
Francos de Montréal 2025 – Jour 1 | Fred Fortin regarde dans le rétroviseur
Hier soir, le 13 juin, Fred Fortin jetait un coup d’œil dans le rétroviseur au Club Soda avec la célébration des 20 ans de l’album Planter le décor, sans doute l’album le plus emblématique de sa carrière. Forcément, ça prenait la compagnie des musiciens de l’album pour que la joyeuse cérémonie se transforme en un concert chaleureux et virtuose à la fois, où le plaisir et la nostalgie se côtoient de belles façons pour une fois.
Planter le Décor est sans doute le plus gros succès de la belle carrière de Fred Fortin. Sorti à l’automne 2004, les dix titres du disque sont restés dans le cœur de bien des auditeurs et certains sont devenus des incontournables des shows de Fred Fortin comme Mélane. Pour ce show des 20 ans de l’album, il était impossible pour le chanteur de se passer des musiciens d’origine! On retrouve donc sur la scène du Club Soda, le comparse inséparable Olivier Langevin à la guitare et au lapsteel, Jocelyn Tellier à l’autre guitare, Daniel Thouin est aux claviers et Alain Bergé à la batterie. Fred Fortin est au chant, à la basse et à l’harmonica.
La première partie du concert est donc consacrée à l’interprétation des dix titres de Planter le décor, dans le même ordre que le disque et avec des arrangements proches mais sans cuivres, ni les percussions d’Élage Diouf. Et mine de rien, on a tout de même deux virtuoses de la six-cordes et un des meilleurs bassistes du rock québécois sur la même scène… Évidemment que ça tricote serré et les échanges et relances de solos s’enchaînent avec bonheur et en ayant le bon goût de rester concis et au service du morceau. Le titre Scotch est un bon exemple et il se transforme en exutoire où les deux guitaristes trouvent une bonne place pour échanger et se compléter plus que de s’opposer. Le tout avec raffinement et une élégance certaine.
Et si toutes ces cordes prennent beaucoup de place, il faut noter l’apport des claviers de Daniel Thouin qui réussissent à prendre toutes leurs places avec forces et finesses aussi. Alain Bergé est le maître du rythme de la soirée et assoit sa place avec vigueur et une efficacité redoutable.
L’interprétation de l’album se termine évidemment avec Georges, une adaptation souple d’un titre de Georges Harrison qui est joué ce soir en duo de guitares avec Fred Fortin et Olivier Langevin.
Pour la deuxième partie de la soirée, Fortin a choisi de rester dans le concept de nostalgie en puisant dans ces deux premiers albums Joseph Antoine Frédéric Fortin Perron (1996) et Le Plancher des vaches (2000). Et il entame cette partie seul sur scène, à la guitare avec le titre Que je t’étranglerai. Le groupe revient au complet pour des titres comme Monsieur Net ou Portrait d’un OVNI. Avec des tounes aussi solides et des textes souvent léchés (et de plus en plus avec les années), ça fait tout de même un beau répertoire de poète rock!
Le temps passe vite en bonne compagnie et le rappel s’en vient très vite. Fortin interprète en solo T’es grosse pis t’es belle puis Chaouin, accompagné du chœur du public. Ça prenait une deuxième dose en rappel pour finir la soirée comme du monde et c’est tout le groupe qui se retrouve sur scène pour La loi du chocolat. Nous sommes tous sortis comblés de ce concert : un album de feu, une interprétation virtuose avec une bonne ambiance. De quoi peut-on se plaindre ce soir?
Benjamin Franklin disait qu’il n’y avait que deux certitudes en ce monde : la mort et les impôts. J’en ajouterais une troisième, l’assurance d’un excellent show de Fred Fortin. Impossible de tomber sur un mauvais soir avec lui! C’est déjà mon sixième concert de Fred Fortin avec diverses formations dans des salles différentes mais c’est une recette gagnante à tout coup avec une énergie sans faille, un répertoire de qualité et une poignée de virtuoses.
Photos en vrac
- Artiste(s)
- Daniel Thouin, Fred Fortin, Joss Tellier
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Club Soda
- Catégorie(s)
- Francophone, Québécois, Rock,
Événements à venir
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