Alex Pangman

Critique album | Alex Pangman – Have a Little Fun

Alex Pangman - Have a Little Fun Alex Pangman Have a Little Fun

“Are you havin’ any fun?
What y’gettin’ out o’ livin’?
What good is what you’ve got
If you’re not havin’ any fun?”

Avec ces mots, écrits par Jack Yellen en 1939, la chanteuse Alex Pangman donne le ton à son plus récent album, Have a Little Fun. Par le mélange de chansons d’époque et de quelques pièces originales, et dans son style « jazz années 30 » habituel, l’interprète crée ici un disque charmant, sans prétention, qui se veut un éloge de l’amour et de la vie.

Celle qui a reçu une double transplantation pulmonaire il y a quelques années n’a de cesse de chanter son bonheur de vivre. Sur ce petit disque lumineux de 45 minutes, elle s’offre le plaisir de jouer avec une légende : Bucky Pizzarelli. Père des musiciens John et Martin, eux-mêmes très respectés, le guitariste américain de 87 ans – qui a joué avec Les Paul et Benny Goodman, entre autres – insuffle une énergie particulière aux chansons.

Avec son style de grattage rythmé inspiré de Django Reinhardt, le vétéran apporte une nouvelle couleur et dimension au son de Pangman et de son fidèle groupe, les Alleycats. Sur la dernière piste de l’album, qui se veut l’intro de la toute première (Some Of These Days), on entend Pangman dire, au sujet du rythme de la guitare : « J’ai l’impression de prendre un train! »

Mais son rôle ne se résume pas seulement à gratter le rythme. Pizzarelli s’illustre également à travers de savoureux solos, entre autres sur I’m Confessin’, où il partage la vedette avec le multiinstrumentiste Drew Jurecka, qui fait aller son archet allégrement.

Mentionnons également la présence du tromboniste canadien Laurie Bower, un autre vétéran de la scène jazz, qui s’exécute de manière resplendissante sur l’envoûtante The Fog Song, composée par Pangman.

Faisant appel au réalisateur Don Kerr, qui s’était acquitté de la même tâche sur l’album précédent (33), Alex Pangman crée un son qui reproduit fidèlement la dynamique des enregistrements des années 30. Si cet album sortait sur 78 tours, l’effet serait parfait (et confondant!).

La voix de Pangman évoque tantôt la joie, tantôt la fragilité, tantôt l’assurance. Elle possède un sourire dans la voix qui rend l’écoute de ces chansons un réel bonheur. On accepte immédiatement sa proposition et on se laisse prendre volontiers par la main pour la durée de ce voyage vers une époque révolue. Ces chansons sont intemporelles, autant les classiques que les originales, qui se mêlent parfaitement au reste.

Le titre de l’album nous suggère d’avoir un peu de plaisir et c’est définitivement ce qu’il nous procure. Une belle réussite.

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