Coachella 2014 – Jour 2 | Muse, Lorde, Pharrell Williams, Queens of the Stone Age et plus

Le plaisir se poursuivait, à Coachella, avec une deuxième journée remplie de choix déchirants. Une journée marquée par une tempête de sable qui créait étrangement une ambiance parfaite pour tout le rock’n’roll qu’on nous a balancé en pleine figure de midi à minuit.

« Bienvenue dans ma ville natale », s’exprima Josh Homme. Le rockeur natif de Joshua Tree n’était visiblement pas très agacé par l’air poussiéreux qui brouillait la vue et encrassait la gorge. « Je me rappelle avoir joué ici toute mon enfance, et on revenait souvent à la maison en toussant de la poussière. »

Les conditions météo n’ont donc aucunement affecté le set de Queens of the Stone Age. De No One Knows à A Song for the Dead – quelle finale explosive, d’ailleurs – avec tout plein de hits et de chansons du plus récent album Like Clockwork dans le milieu, QOTSA a balancé du lourd avec le brio qu’on lui connaît. Cinquante-cinq minutes bien tassées, et on en aurait pris plus.

Certains diront donc que Pharrell Williams, en revanche, est une petite nature. Lui, il s’en est plaint de la condition de l’air. Tout le long. Un foulard devant le visage, qui s’harmonisait bizarrement avec son omniprésent chapeau de police montée, Pharrell a manqué de voix après deux chansons et soulignait sans cesse ses difficultés à chanter convenablement, à l’occasion de son premier gros concert solo depuis la parution de G.I.R.L.

Dommage parce que, bien qu’il possède une voix puissante et unique, sa prestation avait tout pour soulever la foule monstre qui débordait de tous les côtés, y compris dans le Beer Garden à côté. Tout pour plaire sans ça. Williams, voyez-vous, n’a que deux albums solo à son actif, mais sa participation à bon nombre de hits au cours des années et son copinage auprès du bottin des artistes au grand complet lui permettent de remplir une heure de succès et de caméos tous plus surprenants les uns que les autres.

 

La guerre des invités de marque

On aurait dit qu’il voulait battre un record Guinness du plus grand nombre d’invités de marque en une heure. D’abord, Nelly est venu chanter Hot In Here, puis Busta Rhymes et P. Diddy/Puffy Daddy pour Pass the Courvoisier Part II, suivis de Snoop Dogg pour Drop It Like It’s Hot et Beautiful, et finalement, Gwen Stefani pour Hollaback Girl. Oh et Tyler, The Creator est venu faire son tour aussi.

On en venait à se demander c’était le show de qui, finalement, surtout que Pharrell a aussi interprété deux chansons de Daft Punk (Lose Yourself to Dance et Get Lucky) et Blurred Lines de Robin Thicke. Heureusement pour les fans de son matériel solo, le tout s’est terminé sur son hit Happy, pendant que le pauvre Pharrell laissait sa trame préenregistrée prendre les rênes plus souvent qu’autrement.

Si Pharrell a joué la carte de la quantité, en terme d’invités, il s’est toutefois fait damer le pion par Nas, qui a invité son ancien rival Jay-Z pour Dead Presidents II, et Solange Knowles, qui a rendu la foule dingue en invitant sa soeur sur scène, une certaine Beyoncé, pour une petite chorégraphie. Échec et mat, Pharrell.

Muse, Lorde et plusieurs autres

Il y avait donc Jay-Z aux côtés de Nas pour un show soulignant le 20e anniversaire de Illmatic, Skrillex à la tente Sahara, les Pet Shop Boys au Mojave et The Dismemberment Plan au Gobi, pendant que la tête d’affiche (du moins, sur papier) était Muse, sur la scène principale.

À notre arrivée, le trio faisait beaucoup de bruit, pendant qu’une actrice déguisée en femme d’affaires buvait du gaz à même la pompe, dans une mise en scène ridiculement exagérée. Plus tard, c’était un businessman au sourire démoniaque caricatural qui lançait des billets de banque dans la foule. Ok.

Muse a toujours donné davantage dans la mégalomanie que la subtilité. Mais force est d’admettre qu’en terme de rock épique, ils sont durs à battre, les trois Brits. Ils ont sorti les classiques, Stockholm Syndrome, Knights of Cydonia, Time is Running Out et Uprising, le bras bien tendu en signe de révolution. Et tant qu’à sortir les classiques, ils en ont emprunté tout un : Lithium de Nirvana, puissante et entonnée à vive voix par les milliers de fans réunis. Quel moment !

Plus tôt en soirée, Lorde a prouvé que sa popularité excède toutes les prédictions, y compris celles de l’équipe de Coachella qui a eu le malheur de la programmer sur la deuxième scène, ce qui a créé un bouchon de circulation intensif. Toute en voix – prend des notes, Pharrell – elle a interprété avec coeur la quasi-totalité de son premier album. Un peu trop de remerciements et de bla bla, mais bon, peut-on vraiment blâmer une jeune Néo-Zélandaise de 17 ans de remercier à l’infini un public qui la supporte au-delà de toute espérance lors de son plus gros concert à vie, à date ?

La journée a également été marquée par une prestation plus réussie qu’à l’habitude de MGMT, qui a scoré fort avec une version fédératrice de Kids et l’explosive Electric Feel à la toute fin. Avec 9 chansons au setlist, MGMT s’est contenté de seulement trois du plus récent album – qui n’a pas récolté un grand succès, soyons francs – à l’avantage de cinq titres du premier album. Give the people what they want, comme ils disent…

En après-midi, Cage The Elephant brillait comme toujours et son chanteur Matt Schultz était en feu, courant d’un bout à l’autre de la scène, avant de terminer le concert en « nageant » sur la foule, pour se rendre à la tente de son et adopter une pose de Dieu grec sur le toit de ladite tente.

 

Tout cela, sans compter les shows de CHVRCHES (charmant), Warpaint (entraînant), Ty Segall (défoulant) et Foxygen, qui continue d’éprouver des problèmes avec son imprévisible chanteur Sam France. Pauvre France. Il a tout le potentiel d’une star du rock mais sa conduite maniaco-dépressive (plus maniaque que dépressif) le rend insupportable. Surtout pour ses pauvres musiciens.

Sans doute la journée la plus fournie du festival, et bien que Beck, Lana Del Rey, Motorhead, Disclosure et Arcade Fire soient programmés pour dimanche, ce sera sans doute le jour 2 de Coachella 2014 qui passera à l’histoire.

Consultez également :

– Résumé du jour 1 : Outkast, Haim, The Knife et plus

– Résume du jour 3 : Arcade Fire, Beck et Lana Del Rey

– Retour en photos sur le site de Coachella