Série Hommage à Leonard Cohen

Leonard Cohen : 5 concerts, 5 albums | New Skin For the Old Ceremony dans toute sa splendeur au Gesù

En marge de l’exposition « Leonard Cohen : Une brèche en toute chose » (qui se tient jusqu’au 9 avril 2018), le Musée d’art contemporain et POP Montréal présentent une série de 5 concerts où le chanteur country Lil Andy et ses acolytes de la scène musicale montréalaise revisitent un album marquant du défunt poète. Après « I’m Your Man » à la fin novembre, c’était au tour du classique « New Skin For the Old Ceremony » (de 1974) d’avoir droit à une relecture intégrale jeudi soir, dans l’enceinte du Gesù, avec Pierre Kwenders, Martha Wainwright et Katie Moore en guise d’invités spéciaux.

Comme pour les 4 autres soirées de la série, le Gesù affichait complet. Si une salle à sièges incite généralement à une ambiance plus posée, on pouvait réellement sentir l’effervescence d’une foule adepte de l’oeuvre de Cohen jeudi soir. Réceptive tout en étant expressive, la foule a bu chacune des paroles prononcées par les chanteurs qui se succédaient sur scène pour l’interprétation de cet album « écrit par Cohen alors qu’il habitait un tout petit appartement sur la rue St-Dominique, près de Marie-Anne. »

New Skin for the Old Ceremony est un album trop souvent sous-estimé du répertoire de Cohen. On considère souvent davantage les 3 précédents : Songs of Leonard Cohen (1967), Songs from a Room (1969) ou encore Songs of Love and Hate (1971), tous plus dépouillés et strictement folk que celui-ci. New Skin marquait une approche plus orchestrée, plus musclée sur le plan des arrangements, et la bande réunie jeudi soir s’est d’ailleurs amusé avec cet aspect, faisant preuve d’une joyeuse créativité avec plusieurs des morceaux proposés.

Il faut dire que si Lil Andy est un digne maître de cérémonie pour ces soirées hommage à Cohen, il est aussi fort bien entouré. Avec Robbie Kuster à la batterie, aux percussions et à la scie musicale (cet étrange instrument qui intrigue toujours autant la foule), et les guitares obliques de Joe Grass, Lil Andy peut compter sur une partie du groupe de Patrick Watson, sans compter l’envoûtante Erika Angell de Thus:Owls aux choeurs. Jason Rosenblatt assure le piano et l’harmonica, alors que Yoni Kaston décore le tout d’accordéon, de clarinette basse, et même d’oud, pour l’introduction d’une version modifiée de Lover Lover Lover, chantée par Pierre Kwenders.

Les invités spéciaux prennent d’ailleurs très bien leur place : Martha Wainwright brille dans une interprétation très inspirée de Chelsea Hotel #2, alors que le chant de rossignol de Katie Moore fait encore et toujours bon effet, surtout sur l’excellente Who By Fire.

Avec sa voix grave, Lil Andy rejoint aussi très bien le registre de Cohen sur plusieurs chansons, notamment Take This Longing interprétée au piano.

Puisque l’album ne dure que 40 minutes, les musiciens ne se sont pas fait prier pour un rappel. Avec Bird on a Wire, la grivoise Memories, et Song Long Marianne, le public est sorti du Gesù bien énergisé avant d’aller retrouver le cruel froid de la ville qui a vu naître ce grand artiste qui a marqué la mémoire collective.

Prochains rendez-vous de la série :

18 janvier 2018, 20 h 30 – Songs from a Room
Marie-Pierre Arthur
Laura Sauvage

15 février 2018, 20 h 30 –  The Future
Dear Criminals
Un Blonde

28 mars 2018, 20 h 30 – Songs of Leonard Cohen
Cœur de pirate
Ariane Moffatt

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