Critique théâtre | Germinal au FTA

Germinal, deuxième création présentée par la coopérative L’Amicale de production dans le cadre du Festival TransAmériques, est un spectacle ludique et rafraîchissant.

Brisant littéralement des barrières théâtrales, les quatre acolytes Arnaud (A. Boulogne), Antoine (A. Defoort), Halory (H. Georger) et Beatriz (B. Setien) découvrent les lois de la communication à travers le jeu et l’expérimentation, semblablement à la manière qu’ont les enfants de découvrir la vie.

Les personnages apprennent et nous surprennent, et surtout nous font rire à tout moment. Au fil de leurs tâtonnements, leur monde se complexifie et ils apprennent peu à peu, cocassement, à organiser leur espace et les lois de leurs échanges.

Photo de courtoisie, par Bea Borgers.

Photo de courtoisie, par Bea Borgers.

Très accessible, Germinal est sans conteste un spectacle pour tous âges, quoique beaucoup d’allusions au monde réel ne soient intelligibles que pour ceux y vivant depuis un certain temps. Si les balbutiements du spectacle sont élémentaires et un peu longuets, les échanges deviennent graduellement fascinants, surtout avec l’usage généralisé de la parole.

Tantôt philosophes, tantôt absurdes, les personnages évoluent devant nous, depuis leur découverte de la lumière jusqu’à leur acceptation de la finitude. Voilà une jolie allégorie croisée de la création de l’Univers et de celle des arts de la scène.

germinal_10_cr_bea_borgers_1

Photo de courtoisie, par Bea Borgers.

On passe de l’absence de communication orale à la précision dialectique, du défaut de liens interpersonnels à la formation d’un groupe… on consolide l’idée que la communication est une clé essentielle de l’évolution.

Cette pièce de la coopérative du Nord-Pas-de-Calais est un spectacle léger mais pertinent, qui fait sourire beaucoup et qui réussit là où plusieurs échouent à réellement explorer la scène, au sens physique comme métaphorique.

Le jeu franc et finement espiègle des acteurs, conjugué à la clarté du texte et aux transgressions manifestes de leurs propres règles donnent une prestation aussi délicieuse que purement théâtrale. Du chocolat pour les yeux et les oreilles.

Présenté à la Maison-Théâtre, du 29 mai au 1er juin.

germinal_34_cr_bea_borgers_0

Photo de courtoisie, par Bea Borgers.

Vos commentaires