crédit photo: Pierre Langlois
Vincent Khouni

Vincent Khouni à la Casa del Popolo | Dans la vallée colorée

Vincent Khouni, d’abord connu comme le meneur du groupe montréalais Double Date with Death, lançait le jeudi 25 janvier son premier album, 8:12pm, dans une Casa del Popolo comble. Les compositions de l’artiste, chantées en français et en anglais, alternent magnifiquement entre la douceur du folk et les explorations du psychédélique. L’entrée en matière est réussie, et donne envie de savoir ce que Khouni réserve à son public pour la suite.

Peu après 22h40, Vincent Khouni et ses trois musiciens gagnent la scène de la Casa del Popolo, entamant leur performance avec un premier morceau sobrement intitulé Intro.

Vincent Khouni et son groupe enchaînent avec Exil, deuxième titre de 8:12pm, qui permet aisément d’intégrer le style de l’artiste à la guitare : un pop-rock à saveur psychédélique, planant à souhait, vintage et doux.

Même dans la tenue de Khouni, le décalage avec son époque se ressent : l’artiste a fière allure dans son tricot sans manche coloré, entouré de ses musiciens arborant également des vêtements d’un autre temps. La joyeuse bande n’aurait pas fait tache sur une vieille photo jaunie des années 60. En papier, donc. À l’époque de nos grands-parents, où vie rimait avec légèreté et liberté.

Si l’artiste semble appartenir à la belle époque, son public, lui, compose essentiellement avec les hippies des temps modernes. Les vétérans des 5 à 7, des microbrasseries et justement, des spectacles d’artistes undergrounds à la Casa, le Verre Bouteille ou la Sala Rossa. D’ailleurs, merci à eux d’exister. Merci à eux de donner à cette belle scène montréalaise émergente l’attention qu’elle mérite.

 

Doux

Vincent Khouni a su, en un seul album, installer un univers qui lui est propre, un univers doux et réconfortant, et on ne peut que lever notre chapeau face à cette efficacité. Les magnifiques visuels de l’album, enfantins dans la connotation la plus positive qui existe, sont signés Ève Laguë, et sont retransmis en boucle sur une toile blanche à l’arrière de la scène.

Une idée judicieuse qu’est celle de rajouter des visuels dans un endroit comme la Casa del Popolo, où la mise en place d’une scénographie qui ne serait-ce qu’un brin complexe est simplement quasi impossible.

Les interprétations des compositions de Vincent Khouni collectionnent les séquences marquées dans un même morceau, propre au psychédélique dont l’artiste s’inspire. Une mention à la claviériste, Catherine Lemay Pereira, enveloppant les chansons du musicien d’une couche supplémentaire, rajoutant au mystère, à l’extase planante de La vallée ou La même histoire, notamment.

Si le lancement d’album est survenu plus de quatre mois après sa parution, c’est peut-être pour que Khouni se laisse le temps de peaufiner quelques chansons sur le côté. En les mêlant aux compositions de 8:12pm, Vincent Khouni présente une poignée de titres de son prochain projet à paraître.

Le thème ne semble pas encore totalement défini, mais tournera encore autour de l’amitié, de l’amour… et d’une gomme balloune!

« Vous pouvez nous dire si c’est bon, ou si c’est de la marde », plaisante-t-il sous les rires de la Casa del Popolo par rapport à ce nouveau matériel.

La pièce homonyme et Comment tu feel, inédites, rayonnent la même légèreté que les titres parus auparavant, au plus grand bonheur de ceux et celles qui sont tombés amoureux de la première proposition de l’artiste.

Le réservé Vincent Khouni et ses musiciens interprètent une dizaine de titres, avant de revenir en rappel sur La même histoire, précédé de chaleureux remerciements de l’artiste à son équipe et au public.

8:12pm apparaît comme un projet homogène, abouti et rafraîchissant, malgré une longueur un peu courte rappelant davantage un EP qu’un album. Les quelques dizaines d’intéressés quittent la salle vers 23h30 et regagnent l’animé boulevard Saint-Laurent, à la température curieusement plus proche d’un début de printemps que celle d’un cœur d’hiver.

En parlant de printemps, Vincent Khouni, il va recevoir de la lumière dans ces eaux-là, on va le revoir. Sans en dévoiler davantage.

 

Serrés sur scène

En guise de première partie se produisait Aistis, un artiste originaire d’Ontario, accompagné par non moins que six musiciens sur la modeste scène de la Casa del Popolo. Les compositions manquent d’originalité, mais les arrangements sont efficaces. Chaque musicien sait prendre sa place, et l’on entend une poignée de très bons solos sous un accompagnement R&B alternatif mielleux.

 

Grille de chansons

  1. Intro
  2. Exil
  3. Presqu’isle
  4. Here Now
  5. Comment tu feel
  6. Gomme balloune
  7. Strange Epiphany
  8. La vallée
  9. Marilou
  10. Un jour ou l’autre

Rappel

  1. La même histoire

 

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