IAM

Critique album | IAM – …IAM

IAM - ...IAM IAM ...IAM

Pas de doute, IAM sait surprendre. Il aura fallu six ans pour qu’Arts Martiens voit le jour, mais il n’aura fallu que huit mois de battement pour que l’album intitulé …IAM sorte à son tour. Le plus étonnant dans tout ça ? Il paraîtrait que cet opus soit le dernier du collectif marseillais.

Dur à croire ? Ce n’est pas peu dire, alors qu’IAM fête ses 24 ans cette année. C’est bien connu que les polémiques les démangent, que les injustices les inspirent, que les rimes sont leur moyen de communiquer. Le rap n’est pas une seconde nature chez IAM, c’est leur nature. Alors raccrocher le mic’ après une carrière aussi brillante que chaotique à certains moments, c’est dur à croire.

Et quand on gratte un peu, on apprend qu’IAM arrive tout simplement en fin de contrat avec Universal et que le collectif n’en signera pas un autre avec la maison de disque. Imhotep dit à ce propos : « on continuera de travailler sur des projets différents, des spectacles à partir duquel on pourra extraire un disque. Pour l’instant, c’est notre dernier album sous cette forme ». (Extrait d’une entrevue dans Metronews). Ouf. Rien d’alarmant.

L’enjeu est une question de paperasse et d’argent, mais IAM ne compte pas rendre les armes. S’il y a bien une chose de sûre, c’est que le collectif marseillais est loin d’avoir dit son dernier mot. Les spectacles continuent, les albums suivront éventuellement.

 

Que dire de l’opus …IAM ?

Une fois de plus, si on gratte un peu, on se rend compte que les morceaux de l’album sont les restes de l’enregistrement d’Arts Martiens. Le groupe avait composé 43 titres pour leur album de retour, pour au final n’en choisir que 17. IAM a donc utilisé du matériel qu’il avait déjà enregistré.

L’opus fait honneur à la réputation du collectif et aborde des thèmes qui lui sont chers. Les samouraïs reviennent évidemment sur leur formation, leur rap, avec Renaissance, Médailles et Si j’avais 20 Ans, ainsi que le rejet, la délinquance, le racisme, avec Ouais C’est Ça, Que Fait La Police et Dans Nos Boots. Le groupe livre aussi un rap plus léger avec Artificielle (qui rappelle en un sens Elle donne son corps avant son nom) ou C_A_S_H.

Chapeau bas à Kheops avec ses instrumentaux toujours aussi soignés. À l’instar de Renaissance ou Poudre de Brique Rouge avec leurs sonorités jazzy, ou avec Peines Profondes et À Nos Boots dont la mélodie tranche avec la plume acerbe des rappeurs.

En quelques mots, l’opus s’écoute bien, même très bien. Toutefois, il sonne effectivement comme les restants d’Arts Martiens, à l’image du petit album placé juste avant la fin du contrat. D’où ce doute extrême quant au fait que cet opus sera le dernier d’IAM. Connaissant la bougeotte du collectif marseillais, l’envie d’écrire et de composer ne tardera pas à les démanger de nouveau.

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