Despised Icon

Le FME bûche-t-il ? | Acte 3: icone méprisé et thrash en rond

Cette dernière journée était plutôt facile dans notre recherche de bûches en Abitibi, puisque c’était la traditionnelle soirée métal du FME. On aurait bien pris un ou deux groupes de plus, mais Despised Icon a mis les poings sur les « i » et dans nos gueules.

C’était encore une longue journée niveau recherche de fréquences lourdes, mais la direction était toute indiquée : rendez-vous à 21h au Petit Théâtre pour la soirée métallique de ce quatorzième FME en Abitibi Témiscamingue. Ian Campbell (ex-Neuraxis, concepteur du livre L’évolution du métal québécois), qui introduit la soirée, nous promet d’ailleurs des gros noms pour la quinzième l’année prochaine.

En attendant c’est le groupe local Sandblast qui ouvre le bal avec une intro assez planante, aux touches post-hardcore, avant que débarque le hurleur de la bande. Ce dernier a des airs de Max Cavalera, et un peu dans la voix aussi. Dommage, les influences sludge, et les passages plus lents et intéressants, se feront plus rares dans le concert, pour s’en tenir à un metal agressif et basique, peu original mais efficace, avec notamment un bon guitariste soliste. On repassera pour la présence scénique, mais l’ambiance réchauffe et Sandblast réussira même à conclure avec un wall of death, d’un public qui n’attendait que ça.

La scène est dégagée, l’immense drapeau est en fond de scène, et le public est remonté à bloc, la tension se fait sentir, pour une des prestations les plus attendues. On aime ou on n’aime pas leur style, mais ce n’est pas pour rien que Despised Icon est un des groupes de métal du Québec les plus populaires à travers le monde. Le retour des pionniers nationaux du deathcore est même signé chez Nuclear Blast, un des plus gros labels métal de la planète. C’est une véritable machine de guerre qui monte sur la scène du Petit Théâtre, réglée au millimètre, et dont la puissance de feu va retourner la salle en un champ de bataille. Que ce soit dans les parties plus hardcore où la configuration à deux chanteurs est efficace, ou dans les morceaux plus death metal, Despised Icon maîtrise totalement son élément dans une violence contrôlée. Les rois du break-down donnent une leçon et le public est en ébullition.

Plus loin que le wall of death, Despised Icon invente ce soir le wall of Séguin : c’est le même principe, la foule se sépare en deux, sauf qu’au point d’impact au milieu, il y a un grand barbu nommé Séguin qui va manger une volée. Le groupe est fier de présenter aussi deux morceaux en français. Le son est très lourd et fort, c’est propre et rien ne dépasse. « Et n’oubliez pas que Rouyn est la capitale du thrash en rond ! » lance le chanteur dans un des derniers morceaux, provoquant le plus gros circle-pit jamais vu par un hipster.

Grille de chanson Despised Icon:

  1. The Aftermath
  2. A Fractured Hand
  3. Bad Vibes
  4. The Sunset Will Never Charm Us
  5. Day Of Mourning
  6. Furtive Monologue
  7. Drapeau Noir
  8. Les Temps Changent
  9. Retina
  10. In The Arms Of Perdition
  11. MVP
  12. Doomed
  13. Beast

Alors, le FME bûche-t-il , après cette dernière soirée très musclée? Force est de constater que les musiques à grosses distorsions sont assez bien représentées,  dans un festival de musiques émergentes aussi éclectique et grand public, où prédomine le indie-rock-mou-et-chiant-planant.  Même s’il faut chercher méticuleusement, et sortir des sentiers battus pour s’ouvrir à la programmation non-officielle. C’est finalement à la sortie du Petit Théâtre que Satan lui-même me fera un signe, faisant apparaître une croix inversée sur un lampadaire, affirmant sa présence discrète mais active au FME.

fme-bruno

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