Anne Bonny

SXSW 2015 – Jour 1| The War On Drugs, Future Islands et Milk & Bone pour commencer

Alors qu’à Montréal, on apprenait l’identité de plus de 75 des artistes qui prendront part à l’édition 2015 d’Osheaga, à Austin (au Texas), on pouvait en voir quelques-uns à l’oeuvre dans un lieu beaucoup trop petit pour la demande. Retour sur notre première soirée à SXSW, avec Future Islands et The War On Drugs.


Question de ne pas trop se dépayser, on a débuté notre aventure au Lambert’s, un petit bar au deuxième étage d’un resto dans l’ouest de la ville, où les filles de Milk & Bone se produisaient, à peine 24 heures après leur lancement d’album au Centre Phi.

Inutile de dire que le contexte était fort différent du prestigieux lieu montréalais, mais c’est un peu ça, South By Southwest. Parmi la jungle, les deux Québécoises avaient un petit 25 minutes sur une toute petite scène pour démontrer aux Américains une partie du charme de leur R&B nouveau genre, avec des harmonies vocales à faire taire la plus bruyante des ambiances.

Dans le contexte, les filles se sont plutôt bien débrouillées, en interprétant évidemment les incontournables, dont Coconut WaterPressure et la très jolie New York en toute fin de prestation. « Where did they say they were from? », de demander le touriste, au bar. « Montréal », répond le barman avec un accent français.

Une petite demi-heure fort agréable, qui fait monter en nous un genre de fierté chauvine.

photo par mam

Milk & Bone au Lambert’s. Photo par Marc-André Mongrain.

 

Youtube Party sur Trinity

Il fallait ensuite se diriger rapidement vers Trinity Street, dans l’oeil de la tempête, où environ 200 personnes attendaient en ligne pour tenter d’avoir accès au YouTube Party, dans un lieu nommé Coppertank.

À l’intérieur du lieu (pouvant contenir grosso modo 500 personnes) s’y produisaient Future Islands, puis The War On Drugs. Et l’inévitable photobooth promotionnel…

Photo par Marc-André Mongrain

Photo par Marc-André Mongrain

Sans surprise, la prestation de Future Islands a été marquée par une présence du tonnerre de son excentrique chanteur Samuel T. Herring, qui éclipse carrément son band. Son chant, qui passe du crooning au grognement en un tournemain, et ses petits pas de danse, en font un chanteur fascinant à voir à l’oeuvre. On peut difficilement faire plus pour « incarner » une chanson…

Future Islands ne jouait qu’un court 40 minutes, comme ce sera sans doute le cas à Osheaga. De toute façon, après 4-5 chansons, ça commence à se ressembler un peu, même si on ne se tannerait jamais de voir/entendre Herring à l’oeuvre.

Photo par mam

Samuel T. Herring de Future Islands. Photo par Marc-André Mongrain

La soirée se concluait avec The War On Drugs, groupe mené par une main de fer par son chanteur guitariste Adam Granduciel. Un peu princesse sur les bords, le leader autoritaire semble d’ailleurs terroriser ses partenaires de jeu, qui ne semblent jamais vraiment exprimer le moindre plaisir à jouer aux côtés de ce génie un peu imprévisible.

Entre Future Islands et War On Drugs, on a dû attendre une bonne heure, question que les techniciens puissent calibrer finement les multiples instruments, amplis, et pédales. Le sol en était d’ailleurs presque entièrement recouvert ; des pédales de guitare à perte de vue…

Il faut dire que c’est sur le plan auditif que ça se passe. À l’instar d’un Tame Impala, Granduciel et ses musiciens n’interagissent pas outre mesure avec la foule et ne se donne pas comme priorité d’être divertissants à voir. Les yeux fermés (ou le dos tourné), Granduciel semble mordre dans chaque mot avec une intention d’émouvoir par l’ouïe, et quand le son ne fait pas son affaire, il menace de terminer le spectacle de façon impromptue.

Au final, la prestation a duré plus de 90 minutes, et a légèrement souffert des bris de momentum causés par ces moments de décrochage / pétage de coche de Granduciel, mais sinon, force est d’admettre que The War On Drugs est l’un des groupes les plus solides encore actifs aujourd’hui dans le décroissant monde du rock’n’roll pur et dur.

Photo par mam

Adam Granduciel, de The War On Drugs. Photo par Marc-André Mongrain.

Suivez la suite de nos aventures à SXSW demain et ce week-end ! Beaucoup d’action à venir…

* Nous remercions LOJIQ, dont le soutien financier a permis la réalisation de ce reportage.

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