Les DeuxLuxes à la Sala Rossa | Un duo à tout casser (même avec une patte cassée)
Le public, composé majoritairement de femmes, présent à la Sala Rossa jeudi 28 novembre au soir semblait fébrile dans l’attente du début du spectacle des DeuxLuxes et des Shirley. Peut-être était-ce la première petite neige du début de soirée ou l’idée qu’ils allaient entendre le nouveau EP Pleasure Doin’ Business pour la première fois en live, mais une énergie magnétique régnait dans la petite salle de la rue Saint-Laurent.
Une chose est sûre : le duo sait se faire attendre ! Toujours personne sur scène trente minutes après l’heure annoncée, le public commence à s’impatienter. Les lumières s’éteignent finalement pour accueillir sur scène le duo formé de la chanteuse et guitariste Anna Frances Meyer et du chanteur et multi-instrumentiste Étienne Barry. C’est une surprise de ne pas voir apparaître le groupe Les Shirley, annoncé en première partie, mais nul doute qu’elles finiront par arriver.
Une entrée en scène qui promet
Le couple sait définitivement faire une entrée remarquée ! Fidèle à ses habitudes, le groupe, que l’on connaît pour son esthétique rétro éclectique, n’a pas déçu. Vêtus de chapeaux à plumes, de grosses lunettes rondes sorties tout droit des années 70 et de costumes ornés de paillettes colorées inspirés des looks de l’actrice María Félix, la paire s’installe à ses instruments. La chanteuse adresse tout de suite l’éléphant dans la pièce : elle s’est malencontreusement cassé le pied et devra performer assise. Heureusement, elle a de l’énergie à revendre ! Anna Frances a une personnalité tellement explosive et lumineuse qu’on en oublie sa sédentarité sur scène.
La soirée débute avec l’entraînante pièce Comin’ in Hot de leur plus récent album. Elle annonce le ton rock’n’roll de la soirée. C’est d’ailleurs le signe de cornes de diable que la chanteuse demande à la foule de brandir afin de « bloquer les énergies diaboliques ». S’enchaînent ensuite les chansons I Am the Man et Vacances Everest, deux morceaux de leur album Lighter Fluid, sorti en 2020.
Barry se fait définitivement plus discret que sa conjointe, qui ne manque pas d’animer la foule avec des répliques comiques entre chacune des chansons, mais il ne manque pas de lui répondre de manière attachante lorsqu’elle l’interpelle. Entre Lighter Fluid et My Babe & Me, deux chansons particulièrement groovy, elle confirme ce que la foule savait déjà :
Dansez ! On n’est pas dans un show cheap de lancement, on n’est pas dans un 5 à 7, on est dans un vrai spectacle de rock !
Il est touchant de voir la complicité du couple Meyer-Barry qui fait naître de la véritable magie sur scène. Même à deux, assis, ils ont l’énergie d’un band complet ! Leur force, c’est de faire transparaître l’amour qu’ils ont l’un pour l’autre dans leur musique et, par le fait même, à la foule. Ils semblent se connaître si bien qu’ils ne font plus qu’un. Rien d’étonnant considérant leur relation de longue date. « Ça fait quatorze ans qu’on est ensemble, guys », confirme la chanteuse.
Après avoir interprété For I Myself à la flûte, Anna Frances prend le temps de remercier toutes les personnes qui ont permis au lancement d’être possible. Techniciens, costumière et scénariste, tout le monde y passe. « Toute ma famille et mes amis sont ici, c’est fou ! C’est Noël ou quoi ? Joyeux Noël ! », ricane la chanteuse, visiblement en extase de retrouver sa foule. Elle prend également le temps de remercier le public, captivé par le charisme de la jeune femme. « Merci d’avoir un public aussi fidèle et réceptif à travers toutes ces années. »
Des invités attendus
Elle invite ensuite Jonathan Lafrance, leur ami et partenaire du groupe BoBo OnO, qui s’installe à la batterie. La guitariste le présente comme son « deuxième mari », on peut en déduire qu’ils sont complices ! La présence d’un tiers fait renaître la foule qui s’enjaille au son des chansons Drummin’ 2 My Own Beat, Emergency Intervention et Tobacco Vanilla, mêlant nouvelles et anciennes pièces.
Le duo conclut la première partie du spectacle avec ces performances et souligne par le fait même la création de leur nouvelle boîte de production indépendante nommée Noble Shit Records. « Ça fait 10 ans qu’on rock. Ça fait dix ans qu’on a sorti notre premier EP, moi pis ce gars-là ! », souligne-t-elle.
Leur nouvel EP, sorti le 8 novembre dernier, est significatif pour Les DeuxLuxes puisqu’il s’agit d’un grand retour après une pause de quatre ans due à des problèmes de santé. Ils racontent alors que le projet a vu le jour grâce à leur collaboration avec le groupe entièrement féminin Les Shirley et la chanson Always on the Run, qu’ils ont produite avec elles. C’est alors que le trio entre en scène pour rejoindre leurs amis. Leurs voix et leurs instruments s’entremêlent à la perfection et le public ne peut s’empêcher de se déhancher sur un medley de It’s Time et Random Call, tirés de l’album More Is More.
Le spectacle se termine en véritable party avec la chanson signée Les Shirley et DeuxLuxes, qui figure sur Pleasure Doin’ Business. Les artistes ont réellement su offrir une soirée qui a de quoi faire oublier la déprime de novembre et ce, même avec un pied en moins ! D’ailleurs, il est inévitable de souligner l’apport nécessaire de l’énergie d’Anna Frances Meyer, qui a su porter le spectacle à bout de bras en animant la foule tout en offrant des performances vocales impressionnantes. Un véritable coup de cœur.
Photos en vrac
- Artiste(s)
- BoBo OnO, Les Deuxluxes, Les Shirley
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- La Sala Rossa
- Catégorie(s)
- Rock 'n' roll,
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