Le Festif ! de Baie-Saint-Paul – Jour 1 | Daniel Bélanger, Sunny Duval et Keith Kouna

Baie-Saint-Paul accueille ce week-end la 4e édition du Festif !, un festival en plein cœur du charmant village de Charlevoix. Sors-tu.ca est allé voir ce qui s’y passait : compte-rendu de notre première soirée.

Sunny Duval. Photo par Sébastien Lavallée - sebastienlavallee.com

Sunny Duval. Photo par Sébastien Lavallée – vasb@fronfgvrayninyyrr.pbz

À notre arrivée, Sunny Duval et ses SweetCœurs ont démarré leur set avec une trentaine de minutes de retard sur l’horaire prévu !

Les pièces d’Amour d’amour, le nouvel album du rock’n’roller à paraître le 20 août, ont constitué le noyau dur de la prestation, agrémenté de quelques hits de l’opus précédent, dont Bi-Ki-Ni, Fille pourquoi et Sauvage, en plus de l’excellente Mon amour du rock’n’roll de Marcel Martel. Les Fou de toi, Oiseau de nuit, Maintenant, Philippine et consorts, qui puisent allégrement dans le rythm’n’blues de la Nouvelle-Orléans, se sont révélées de joyeuses découvertes.

Les SweetCœurs Mark Hébert (basse), Patrick Nadon (batterie), Mara Tremblay (guitare, violon, tambourine, claves et voix) et Victoria Lord (guitare, tambourine et voix) ont peu à peu communiqué leur fougue à la foule, d’abord engourdie, puis beaucoup plus enthousiaste – et moins bavarde – la nuit tombant… Même les quelques rangées de chaises de camping installées devant le stage se sont éliminées d’elles-mêmes au fil des chansons pour laisser toute la place à l’excellent rockabilly francophone du guitariste des Breastfeeders.

En attendant le spectacle suivant, quelques jeunes artistes circassiens se sont glissés dans la foule pour la divertir de ses jongleries, numéros d’équilibre et prouesses à la roue Cyr.

 

Daniel Bélanger en tête d’affiche

À 21 h 45, Daniel Bélanger est monté sur scène dans une acclamation générale chargée d’émotion. En grande primeur, le poète lançait hier soir à Baie-Saint-Paul la tournée de son plus récent disque, Chic de ville, accompagné de son trio rockabilly puisé chez les Howlin’ Hound Dogs.

Daniel Bélanger. Photo par Sébastien Lavallée - info@sebastienlavallee.com

Daniel Bélanger. Photo par Sébastien Lavallée – vasb@fronfgvrayninyyrr.pbz

La densité de la foule a dû tripler entretemps, on se serre les uns contre les autres dans la noirceur et la petite fraîche de la vallée pour s’abreuver des nouvelles chansons country d’un Bélanger qui apparaît un peu nerveux, malgré son apparente aisance, mais bien heureux. Et pour cause : il y avait de l’amour hier soir pour lui, tant d’amour, c’était palpable. Ça criait, ça chantait, ça applaudissait, ça fredonnait, ça dansait collé. Beau moment pour tous.

Après une entrée en matière de deux nouvelles chansons (Chacun pour soi et L’aube), il a entonné Le Parapluie après une longue intro et, déjà, la foule se pouvait pu d’être aussi choyée.

Bélanger a brodé son spectacle de la plupart des morceaux de Chic de ville, mais y a greffé quelques perles parfois revisitées, comme Cruel (il fait froid, on gèle), ou bien des inévitables comme Te quitter ou Rêver mieux, auxquelles la foule à répondu en mode choeur en chantant à sa place une phrase sur deux. Et c’est quand il a entrepris Sèche tes pleurs, qu’il n’avait de son propre aveu pas jouée depuis des lustres, que tout Baie-Saint-Paul s’est transformé en magnifique chorale.

Au deuxième rappel, devant une foule d’une douce hystérie, Daniel Bélanger est revenu seul, visiblement très ému de cet accueil plus que chaleureux pour le premier spectacle de sa tournée, et c’est sur La folie en quatre qu’il nous a laissés, plus conquis que jamais. Bras écartés, tête renversée, sourire aux lèvres, on aurait dit qu’il se baignait de nos cris, qu’il recevait tout notre amour pour s’en emplir, pour l’accompagner dans l’aventure de cette nouvelle tournée. Et il est parti en disant : « Merci, vraiment. Vous me faites du bien. » Est-il utile de dire que c’est hautement réciproque ?

 

Bloodshot Bill, Keith Kouna et Jésus

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Bloodshot Bill. Photo par Sébastien Lavallée – vasb@fronfgvrayninyyrr.pbz

Encore remués par l’ampleur des démonstrations d’affection pour Daniel Bélanger, les festivaliers ont eu trois options pour la suite des choses : Bloodshot Bill au Bistro du Monde, DJ Touski et Roma Carnivale au Mouton Noir et Keith Kouna (précédé de Les Viandes Froides ) au sous-sol de l’église de Baie-Saint-Paul.

Nommées les Après-Festifs !, ces fins de soirées sont tantôt payantes, tantôt gratuites. Sors-tu.ca y est allé d’abord pour Bloodshot Bill (d’une ponctualité exemplaire ce soir !  mais sans pyjama), et pas de doute que le Bistro a largement outrepassé sa capacité d’occupation pour l’accueillir.

Les gens semblaient tous se connaître, la broue coulait à flots, c’était la fête ici-dedans ; on se bousculait pour essayer de se déhancher tant bien que mal sur le rock’n’roll graisseux du tout aussi dégoulinant Bloodshot, one man band déchaîné aux chansons pas propres propres. Dans l’exiguïté du Bistro, il a enfilé quantité des courtes pièces de ses nombreux albums dans la cohue générale et la bonne humeur contagieuse.

Kouma

Keith Kouna. Photo par Sébastien Lavallée – vasb@fronfgvrayninyyrr.pbz

À minuit et demi, c’était l’heure de Keith Kouna, qui officiait dans la salle Ambroise-Fafard devant un public de convertis. Il régnait une chaleur infernale dans le sous-sol de l’église : les 275 billets avaient trouvé preneur, au grand dam des festivaliers qui comptaient se procurer une place à la porte…

On a vite envié les fidèles qui ont opté pour le port des bouchons ; ça garroche solide dans un endroit pareil. Et le public, qui, à la fin de la soirée, pataugeait dans la bière et la sueur, certains pieds nus, en torse, a scandé à peu près toutes les paroles du Keith Kouna Klan, dont son leader avait amorcé la nuit en disant : « Va faire chaud icitte à soir : faut que Jésus y sue ! ».

Jésus sur la croix, qui désapprouve tout ce boucan. Photo par Sébastien Lavallée - info@sebastienlavallee.com

Jésus sur la croix, qui désapprouve tout ce boucan. Photo par Sébastien Lavallée – vasb@fronfgvrayninyyrr.pbz

Le tout salué par une salve de cris bientôt suivie par le crowdsurfing de circonstance – et le petit Jésus sur sa croix, lui, il regardait d’un air désapprobateur le débit d’alcool de fortune installé à ses pieds.

Plus ça avançait, plus ça dégénérait, on ne s’attendrait pas à moins, du reste, des groupies se trémoussaient sur scène, partout ça se bousculait, le trashpit allait bon train. En bon animateur de foule, il a fait danser tout le monde, et, à 1 h 45, l’assistance, épuisée, commençait à s’éclaircir, mais ceux qui restaient, les battants, en redemandaient, ce que Kouna ne pût s’empêcher de souligner : « Ah, vous êtes pas reposants ! ».

Alors qu’il commençait à revisiter le répertoire des Goules, après plus de 90 minutes assez intenses merci, Sors-tu y est allé, se reposer, justement…

Faut être en forme pour la suite des choses !

Compte-rendu de samedi à paraître dimanche.

Photos en vrac
par Sébastien Lavallée

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