crédit photo: Marie-Claire Denis
Lil Tjay

Osheaga 2024 – Jour 1 | Un parcours rap sous la chaleur accablante

La dix-septième édition d’Osheaga prenait son envol hier avec une programmation variée. Pour ce deuxième article en lien avec cette journée, nous nous sommes concentrés sur quelques artistes rap et R&B. On trouve dans cette brochette Skepta le vétéran de la scène grime britannique, l’artiste indie The Japanese House, l’excentrique Teezo Touchdown, la chanteuse R&B Mariah the Scientist ainsi que les rappeurs Lil Tjay et Bladee.

Comparativement à l’année passée, les organisateurs ont rassemblé des artistes semblables sur les mêmes scènes, ce qui évite des déplacements inutiles ainsi que des mélanges de foules trop différentes. Le rap et le R&B se retrouvent donc sur la scène de la vallée et la verte. On se rappelle qu’il y a un an, les fans de Baby Keem scandaient son nom pendant la performance de The National… ce qui n’est pas nécessairement agréable pour l’artiste.

Lil Tjay

Le rappeur de 23 ans, originaire du Bronx, est arrivé devant un public majoritairement féminin vers 22h, accompagné d’effets pyrotechniques et de Nobody, une pièce tirée de 222, sa dernière offrande. Tjay se distingue avec sa voix aiguë qui ne plaît pas nécessairement à tout le monde.

Le choix de conclure la soirée avec lui est discutable, surtout quand on sait que Skepta jouait juste avant. Bref, il y avait quand même beaucoup de monde, et Lil Tjay nous a fourni une bonne prestation malgré le fait que les meilleurs moments de son passage étaient ceux où il reprenait les chansons sur lesquelles il a un couplet ou il a collaboré. On peut noter Pop Out de Polo G et Mood Swings du regretté Pop Smoke.

Photo par Marie-Claire Denis.

Le vétéran Skepta

L’avant-dernier artiste de la soirée n’était nul autre que Skepta. Le rappeur originaire du Royaume-Uni est monté sur scène avec une pièce de style drill en collaboration avec Kid Kudi, Show Out. L’artiste étant souvent associé à ce genre, le dérivé du grime londonien, il était logique de commencer par ce morceau. Il enchaîne avec Bellator, un des seuls titres récents qu’il a joués.

N’ayant fait paraître qu’un petit EP depuis 2021, All in, il a surfé toute la soirée sur de vieux classiques dont Greaze Mode, de son album Ignorance Is Bliss et Shutdown de son projet Konnichiwa. Il a aussi pigé dans plusieurs collaborations sur lesquelles il prête sa voix brumeuse et puissante, dont Lean 4 Real de Playboi Carti et Praise The Lord de A$AP Rocky, sur laquelle il détient un des couplets marquants du rap moderne.

Skepta a très bien réussi son retour dans la métropole, lui qui était venu il y a déjà deux ans.

Photo par Marie-Claire Denis.

L’éclair Mariah the Scientist

L’utilisation du mot éclair n’est pas positive dans le cas de Mariah. Hier soir, elle est arrivée 30 minutes en retard, ce qui a limité sa performance à environ 20 minutes, ce qui est très court dans le cadre d’un festival. Elle a débuté son court passage avec Good Times et Bout Mine, deux chansons qui permettent aux spectateurs d’admirer sa douce voix qui ressemble beaucoup à celle de SZA.

La performance de Mariah a été pressée par le temps, dû à son arrivée tardive, ce qui a affecté le rythme de sa prestation. C’est dommage, car on aurait aimé entendre plus de ses morceaux aux sonorités R&B avec parfois une touche de trap.

Parlant de trap, c’est Bladee qui assurait la suite sur la scène verte juste à côté.

Bladee

Vers 19h50, l’énergie est montée d’un cran avec l’arrivée remarquée de Bladee sur PARANOIA INTRO, le morceau d’ouverture de son dernier album Cold Visions. Cette dernière produite par F1LTHY est une des meilleures introductions d’un album rap des dernières années. Très brève, mais efficace, cette pièce a donné du jus à la foule qui n’a pas arrêté les moshpits, et ce, jusqu’à la fin de la performance. Ayant un style de musique particulier qui rassemble le trap, le cloud rap et le emo, l’artiste originaire de Suède a tout pour plaire à sa base fidèle de fans présents devant lui.

Seul sur scène, il utilise derrière lui différentes projections en lien avec ses pièces. Ces dernières étaient bourrées de références à la culture populaire, tellement que le spectateur pouvait s’y perdre entre elles de manière positive. Par exemple, on a pu apercevoir Roger Rabbit, le masque du Goblin vert ou bien le masque de Jason dans Vendredi 13. Bref, cet aspect apportait quelque chose de plus à sa prestation qui était déjà impressionnante.

Photo par Marie-Emmanuelle Laurin.

Teezo Touchdown

Comparativement à Bladee, Tezzo Touchdown n’a pas totalement réussi à pallier le fait qu’il était seul sur scène. Bien qu’il soit divertissant et très théâtral, on avait l’impression pendant sa performance qu’il manquait un petit oumf. Peut-être un vrai groupe de musiciens avec lui ou des projections visuelles moins statiques auraient été bien.

Il a interprété la quasi-totalité de son premier et seul album en passant par plusieurs styles dont le rock avec OK, le rap avec You Tought et finalement une pop des années 80 avec Nu Nay.

Un des moments particulièrement appréciés par le public est l’interprétation de l’excellente et dansante Modern Jam, tirée du dernier album de Travis Scott. Son couplet sur cette dernière est parfait et il démontre bien l’étendue de sa voix, qui peut parfois faire penser à celle de Nate Ruess du groupe Fun, ou bien de manière utopique à celle de David Bowie.

Pour ceux qui l’auraient manqué, Teezo assurera la première partie de Don Toliver dans sa tournée qui s’arrêtera à Montréal en novembre prochain.

Photo par Marie-Emmanuelle Laurin.

The Japanese House

Vers 16h45, la chanteuse Amber Mary Bain, mieux connue sous le nom de The Japanese House, monte sur la scène de la vallée avec un morceau aux allures de drum and bass. Avec son nom d’artiste, on croirait que c’est un groupe de musique, mais c’est tout le contraire. Amber Mary agit seule, à l’exception de ses musiciens. Elle a choisi ce nom pour justement ne pas être associée à un genre en particulier.

À l’aide de ces derniers, elle a interprété des pièces indie pop bien ficelées, dont Boyhood. Sur cette dernière, il y a une évolution au niveau des instruments de manière à ce qu’il y en ait toujours un qui se rajoute au fil de la chanson. Je pense ici à des sons de synthétiseurs, de batterie, de trompette et de guitare.

Vers la fin de sa courte performance (45 minutes), elle a fait plaisir aux amateurs de rap déjà présents avec la chanson planante Over There que Travis Scott a utilisé pour bâtir la mélodie de l’excellente My Eyes.

Photo par Marie-Emmanuelle Laurin.

Les activités se poursuivent aujourd’hui avec notamment l’étoile montante Chappell Roan et Green Day.

Nos photos en vrac

Lil Tjay

Photos par Marie-Claire Denis.

Skepta

Photos par Marie-Claire Denis.

Teezo Touchdown

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Bladee

Photos par Marie-Emmanuelle Laurin.

The Japanese House

Photos par Marie-Emmanuelle Laurin.

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