Just For Laughs 2015 | Un gala rescapé par Alan Cumming

C’était « samedi soir de cabaret » pour Alan Cumming qui a animé avec brio un gala Just For Laughs. Une soirée pendant laquelle il a complètement éclipsé les humoristes invités avec ses performances énergiques. Malgré quelques déceptions, l’animateur à la personnalité colorée a su compenser et offrir un bon spectacle.

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L’acteur écossais a entamé son gala en racontant quelques anecdotes amusantes autant liées à sa vie professionnelle que personnelle pour finir avec une chanson d’insultes pour un ex, trop longue, mais bien chantée et assez comique pour ne pas être lassante.

En plus d’avoir une présence incroyable sur scène, Cumming a tous les talents. Il a su faire rire évidemment, mais il a aussi passé un message social avec un numéro comique sur la circoncision et prouvé avec un mashup de Someone Like You, The Edge Of Glory et Firework que ces trois chansons pop sont toutes identiques. Il a été la vedette de la soirée, sans aucun doute.

Le premier humoriste à monter sur scène est arrivé avec une énergie semblable à celle de Cumming. L’Australien Joey Crosey a rapidement conquis le public avec un gag sur les hipsters du plateau, mais a beaucoup trop misé sur les clichés homosexuels par la suite en tombant dans la bitcherie facile.

L’excellent Seàn Cullen s’inscrit parmi les meilleurs de la soirée avec ses expressions absurdes en français, puisqu’il « connaît assez bien le langage pour que les gens soient fâchés ou confus », il s’est amusé en hurlant : « je veux danser avec la vache » ou encore « je vais embrasser cette chèvre ». Tout ça au travers de scénarios fictifs hilarants concernant des nouvelles comme « 7 Chinois d’une même famille décédés en tentant de sauver une adolescente dans un réservoir ».

Déceptions conjugales

Jen Kirkman et Brent Morin ont tous les deux présenté des numéros sur leur vie amoureuse décevante. L’une, divorcée et sans enfant s’est imaginé le mariage parfait entre Cindy et son chat Mr.Mittens, alors que l’autre a raconté qu’une de ses copines a rompu pour partir avec un magicien. L’humour cynique, parfaitement maîtrisé, de Jenn Kirkman a créé un des moments forts du gala. De son côté, Morin a plutôt laissé le public indifférent.

Dana Gould a également parlé de son divorce en y allant de quelques conseils conjugaux avant de dévier entre autres sur ce que pensent vraiment les hommes de Caitlyn Jenner. En arrivant avec une attitude d’homme frustré, il a finalement offert un numéro assez sympathique et réfléchi.

 

Place à la frustration

La colère est revenue plus d’une fois en soirée. Le très calme Todd Glass a été excellent en énumérant les mille et une choses qui le fâchent, notamment les gens qui courent sur place à une lumière rouge ou une femme qui prend son temps pour manger une Kit Kat.

Shaun Majumder a plutôt parlé de l’hiver, qu’il déteste depuis qu’il habite à Los Angeles. Un numéro apprécié des Québécois qui se sont reconnus dans sa rage du temps froid.

Les deux humoristes n’ont pas fait grande impression avec ces numéros corrects par manque de présence. C’est Orny Adams, dans le même genre d’humour colérique, qui a réussi à faire lever le public pour l’unique ovation debout de la soirée (excluant ceux pour Cumming). Il a réussi à faire éclater la salle de rire en hurlant et en courant d’un bout à l’autre de la scène pour décrire ses frustrations. Il est le seul à avoir égalé l’énergie d’Alan Cumming, quoique très différent.

L’animateur du gala a donc placé la barre très haute pour les invités, quelques-uns sont tout de même arrivés à avoir assez d’énergie pour l’atteindre, mais en grande partie, ils ont manqué de présence et les numéros manquaient de variété. Déception aussi face à l’absence de Rob Schneider qui devait être du gala. Bref, une soirée tout de même divertissante, grâce à Alan Cumming.