Coup de coeur francophone (CCF)

Coup de coeur francophone 2024 |  5 valeurs sûres et 5 découvertes à faire

Le festival Coup de coeur francophone approche à grands pas. Du 7 au 17 novembre 2024, la 38e édition du rendez-vous automnal des musiques francophones sera déployée dans pas moins de 15 salles montréalaises. Comment se retrouver dans une programmation aussi variée et touffue?  Sors-tu? vous propose sa sélection de 5 découvertes et 5 valeurs sûres.

Les valeurs sûres

Comme à chaque année, il y a dans la programmation de CCF quelques coups de coeur qui ne datent pas d’hier.

Le show d’ouverture de cette 38e édition en est un bon exemple : une certaine Marjolène Morin, alias Marjo, sera en spectacle aux Foufounes Électriques.

Vous avez bien lu.

Marjo. Aux Foufs.

Six ans après avoir fait le coup de génie de programmer Marjo au Quai des Brumes — un spectacle d’une intimité rarissime — la OG rockeuse du Québec se produira pour la toute première fois dans le temple punk de la rue Ste-Catherine.

Alphonse Bisaillon assurera la première partie. Un artiste qui aurait d’ailleurs très bien pu se retrouver dans notre rubrique des cinq découvertes à faire.

* Marjo à l’événement IMMIX de Fierté Montréal 2024. Photo par Morgane Dambacher.

Et bon… Vous devinez que c’est complet, mais le grand Michel Rivard se produira au Verre Bouteille. Difficile de trouver plus éloquent comme exemple de contexte intime pour un artiste d’envergure. On le souligne pour illustrer à quel point CCF se dévoue d’abord et avant tout à créer des expériences uniques. On jalouse les chanceux qui ont réussi à mettre la main sur des billets pour cette grande (et petite) soirée.

Parlant d’artistes qu’on peut voir souvent sur scène mais rarement dans ce genre de contexte : Les Soeurs Boulay sont aussi de la programmation, dans l’intimité de la charmante salle du Gesù.  Le genre de moment (et de lieu) qu’on apprécie avec les deux soeurs aux harmonies chaleureuses. C’est le samedi 16 novembre.

Coup de coeur francophone est également l’occasion de renouer avec des artistes vétérans qu’on n’a pas vus depuis un certain temps.  C’est le cas de Daran, qui montera sur la scène du Lion d’Or le 9 novembre avec un nouvel album en poche, Grand Hôtel Apocalypse, sorti le 11 octobre dernier. Certains le qualifient toujours de chanteur rock « français », lui qui a fait ses débuts sur la scène française avec son premier album en 1992, mais on préfère dire « franco-québécois », puisqu’il est installé au Québec depuis près de 15 ans déjà, et qu’il poursuit sa carrière de manière remarquable, comme en témoignait le prix Félix de l’Album rock de l’année qu’on lui a attribué au Gala de l’ADISQ 2018, pour Endorphine. Un bon show rock texturé et affiné comme on les aime!

Du côté des vétérans, on ne pourrait passer sous silence la présence de la grande Edith Butler, icone acadienne sans pareille, qui sera aussi en spectacle le 9 novembre, du côté du Théâtre Outremont pour sa part. Cinquante ans de carrière, ce n’est pas rien! Mais sa pertinence nous a été révélée de nouveau lorsque l’artiste a travaillé avec Lisa Leblanc sur son plus récent album, Le Tour du Grand Bois.

Les futures valeurs sûres

Dans quelques années, on parlera peut-être du concert de BéLi au Café Cléopâtre (le 15 novembre) comme d’un de ces moments FOMO, que plusieurs prétendront avoir vécu juste pour avoir l’air dans le coup avant tout le monde.

Il y a quelques semaines, la jeune artiste finaliste au Festival international de la chanson de Granby 2021 et participante à la 26e édition des Francouvertes en 2022 présentait son premier album XUV, coréalisée par l’artiste en collaboration avec Blaise Borboën-Léonard (Lydia Képinski) et Nader Abouzeid (alias Funkywhat), et c’est de la bombe!

Les 11 pièces de l’album explorent les 1001 recoins de la pop moderne, s’inspirant sans doute de la liberté que s’accordent les artistes du mouvement hyperpop : ça virevolte vers l’électro, le rock, le funk, le drum and bass même, sans jamais perdre de son efficacité mélodique. Avec la dégaine frondeuse, les propos féministes rafraîchissants et l’assurance d’une vétérane, BéLi fait bonne impression sur disque. La version scénique promet d’être éclatée et le Café Cléopâtre sera sans doute un autre choix judicieux de lieu par l’équipe de CCF!

Coup de coeur francophone propose aussi des plateaux doubles qui permettent de découvrir les univers musicaux d’artistes de la relève à coups de deux à la fois.  C’est le cas le 9 novembre au Verre Bouteille, alors que Mariko, dont l’album Avoir su avant nous avait charmés en janvier dernier, partagera la scène avec l’artiste d’origine abitibienne Catherine van Doesburg.

Cette dernière lançait à la fin septembre son premier EP intitulé Coeur à coeur. Charmante découverte pop électro intimiste, sensible et mélancolique. Une soirée assurément remplie de chansons accrocheuses et savoureusement légères, à l’instar d’Alinea (ci-bas) de van Doesburg,

D’un programme double, on passe à un programme triple où plusieurs festivaliers pourraient à la fois faire une découverte, renouer avec un artiste aimé depuis quelques années et rattraper un vétéran apprécié depuis des lunes.

Le 14 novembre, du côté du Club Soda, le vieux routier de la musique actuelle, expérimentale et/ou improvisée, René Lussier — celui-là même à qui l’on doit le chef-d’oeuvre de road movie musical Le trésor de la langue paru en 1989, mais aussi une impressionnante discographie (25 albums!) hyper pertinente et bigarrée au cours des cinq dernières décennies — sera accompagné du batteur Robbie Kuster, et partagera la scène avec le collectif éclaté La Sécurité, qui tourne ces jours-ci aux États-Unis en première partie de The Go! Team, et le trio math-rock-prog zouz, qui lançait cette semaine son excellent deuxième album, Jours de cendre.

Rien de banal chez ces trois artistes, qui cultivent tous à leur façon une liberté d’expression musicale admirable.

Ce même soir-là, toujours le 14 novembre, un doublé punk noise intrigue du côté du Quai des Brumes : le projet récemment créé Radiology, formé par d’anciens membres de Cleõphüzz, Cour À Scrap et Guhn Twei, partagera l’affiche avec le collectif Tempolotov.

Radiology a lancé un premier EP intitulé Medecine Nucleaire MM l’an dernier, une sélection de cinq pièces qui décrassent les oreilles, alors que l’énigmatique projet Tempolotov est défini comme étant un mélange de « punk, métal, noise et musiques traditionnelles grecques, roumaines et serbes […] dans une approche désinhibée et libre », qui aurait apparemment aussi une dimension théâtrale…

Ces propositions s’ajoutent aux incontournables qu’on n’arrivaient pas à classer parmi les découvertes ou les valeurs sûres, étant donné leur ascension actuelle et constante. Ainsi (re)découvrirez-vous peut-être des noms comme Calamine au Bain Mathieu le 7, Emilie Laforest en plateau double avec Jeanne Laforest et le Forestuor (un spectacle présenté par Sors-tu?) le 8 au Lion d’Or, le rappeur Lost au Club Soda, David Bujold de Fuudge en spectacle solo au Verre Bouteille le lundi 11, Mon Doux Saigneur en 5 à 7 au Quai des Brumes le 12, Kinkead à l’Esco le 13, Maten au Lion d’or le 14, Sarahmée aux Foufs le même soir ou encore Original Gros Bonnet à l’Espace Transmission le 16.

Détails et billets pour tous les spectacles de Coup de coeur francophone par ici.


* Cet article a été produit en collaboration avec Coup de coeur francophone.

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