Chante en français

Concours Chante en français 2019 | Une belle introduction dans le milieu de la chanson

C’est jusqu’au 8 avril prochain que les inscriptions pour le concours Chante en français sont ouvertes. Depuis 2003, ce tremplin musical totalement gratuit a fait connaître au grand public des talents de la scène québécoise comme Alex Nevsky, Klô Pelgag ou Andy St-Louis. Pour Sors-tu.ca, le directeur artistique Elian Mata et la porte-parole Catherine Durand reviennent sur leur rapport à la chanson francophone, le concours et son utilité pour les jeunes artistes.

« Curieusement, j’ai fais qu’un seul concours dans ma vie mais ça a été une expérience dont je me rappelle encore », se remémore avec humour Catherine Durand. À l’époque, celle qui trippait sur Genesis n’avait pas remporté le tremplin CEGEP Rock avec son groupe de rock progressif, mais l’intérêt était ailleurs. « Il faut y aller pour l’expérience, pour les contacts, et pour le plaisir de jouer de la musique devant des gens. Ce n’est pas tout le temps qu’on a la chance de faire une prestation dans une vraie salle, avec de l’équipement professionnel et un public ouvert et réceptif. »

Deux mélomanes de la chanson pour conduire le concours

Chante en Français est né d’une initiative de la Fondation Do-Mi-Sol des Aînés de Montréal, organisme sans but lucratif créé en 2001 à l’instigation de M. Raoul D. Gadbois, un homme d’affaires et mécène aujourd’hui décédé. Celui-ci a fait en sorte que la Fondation reçoive un don annuel de 12 000$, garanti jusqu’en 2021, afin que celle-ci organise annuellement un concours d’interprétation de chansons en français pour les jeunes en mémoire de son frère, l’abbé Charles Émile Gadbois, «Père de la bonne chanson» au Québec.

Pour l’édition 2019, Catherine Durand a donc accepté avec plaisir l’invitation de son ami franco-canadien Elian Mata, directeur artistique du concours. Ensemble, les deux mélomanes vont enfin collaborer après s’être côtoyés par personnes interposées et se réjouissent de ce concours qui a fait renaître de nombreux souvenirs liés à la chanson francophone, à commencer par la Montréalaise :

Ce qui m’a fait accrocher (à la chanson francophone), c’est évidemment Harmonium et Beau Dommage, mais le premier artiste qui m’a vraiment happé est Daniel Bélanger. Il a un bel imaginaire et c’est un auteur fabuleux, avec une plume qui se démarque de tout le monde.

Outre-Atlantique, Elian Mata a vécu quant à lui ses jeunes années dans le Sud de la France au son de musiques populaires. « Chez moi, j’entendais du Claude François et du Dalida. Mais adolescent, c’était Barbara et Brel… des choses profondes ». D’abord jury pour Chante en français, le récent citoyen canadien a renouvelé l’expérience en devenant directeur artistique il y a quatre ans, avec la ferme intention de développer l’image du concours auprès du public et des partenaires.

« Quand les Aînés de Montréal ont vu arriver Klô Pelgag sur scène, c’était quelque chose! Elle était déjà flyé et elle a gagné, comme quoi… », se souvient, sourire aux lèvres, un Elian Mata qui précise toutefois le fond de sa pensée. « Ce sont des personnes qui ne sont pas toujours connectés à ce qui se fait dans la musique actuelle, mais qui sont très ouvertes et se laissent porter. Petit à petit, je leur ai dit que le concours mériterait de prendre plus d’ampleur et maintenant, ils se laissent porter par certaines de mes suggestions. »

Klo Pelgag aux Francos 2018, photo par Loïc Fortin

Plus qu’un concours, un apprentissage

La présélection pour participer à Chante en français se fait ainsi sur dossier jusqu’au 8 avril prochain. Pour ce faire, les candidats envoient leur matériel sur le site officiel avant que trois personnes, dont une parmi les Aînés de Montréal et une autre du monde professionnel, discutent des potentiels finalistes. Elian Mata complète ce trio. « Disons que je veille au grain, mais il y a parfois des propositions très audacieuses qui reçoivent un accueil un peu réticent quelques fois. Si j’estime que c’est bon, je vais me manifester pour appuyer le dossier en expliquant évidemment pourquoi », estime l’homme aux multiples chapeaux dans le domaine du spectacle.

Elian Mata, photo par Béatrice Munn

Et quand viendra le stade des demi-finales (7 mai à la Maison de la Culture Rosemont) et de la finale (16 mai au Théâtre Plaza), c’est au sein d’un jury extérieur composé d’artistes et professionnels de l’industrie que les délibérations se feront pour déterminer le ou la prochaine Charlène Blanchette, grande gagnante de l’édition 2018.

Outre les 25 000$ répartis en divers prix, formations et promotions médiatiques, plusieurs ateliers sont organisés par Elian Mata avec différents partenaires. Le sien offre par exemple une écoute critique à six auteurs-compositeurs-interprètes. « C’est vraiment un accompagnement avec des conseils. Dans 15 minutes pas plus, je donne mes impressions à chaud, et les autres participants aussi. C’est hyper constructif pour eux », s’enthousiasme celui qui est établi au Québec depuis 20 ans. En plus d’être gratuits et ouverts à tout participant s’étant inscrit au concours cette année ou les années précédentes, les ateliers offrent des outils et s’avèrent pertinents pour construire sa carrière.

Un concours pour éviter la poudre aux yeux

De ces multiples ateliers de l’édition 2019 de Chante en français, Elian Mata se réjouit particulièrement d’un qu’il a imaginé avec la chanteuse Marie-Hélène Thibert.

Catherine Durand, photo par Patrick St-Hilaire

« Elle viendra parler des concours télé qui sont de la poudre aux yeux. Elle l’a vécu à la Star Académie en 2003, c’est donc un témoignage de l’envers du décor qu’elle est prête à faire ». C’est dire que Chante en français se présente comme belle introduction dans le milieu de la chanson et la musique en général pour tout jeune musicien curieux découvrir la réalité du métier selon Catherine Durand.

Le concours ne pouvait finalement pas espérer mieux qu’elle comme porte-parole de l’évènement. Ses vingt ans de carrière parlent pour la quadragénaire qui n’hésitera pas à offrir de précieux conseils aux futurs participants. En attendant, cette habituée du gala de l’ADISQ dévoile l’une des clés de la réussite pour faire carrière : la patience. « Être pressé nous fait prendre des décisions qui ne sont pas nécessairement les meilleures. Il faut prendre le temps de bien s’entourer, de bien choisir les chansons, l’équipe aussi et ne pas signer n’importe quoi juste parce qu’on se met la pression. C’est la pire chose qui puisse arriver ».

L’inscription gratuite au concours Chante en français se termine le 8 avril prochain. Pour plus d’informations, consultez le site officiel par ici.

 


* Cet article a été rédigé en collaboration avec Chante en français

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