The Tings Tings

Critique concert: The Ting Tings au National de Montréal

Samedi 7 avril 2012 – Le National (Montréal)

Le duo de Manchester The Ting Tings était de passage à Montréal ce soir pour un concert au National. En misant sur les meilleurs titres de leur plus récent album Sounds From Nowheresville et les incontournables bombes punk-bonbon du précédent We Started Nothing, Jules de Martino et Katie White ont su mettre le feu aux poudres…

Katie White. Photo par Catherine Rosa

Le concert a débuté comme le nouvel album: avec la pièce Silence, qui part d’un silence et monte progressivement en intensité. On constate dès le départ que la sonorisation et l’énergie du duo bonifient le nouveau matériel, lui donnent un mordant qui fait du bien à entendre.

Puis, les titres du premier album et ceux de Nowheresville vont se succéder dans une grille de chansons parfaitement construite pour un party rock de samedi soir.

L’irrésistible Great DJ met la foule dans l’ambiance, puis la funk-rock Hang It Up se nourrit de cette énergie et en rajoute, notamment grâce aux prouesses multitâches de Jules de Martino qui alterne de la batterie à la guitare, puis aux platines pour intégrer un échantillon de Hey Ladies, des Beastie Boys. Joli clin d’oeil à l’album Paul’s Boutique, que The Ting Tings citent allègrement en entrevue comme source d’inspiration pour leur nouvel album.

Plus tard, MNDR (qui assurait la première partie du concert) et Snowy (?) sont venus rejoindre le duo pour ajouter de la vigueur à Hit Me Down Sonny, beaucoup plus convaincante que sur disque.

Katie White. Photo par Catherine Rosa.

L’habile jeu d’alternance entre nouveau et ancien matériel se poursuit de la sorte tout au long de la soirée.  Heureusement, White et de Martino laissent de côté les ballades du nouveau disque et l’atroce Day to Day, mais prend soin d’inclure une version techno-dance très intense de Hands, « single » d’un album qui n’est finalement jamais paru, en 2010. Finale convaincante, avant le rappel.

Évidemment, les deux complices n’allaient pas quitter Montréal sans interpréter leur plus gros succès: That’s Not My Name, après avoir mis la table avec Keep Your Head.

Tout juste 70 minutes et c’est fini. Et c’est bien comme ça. Un peu plus d’une heure, aucun relâchement, aucun temps mort: quoi demander de plus!

Une mention spéciale s’impose pour les techniciens de scène, dont la coordination et la flexibilité ont grandement contribué au rythme du spectacle. Alertes et vifs, ces hommes de l’ombre agissent comme un lubrifiant dans l’engrenage des deux musiciens, qui alternent à un rythme impressionnant entre les instruments et les pédales à effets.

 

MNDR

MNDR (Amanda Warner). Photo par Catherine Rosa.

Avant le passage des Ting Tings, la chanteuse et DJ britannique Amanda Warner s’est présentée seule sur scène avec un kit de DJ et un clavier. Elle se présente sous le sobriquet de MNDR… même si l’on croyait que MNDR était en fait un duo. Aucune trace de Peter Wade, donc, que l’on croyait membre à part entière du projet.

Qu’importe, Warner s’est plutôt bien débrouillée pour réchauffer la foule avec son techno-dance efficace et relativement inventif.

Certains reprocheront sans doute l’absence d’interprétation musicale – 90% de la musique proposée par MNDR sur scène provenant de trames préenregistrées activées par Amanda Warner – mais notons au moins que cette « autonomie » de la trame musicale permettait à la chanteuse d’occuper de l’espace sur scène en dansant. Et elle n’a pas raté cette occasion.

On imaginerait mieux ce genre de prestation dans la tente électro du festival Osheaga, par exemple, que dans un National qui tardait à se remplir. Mais bon, sa joie communicative et sa voix plutôt convaincante ont gagné la foule.

* Sors-tu.ca a rencontré le duo The Ting Tings en coulisses avant le concert! Ne manquez pas le compte-rendu de cette entrevue exclusive, en début de semaine prochaine sur Sors-tu.ca!

Photos en vrac:
(par Catherine Rosa)

Grille de chansons:

Silence
Great DJ
Hang It Up
Give It Back
Guggenheim
Hit Me Down Sonny
We Walk
Fruit Machine
Shut Up And Let Me Go
Hands

Rappel
Keep Your Head
That’s Not My Name

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