Klô Pelgag

Coup de coeur francophone – Jour 5 | Klô Pelgag et Julie Blanche au Lion d’or

« Mesdames et messieurs : Klô Pelgag… et son univers ».

L’excentrique chanteuse Klô Pelgag s’est payé toute une traite, lundi soir. On lui a pratiquement laissé carte blanche pour sa soirée de première montréalaise, au Lion d’or, à l’occasion de Coup de coeur francophone. L’artiste coucou en a profité pour mettre en scène un décor pour le moins extravagant et un spectacle généralement à la hauteur de sa démesure habituelle.

Photo par Marc-André Mongrain.

Photo par Marc-André Mongrain.

La scène du Lion d’or n’a jamais paru aussi bric-à-brac. Il y avait de tout. Au sol, un panda en peluche sous le piano, deux jeux de Lite-Brite (fonctionnels!), une cage à oiseau, une machine à pop-corn, un chandelier, de la tourbe et probablement plusieurs autres détails qui nous ont échappés. Suspendus du plafond, deux mannequins (un homme canon et un mannequin de magasin nu avec une perruque frisée), un violon, une poêlon, un chandelier, un nuage en ouate, une ampoule lumineuse bleue et quoi encore.

Les musiciens – trois aux cordes, un batteur, un contrebassiste, un bassoniste et une flûtiste – se sont présentés sur scène, tous costumés, afin d’entamer le spectacle avec un thème musical familier. Après quelques mesures, on le replace : c’est le thème de Fort Boyard !  Klô fait ensuite son entrée, telle une exploratrice, avec un fusil à l’eau et une cape rouge de petit chaperon. En-dessous de celui-ci, elle se dévoile en robe d’été jaune et rouge avec des « bas-collants » en papier d’aluminium…

C’était évident dès le départ : ça n’allait pas être un concert conventionnel. Rien n’est jamais conventionnel avec Klô Pelgag.

Mais malgré tous les éléments visuels distrayants et la mise en scène un peu folle – signée Dave St-Pierre, rien de moins – les chansons sont à l’honneur et rien de tout ce flafla viendra voler la vedette aux oeuvres pop baroques de Klô Pelgag.

L’un des meilleurs albums pop québécois de l’année, L’Alchimie des monstres brille par sa belle folie, ses textes surréalistes, ses arrangements somptueux et créatifs et la dégaine de la chanteuse, qui fait virevolter sa voix haute perchée avec aisance et aplomb. Tout cela n’est pas simple à transmettre adéquatement sur scène.  Mais lorsqu’on lui permet d’aller au bout de ses idées, comme Coup de coeur francophone a eu le culot de lui permettre, ça donne lieu à de la magie rare.

Elle est brillante la jeune dame, et son univers est singulier, décloisonné et rafraîchissant. C’est rassurant de constater qu’elle a le talent, la discipline et l’entourage qu’il faut pour donner vie à ce petit monde sur scène. Belle réussite pour le festival.

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Julie Blanche et Antoine Corriveau

En première partie, on retrouvait une autre jeune dame qui donne dans la chanson pop prometteuse : Julie Blanche.

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Photo par Marc-André Mongrain.

Fidèle collaboratrice d’Antoine Corriveau (qui signe aussi les textes de son projet), Julie Blanche présentait pour la toute première fois sur scène les chansons de son mini-album lancé sur Bandcamp, il y a quelques mois. Le maxi est d’ailleurs disponible en téléchargement à don volontaire (voir ci-bas).

Elle sait s’entourer, la Julie Blanche : Mathieu Charbonneau aux synthés et baryton, Cédric Dind-Lavoie à la contrebasse, Stéphane Schneider à la batterie et Antoine Corriveau à la guitare électrique. Avec un tel entourage, on devine que ça sonne bien : les arrangements sont raffinés, les tempos toujours justes, et l’ambiance générale est parfaitement adaptée au chant posé de la chanteuse.

Toute en simplicité, Julie Blanche occupe l’espace sur scène avec une énergie très sereine et décontractée. Pas du tout victime du syndrome de la choriste glorifiée, elle fait preuve d’une belle expressivité et prend visiblement plaisir à partager ses chansons parfois mélancoliques, voire même sombres, mais apprêtées avec une sensibilité pop qui désamorce toute lourdeur.

Très bon début pour ce projet que les fans des premiers albums d’Ariane Moffatt et de Salomé Leclerc apprécieront. On en entendra parler de nouveau, assurément.

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