre grands gamins n’ont pas tardé à mettre la table, débutant le concert avec Bamboula, Elle s’appelait Serge et Hawaienne. Trois gros morceaux, mais surtout, une introduction toute en rock : le registre que Les Trois Accords maîtrisent le mieux.

Leurs irrésistibles chansons entre pop rock Beatlesque et punk californien sonnent généralement plus appliquées sur disque, mais l’énergie un peu brouillonne sur scène ajoute un petit quelque chose de sympathique.

Les titres plus posés, comme Les Amoureux qui s’aiment et Son visage était parfait souffrent un peu plus de la technique limitée des quatre « adulescents », mais l’humour fait passer la pilule. Idem pour Caméra vidéo : après tout, on ne peut pas s’attendre à ce qu’un kazoo puisse remplacer dignement une section de cuivres.

D’ailleurs, l’ensemble du spectacle est à l’échelle humaine, sans trop de flafla ni prétention. Comptant sur des éclairages suffisants et une absence totale de projections, Les Trois Accords s’appuient surtout sur les interventions de leur charismatique leader, un adepte avoué de l’humour de Paul et Paul.

Les quelques petites mises en scène viennent ajouter un petit côté absurde au show rock, que ce soit le striptease d’un culturiste durant Tout nu sur la plage, le lip-synch du personnage du vidéoclip de Dans mon corps ou de l’enjôleuse petite danse d’une grand-mère lors de la bien-nommée J’aime ta grand-mère. Les petites absurdités sont bien dosées et ajoutent les épices à une recette déjà efficace. À ce chapitre, même Guy Jodoin (!) est venu prêter main forte lors d’un caméo sur scène au rappel. L’animateur de l’émission Sucré Salé s’est improvisé joueur de cloche à vache pour un court segment de Je m’en retourne à l’institut. 

Soirée fort sympathique avec le groupe de Drummondville, donc. Et dire que l’on croyait qu’ils ne seraient qu’un one-hit wonder… Dix ans plus tard, les succès s’accumulent, comme le setlist en fait foi, et son rapport à la foule a plutôt bien évolué.

 

Photos en vrac
(par Pascal Leduc)

Grille de chansons

Bamboula
Elle s’appelait Serge
Hawaienne
Les Amoureux qui s’aiment
Tout nu sur la plage
Youri
Son visage était parfait
Caméra vidéo
Saskatchewan
Laisse faire
Bureau du médecin
Exercice
Sur le bord du lac
Pièce de viande
Dans mon corps
Loin d’ici
Grand Champion
J’aime ta grand-mère

Rappel
Je me touche dans le parc
Vraiment beau
Je m’en retourne à l’institut