Wolf Parade

Critique CD: Wolf Parade – Expo 86

Wolf Parade trouve sa voix sur Expo 86

Wolf Parade
Expo 86

Trouvant une mince fenêtre de disponibilité commune entre les nombreux projets parallèles qui occupent ses membres, Wolf Parade a pris le temps de pondre un troisième album : le touffu et fascinant Expo 86.

Sa complexité ne se manifeste toutefois pas de la même façon que sur le précédent At Mount Zoomer – un véritable puzzle rempli de fractures de tons.

Expo 86 est, au contraire, beaucoup plus constant dans sa formule et sa signature sonore. C’est un peu ce qui rend la première écoute moins déroutante cette fois-ci.

Toutefois, un intéressant contraste entre la section rythmique et les 1001 couches de guitares, synthétiseurs et voix chevrotantes (la griffe vocale de Spencer Krug) s’installe et tisse une toile intrigante qui commande une écoute attentive pour en détacher tous les détails.

En tenant compte de cet aspect, l’initiative d’avoir enregistré tous les instruments directement sur ruban paraît judicieuse. Une énergie live s’en dégage, bien que les trames de voix aient été ajoutées après coup, avec l’écho caractéristique du groupe.


Au rythme du train

Fidèle au thème auquel le titre fait référence (Expo 86 étant en fait une exposition universelle tenue à Vancouver en 1986 sur le thème du transport), ce troisième album de Wolf Parade est tout en mouvement, et se meut à une vitesse constante.

Sur le plan rythmique, on retrouve peu d’irrégularités – sinon l’accélération violente de Palm Road – ni de changement dans les signatures de temps : Expo 86 s’enligne dans une direction et suit la route, tel un train qui atteint sa vitesse de croisière.

Cette cadence dynamique traverse l’album et il est difficile de débarquer à mi-chemin.

Par la fenêtre, l’auditeur est invité à contempler le paysage qui défile rapidement : les textes nébuleux et parfois oniriques qui déboulent, les mélodies en apparence simples mais souvent complexifiées par la présence des claviers.

Ce qui étonne peut-être le plus à l’écoute de ce troisième album de Wolf Parade, c’est qu’il ne démontre aucun signe de schizophrénie en dépit du système d’alternance entre les plumes de Dan Boeckner et de Spencer Krug.

Le  «super-groupe» montréalais semble avoir trouvé son équilibre, sa voix commune.


Moments forts
:
Cloud Shadow on the Mountain, Palm Road, Cave-O-Sapien, Two Men In New Tuxedos

Moments moins forts:
In the Direction of the Moon, Little Golden Age

* Wolf Parade sera en concert à Montréal, les 8 et 9 juillet 2010 au National *

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