Paris Hip Hop 2017 | Soirée mouvementée pour la clôture

L’événement, qui a finalement été déplacé au Trabendo vu les annonces d’orages et de pluie torrentielle, a été couronné de belles découvertes et d’une énergie inlassable de la part du public, terminant toutefois sur une note moins glorieuse par rapport à la qualité des autres numéros proposés pendant la journée.

Le tout a commencé dans une bonne humeur collective avec Bruck, jeune rappeur ayant remporté le Buzz Booster Île-de-France, concours tremplin ayant propulsé la carrière d’autres MC tels que Nemir. Sa bonne assurance sur scène compensait pour les morceaux qui étaient un peu moins développés, qui n’étaient pas nécessairement au niveau de morceaux performés par les artistes qui ont suivi.

Il a laissé place à Josman, jeune rappeur vierzonnais qui a connu beaucoup de succès dans la dernière année et ayant fait paraître son tout dernier projet 000$. Il était clair que l’artiste était déjà connu du public, certains scandant ses vers sans hésitation. Malgré sa présence forte et certains textes plus agressifs, le rappeur reflète une sorte de modestie qui rend le concert léger au final.

La soirée a été ponctuée de quelques intermèdes afin de permettre au public de souffler un peu, chose qui ne fut plus possible au moment le déluge a commencé. Capsule météo : la quantité de pluie tombée en une heure dimanche soir a été l’équivalent de 3 semaines de pluie à Paris normalement, pas mal du tout.

Tasha the Amazon, torontoise d’origine jamaïcaine est certainement l’artiste qui a le plus épaté la foule. Elle était inconnue de tous et tout le monde sans exception n’a eu que de bons commentaires quant à sa performance. Elle inclue le public dans son numéro sans que ça devienne superflu ou exagéré. Seule artiste féminine de la soirée, c’est certainement elle qui a le plus surpris, et de manière très positive.

À voir la tête de ses fans quand il est entré sur scène, Roméo Elvis et son acolyte Le Motel derrière les platines étaient probablement les plus attendus de la soirée. Accompagnés de Swing du groupe L’Or du Commun, le Bruxellois a tellement chauffé la foule que l’alarme d’incendie s’est déclenchée, et oui. Mais! Le spectacle s’est seulement poursuivi de plus belle. Connu pour ses mouvements de foule ma foi quelque peu violents, il a fait sauter le Trabendo à son maximum sur les sons de son dernier album Morale 2.

Le Parisien Lomepal a également fait une courte apparition pour interpréter le morceau Billets de son dernier album Flip, sur lequel Roméo Elvis figure.

Kool G Rap, icône du rap oldschool américain, est venu faire un concert d’un peu plus d’une heure, qui a au final semblé très long. En comparaison à l’énergie et la minutie mises dans les performances des rappeurs plus jeune, le numéro du rappeur semblait fade, limite forcée. Sans son DJ qui a chauffé la foule pendant près d’une demi-heure au préalable, j’ai des doutes sur l’engouement qu’il aurait attiré.

La soirée s’est poursuivie avec The Underachievers qui ne déçoivent jamais pour ce qui est de faire bouger la foule, tant avec des morceaux classiques comme The Mahdi et So Devilish qu’avec des compositions plus récentes. Un spectacle comme un autre toutefois où les rappeurs s’effacent un peu dans leur chanson au lieu de pleinement prendre leur place sur scène.

JoeyStarr en tête d’affiche

Vient ensuite JoeyStarr, membre du feu groupe NTM, au côté de DJ Cutkiller qui devait être la vedette de leur performance vu la formule adoptée, soit en « soundsystem » voulant donc dire qu’il mixait des morceaux allant du très mauvais au très bon, Shots de LMFAO par exemple. JoeyStarr pour sa part poussait de temps à autre des cris débraillés et gigotait sur scène, bref une performance pas tellement nécessaire et surtout beaucoup moins divertissante que des numéros plus posés.

Myth Syzer et Ikaz Boi ont clos la soirée en beauté avec un DJ set en B2B, histoire de terminer le tout sur une note dansante.

Le festival a mis de l’avant toutes sortes de branches liées au hip-hop tant dans la musique dans les autres formes artistiques qui s’y rattachent. L’organisation a réussi à bien gérer la situation malgré la situation météorologique plutôt désastreuse avec des artistes divers, représentant tant la branche francophone qu’anglophone du rap d’un peu partout.