crédit photo: Image tirée du documentaire.
Festival FME

It Could Only Happen Here : Un documentaire sur le FME au potentiel gâché

La Cinémathèque québécoise présente du 19 au 24 janvier 2024 le documentaire It Could Only Happen Here, une production de Stephan Boissonneault portant sur le Festival de musique émergente (FME) de Rouyn-Noranda. Malgré les hautes attentes que pouvait générer le long métrage, It Could Only Happen Here effleure à peine l’impact culturel du FME sur la province, et est loin de percer « l’un des secrets les mieux gardés du Québec ».

Le documentaire débute avec le témoignage d’un photographe, racontant hors-champ son escapade dans les hauteurs d’une ruelle de Rouyn-Noranda pour essayer de capturer l’instant d’un groupe qui performe dans le curieux paramètre.

Et puis, il énonce cette phrase : « it could only happen here. »

À Rouyn-Noranda.

* FME 2023. Photo par Louis Jalbert.

 

Peu de profondeur

Après quelques minutes encourageantes ponctuées d’interventions de Jenny Thibault, co-fondatrice du FME, explorant brièvement les débuts du festival en septembre 2003, It Could Only Happen Here semble peu à peu se perdre dans une recette peu inspirée qui se répète sans cesse : de courts extraits de spectacles du festival, et un groupe qui raconte des anecdotes souvent éloignées du sujet principal.

Le même discours revient régulièrement : le Festival de musique émergente ravit, grâce à une proximité, un esprit de fête collective éloignant les habitués de l’hystérique vie citadine. Oui, mais encore?

Le narratif du documentaire joue dans la facilité, et omet tant d’avenues qui auraient pu rendre ces quelques 74 minutes plus intéressantes que celles de la finalité du produit. À l’exception de l’amusante anecdote sur les débuts des Shows cachés, initiés en 2009 par le groupe Random Recipe voulant continuer la soirée à travers un concert improvisé et spontané dans le restaurant Chez Morasse, le documentaire n’explore presque pas, voire pas du tout l’évolution du FME.

Sans manquer aucunement de respect à la cause, il aurait été préférable de remplacer les plusieurs minutes accordées aux revendications territoriales du groupe ukrainien Balaklava Blues par des intervenants plus directs du festival, ou simplement un travail de recherche plus approfondi.

* Image tirée du documentaire.

It Could Only Happen Here est loin d’être doté de la technique la plus convaincante : zooms hasardeux, prises de son saturées, plans tremblants ou encore fautes d’orthographe dans les sous-titres. Le documentaire représente le premier projet long du réalisateur, et bien que l’indulgence pourrait être de mise, il est certain que Boissonneault aurait dû mieux s’entourer pour rendre un résultat plus professionnel. L’aspect « DIY » peut offrir un certain style à un projet donné, mais poussé trop loin, le paramètre vient altérer l’écoute.

* Affiche de It Could Only Happen Here.

It Could Only Happen Here ne rend pas justice à l’institution qu’est le Festival de musique émergente, et il aurait été préférable de dresser un portrait plus court, ou simplement plus approfondi du festival se tenant annuellement à la fin de l’été.

Vos commentaires