Kandle

Critique | Kandle au Cabaret du Mile-End

« There’s no place like home », disait Dorothée à son retour du pays d’Oz. Après une courte tournée canadienne, Kandle Osborne a frappé les talons trois fois et s’est retrouvée sur la scène du Cabaret du Mile-End, dans son patelin adoptif qu’elle désigne désormais comme son chez-soi, entourée de ses boys, les Krooks.  Une soirée de retrouvailles à l’ambiance idéale.

La prestation a débuté tôt, vers 20h50, à l’avance sur l’horaire en fait. La première partie, assurée par la cousine de Kandle, Sarah Osborne, était tout à fait charmante : un petit tour de chant folk anglo, chaleureux, bien écrit.

Puis, c’est sur le thème de James Bond que les guitaristes Sam Goldberg (de Broken Social Scene, notamment) et Tim Fletcher (de The Stills), ainsi que le bassiste Jason Kent (sosie de l’acteur Zach Galifianakis) et le batteur David Deiäs ont démarré le spectacle, pendant que la chanteuse prenait son temps en arrière-scène.

Et elle arrive peu après, luminescente dans sa robe dorée ajustée, avec ses cheveux d’un platine Marilyn-esque, empoignant une guitare et entonnant avec assurance Winter, puis Baby. 

Photo par Marie-Pier Gagnon Nadeau.

Photo par Marie-Pier Gagnon Nadeau.

Elle n’a pas encore la mi-vingtaine mais déjà, on a l’impression qu’elle pris du galon avec le temps. Depuis notre rencontre avec cette jeune prodige de l’indie rock au printemps 2012, au moment du lancement de son premier EP, on dirait qu’elle a déjà gagné des années d’expérience, de l’assurance à la tonne. On l’a vu lancer son EP au O Patro Vys il y a deux ans, ouvrir pour Moriarty au FIJM cet été, remplacer à Osheaga à pied levé, évoluant d’une coche à chaque étape.

Mais elle ne se prend pas la tête pour autant. « Ça fait du bien de revenir à la maison… surtout après avoir joué à Kamloops devant, quoi, 3 personnes ? », lance-t-elle candidement, en toute humilité, avant de se faire corriger par son bassiste. « C’était plutôt 13. »

On ne la connaît peut-être pas encore beaucoup dans le rest of Canada – bien qu’elle soit la progéniture d’un rockeur canadien de renom et entourée de musiciens issus d’importantes formations indie-rock canadiennes – mais à Montréal, on l’a rapidement adoptée. Difficile, il faut dire, de résister à cette vibe mystérieuse, ce mélange de grâce et de candeur sur scène, et ce son vintage, chaud, qui habille si bien cette pop-indie à la Nancy-Sinatra-rencontre-Mazzy-Star. Le R.O.C. perd rien pour attendre : tôt ou tard, elle fera tourner des têtes.

 

Photo par Marie-Pier Gagnon Nadeau.

Photo par Marie-Pier Gagnon Nadeau.

Avec un seul album et un EP à son actif, on s’attendait à une heure bien tassée, et c’est pas mal ce qu’on a eu.  70 minutes, tout au plus. Mais 70 bonnes minutes.

Les musiciens ont pigé dans le matériel des deux parutions, dont les extraits Not Up To Me et So Bad, les excellentes Oh Great et Know My Name, ainsi qu’une toute nouvelle – qui traite de « sleeping with your boss, yo! » – et la rythmée Demon tout juste avant le rappel, avec la cousine Sarah qui se joint aux choeurs.

Soulignant son 24e anniversaire deux jours plus tôt, elle revient au rappel en confiant qu’elle a considéré d’inclure une reprise de I’m Not A Girl, Not Yet A Woman de Britney Spears, avant d’entonner plutôt Girl, You’ll Be A Woman Soon d’Urge Overkill, une reprise tellement taillée sur mesure pour son style musical que ça semblait presque prévisible. Interprétation très réussie, il va sans dire, mais on aurait presque préféré entendre sa relecture de Britney tant le contraste semblait intrigant…

Belle soirée, belle ambiance. Un chapitre de plus dans l’histoire d’amour du public montréalais avec cette très bonne indie-rockeuse qu’on peut fièrement qualifier de bijou montréalais.

Photos en vrac
par Marie-Pier Gagnon Nadeau

Grille de chansons

(Thème de James Bond)
Winter
Baby
Not Listening
All That I Need
Small
Control me
Oh Great
So Bad
Know My Name
In Flames
Not Up To Me
(nouvelle chanson)
Demon

Rappel
Girl, You’ll Be A Woman Soon (reprise de Urge Overkill)

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