K'Naan

Pop Montréal- Jour 1: K’Naan et Antibalas au Théâtre Corona

En cette première soirée de Pop Montréal, on proposait un concept rythmé au Théâtre Corona alors que l’organisation avait jumelé (un peu à la dernière minute) les concerts d’Antibalas et de K’Naan. Côté musical, la soirée fût presque parfaite. Mais l’ambiance et l’audience auront un peu gâché le tout…

 

Antibalas

Antibalas – Photo par Louis-Philippe Maurice

Après un premier effort de Nomadic Massive en première partie, le groupe multiethnique de Brooklyn, Antibalas, est monté sur la scène du Corona vers 21h. La section de cuivre bien fournie a attiré l’attention tout au long de l’heure qu’a duré la prestation, alors que le coloré chanteur Amayo apportait avec fougue la touche africaine.

Petit bémol, on ne pouvait malheureusement profiter pleinement des percussions jouées par ce dernier, alors que les congas semblaient être démunis de microphone.

La foule, elle, semblait s’être déplacée pour voir ce groupe aux rythmes chauds et dansants. Ceux qui s’étaient procuré leurs billets pour voir uniquement un concert d’Antibalas au Corona (ce qui était prévu à l’origine) ont semblé être déçus que la troupe doive débarrasser le plancher rapidement pour laisser la place à K’Naan, sans pouvoir offrir de rappel.

 

K’Naan

Cette disproportion entre le public d’Antibalas et de K’Naan s’est confirmée dans les minutes et les heures qui ont suivi la fin de la prestation des Brooklynois. Pendant les trente minutes de changement de scène, le quart de la foule a quitté le théâtre, ce qui a laissé le Somalien d’origine, qui devait à la base se produire au Métropolis, devant une salle plus intime.

Pendant que K’Naan déployait sa grille de chansons, entremêlée de compositions plus hip-hop de son répertoire et de pièces plus pop-radio, tels que les succès Bang Bang, Is Any Out There? et la plus récente Hurt Me Tomorrow, la situation devenait de plus en plus gênante.

Plus les titres se succédaient, plus les gens quittaient la salle, laissant la froideur de cette soirée presque automnale pénétrer dans le théâtre. Et la qualité de la prestation du Torontois d’adoption n’avait rien à y voir. K’Naan donnait tout ce qu’il avait sur scène et ses musiciens – particulièrement son batteur – étaient loin de se laisser refroidir par la situation. Il faut dire qu’un petit groupe de fans hystériques ne lâchait pas prise au-devant de la scène, et les artistes ont semblé s’en nourrir tout au long du spectacle. Ce qui leur vaut tout le respect du monde.

Un peu de respect, s’il vous plaît!

Mais malheureusement, du respect, c’est également ce qui manquait alors que la soirée approchait de sa fin. Dans quelle langue faudra-t-il le dire : si vous assistez à un concert, taisez-vous! Alors que K’Naan offrait un moment fort en émotion et que, seul au micro, il récitait en slam un magnifique poème entremêlé d’un refrain chanté a capela, les spectateurs accotés au bar parlaient aussi fort que s’ils avaient été dans un club. Complètement déplacé, dérangeant et irrespectueux. Point final.

Malgré cela, K’Naan n’a pas bronché et a livré la fin de son concert avec un professionnalisme déroutant, selon les circonstances. Il a même offert un rappel au petit groupe d’admirateurs attroupé devant la scène, alors que le concert avait pris des allures de prestation privée.

Et en bonus, un peu avant minuit, alors que l’artiste semble l’avoir retirée de sa grille de chanson depuis un petit bout de temps, K’Naan a interprété le succès planétaire Wavin’ Flag avant de se retirer de la scène. « On est vraiment plus capable de la jouer celle-là… on pourrait en faire une version comme si on était saoul pour faire changement? » Mais après quelques minutes de rigolade sur des rythmes de Wavin’ Flag réinventés et un peu tordus, les fans on eu droit à LA chanson qu’ils attendaient, faisant aller leurs bras dans les airs de gauche à droite…

 

Le nouvel album de K’Naan, Country, God Or The Girl, sera disponible le 16 octobre 2012.

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