Festival FME

FME 2019 – Jour 2 | Programmation dense, pour tous les âges, pour tous les goûts

Le vendredi est une grosse soirée au FME et les festivaliers sont présents en grand nombre. Le FME s’était d’ailleurs réservé toute une programmation pour sa deuxième journée. Nous ne sommes pas prêts de l’oublier celle-là… Compte-rendu d’une soirée dense et inoubliable.

Lou-Adrianne Cassidy au Paramount

Photo par Christian Leduc

Lendemain de veille et autres engagements obligent, nous plongeons en grand dans cette deuxième journée de festival déjà très tard en après-midi.

On attrape la fin du spectacle de Lou-Adriane Cassidy, qui nous a conquis. Ses petits trésors de chansons (La fin du monde à tous les jours, Poussière, Ça va ça va) vivent très bien sur scène grâce à la belle présence de la chanteuse. On la dirait plus grande que nature.

La salle, Le Paramount, est magnifique et le son y est excellent, mais sa formule restaurant amène son lot de bruits constants d’ustensiles ou de discussions entre amis, un peu éreintants, venant de l’arrière de la salle.

Agora des arts: Une belle découverte et Philippe Brach en feu

Nous optons ensuite pour aller découvrir le groupe chilien LA Julia Smith à l’Agora des arts. Très belle prestation du trio, manifestement influencé par Radiohead, mais avec une approche plus rock’n’roll. Le trio offre de longues envolées musicales psychédéliques et se laisse peu de pauses entre les chansons, donnant une impression frénétique intéressante, surtout pour un groupe qui, manifestement, est peu connu du public. Une belle rencontre, une belle découverte; les programmateurs du FME savent si bien dénicher ces petites perles moins connues pour le plus grand plaisir des spectateurs.

Photo par Louis Jalbert.

Le concert de Philippe Brach suit ensuite, dans la même salle. Nous avons été soufflé par l’énergie du Saguenéen. Le groupe accompagnant le chanteur impressionne par sa précision et sa polyvalence, nous amenant tantôt vers le reggae, tantôt vers le jazz, tantôt vers le rock. Brach sait bien leur laisser la place dans les moments opportuns, tournant le dos au public durant les moments instrumentaux, laissant le groove posséder son corps.

Le chanteur porte bien sa longue barbe rousse qui lui donne des allures de poète des temps anciens. En fait, il est si à l’aise sur une scène que nous finissons même par trouver qu’il porte aussi bien sa coupe Longueuil. Jusqu’au moment où on comprend tous, un peu soulagé, qu’il s’agit en fait d’une perruque alors qu’il la lance dans le public.

On sentait Philippe Brach et ses musiciens en feu. Ils nous ont offert un florilège de chansons qui prennent tout leur sens lorsque livrées sur scène. Des moments plus tranquilles du spectacle, nous retenons plus particulièrement Tu voulais des enfants et Le bonheur tousse moins qu’avant, touchantes et intimes grâce à l’approche presque crooner du chanteur. Des moments qui déménagent plus, nous avons vraiment apprécié D’amour, de booze, de pot pis de tounes, qui permet aux musiciens de s’éclater solide, C’est tout oublié et Bonne journée. Le public a bien répondu, leur offrant une ovation à tout rompre qui a presque faut sauter le plafond de l’Agora des arts, sans aucun doute la plus forte entendue jusqu’à maintenant au festival. L’auteur-compositeur-interprète est sans contredit un des préférés du public du FME.

Photo par Christian Leduc.

Fin de soirée post-punk

C’est au Cabaret de la dernière chance que se termine notre soirée, avec deux excellents concerts. D’abord, le groupe Victime, qui propose un post-punk dansant absolument irrésistible et original. Enfin, des musiciens québécois, qui investiguent le courant new-yorkais du no-wave, qui a été trop éphémère et qu’on commence enfin à ressortir des boule à mites pour enfin lui donner sa chance d’être approfondi dans tout son potentiel. On pense évidemment à Liquid Liquid, mais aussi à Lizzy Mercier Descloux. C’est difficile de regarder ailleurs que vers la chanteuse et bassiste Laurence Gauthier-Brown tant elle dégage. On prend plaisir à la voir donner les cues à ses deux acolytes, ce qui lui donne l’aura d’une chef-d’orchestre (mais dont l’orchestre serait pas mal déconstruit).

Mais il faut aussi souligner l’excellent jeu de Samuel Gougoux à la batterie et les guitares stridentes de Simon Provencher qui évoquent un Robert Fripp qui aurait perdu tout son flegme et qui aurait tout à coup décidé de s’éclater. Provencher est complètement possédé sur scène, il est beau à voir dans toute la splendeur de son accoutrement et de sa guitare-qui-fait-mal-aux-yeux. C’est bruyant à souhait, mais une fois qu’on a apprivoisé leur son, on ne peut plus s’en passer.

Photo par Christian Leduc.

C’est ensuite Material Girls qui clôt magnifiquement la soirée. La formation d’Atlanta fait aussi dans le post-punk, mais cette fois à saveur un plus ska grâce à l’apport des cuivres. La chanteuse du groupe est un véritable aimant.

Photo par Christian Leduc.

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