Gala Just For Laughs

Gala Just For Laughs | Sarah Silverman trébuche à la Place des Arts

Décevante fin de soirée pour le festival Just For Laughs, samedi (dans la nuit de samedi à dimanche, en fait), alors que Sarah Silverman trébuchait à la barre d’un gala mal préparé, heureusement sauvé in extremis par trois de ses invités : le brillant Marc Maron, Arj Barker et Pete Holmes.

Photo par Pascal Leduc

Sarah Silverman, photo par Pascal Leduc

Sarah Silverman est pourtant l’une des valeurs sûres en humour. L’humoriste juive quarantenaire a fait sa marque avec son air girl-next-door doublé d’un sens du punch et de la blague salée hors du commun. On s’attendait donc à beaucoup de sa part : du mordant, de la controverse, de l’originalité…

Après l’arrivée de plusieurs retardataires dans le public, vers 23h30, Silverman a lancé les festivités avec un numéro d’ouverture correct, où elle proclamait d’entrée de jeu se sentir chez elle, les Juifs étant bien représentés dans ce pays « à en juger par tout l’argent et la corruption ». Elle enchaîne ensuite avec une petite chansonnette intitulée « Every French person’s not a douchebag ». Drôle mais sans plus.

Plus tard, elle s’embourbe dans un numéro paresseux où elle compare le Canada aux États-Unis en déboulonnant le mythe selon lequel le Canada est drôle. Les États-Unis ont inventé le Viagra, une pilule qui fait bander, alors que le Canada n’a conçu que l’insuline, qui sauve des vies. Pas drôle, hein ?  Non, pas drôle.

Avant le dernier invité de la soirée, elle ne fait pas meilleure figure avec un sketch ironique sur les conséquences « désastreuses » du mariage gai.

 

Maron, Barker et Holmes à la rescousse

Si Silverman s’est plantée, c’était tout de même de la petite bière à côté de la présence de Todd Glass, qui était pourtant bien parti avec une montée de lait contre le passéisme. Un apparent problème de télésouffleur a complètement déraillé la prestation, qui s’est terminée abruptement en queue de poisson après plusieurs hésitations. Glass et Silverman ont tenté de récupérer le tout avec une mise en scène grotesque improvisée, mais le moment a juste créé un malaise.

Photo par Pascal Leduc

Marc Maron, photo par Pascal Leduc.

Ironiquement, on enchaînait avec Marc Maron, qui admettait d’emblée faire usage d’un système : ne pas se préparer. « Si je réussis mon coup, c’est parce que je suis un génie. Et si je me goure… c’est normal, je ne me suis pas préparé!  »  Fin conteur, assis sur son petit banc, l’animateur des populaires podcast WTF a relevé le gala, qui traînait de la patte, jusque-là.

Graham Clark avait offert, en début de gala, un numéro sympathique au sujet de sa « barbe d’itinérant » et de sa recherche d’emploi sur Craigslist avant qu’Emily Heller ne sauve un numéro auto-dérisoire banal avec une brillante chute anti-mariage. Rien de marquant dans les deux cas.

Photo par Pascal Leduc

Arj Barker, photo par Pascal Leduc.

Heureusement, le meilleur avait été gardé pour la fin. Arj Barker (de Flight of the Concorde) a brillé avec son numéro un peu échevelé, mais tout de même convaincant. Son petit 10 minutes de gloire contenait de petites perles comme : « J’ai un problème de jeu : je ne gagne jamais », ou encore « si je perds tout mon argent, je vais m’ouvrir une usine électrique devant un gym gratuit » en laissant entendre que les adeptes du gym généreront l’énergie en pédalant.  Pas bête.

Photo par Pascal Leduc

Pete Holmes, photo par Pascal Leduc

L’humoriste américain (et dessinateur pour le New Yorker) Pete Holmes se mérite l’étoile du meilleur numéro de la soirée. Holmes a tout simplement raconté son expérience à un concert d’Enrique Iglesias, entouré d’une marée de « latiñas ». Sa description, banale sur papier, se trouvait relevé par son enthousiasme semi-sarcastique, qui lui a valu une cavalcade de rires.

Sam Simmons a conclu le tout avec un numéro complètement absurde et décousu en lien avec des illustrations présentées sur scène. Sympathique, mais un peu confus.

Heureusement que Maron, Barker, Holmes et, dans une moindre mesure, Simmons et Clark étaient là, parce qu’une bonne moitié de la soirée a été marquée par des longueurs, des malaises et des embûches dans l’interprétation.

Il faut dire que Sarah Silverman animait deux galas aux castes d’humoristes totalement différentes, samedi soir. Et la brochette d’invités pour le spectacle de 20h15 était sans doute la meilleure (sur papier, du moins) de tout le festival : Jimmy Carr, Tig Notaro, Wil Anderson, l’extraordinaire conjoint de Silverman, Kyle Dunnigan, K. Trevor Wilson, Brent Weinbach, Kyle Kinane… On jalouse ceux qui ont eu accès à ce lineup digne des grandes occasions. Et qui sait, peut-être que Silverman elle-même était de meilleur poil.

Photos en vrac (par Pascal Leduc)

SarahSilverman-JFL-Montreal-2013-20 SarahSilverman-JFL-Montreal-2013-18 SarahSilverman-JFL-Montreal-2013-17 SarahSilverman-JFL-Montreal-2013-15 SarahSilverman-JFL-Montreal-2013-14
SarahSilverman-JFL-Montreal-2013-13 SarahSilverman-JFL-Montreal-2013-12 SarahSilverman-JFL-Montreal-2013-11 SarahSilverman-JFL-Montreal-2013-10 SarahSilverman-JFL-Montreal-2013-9 
SarahSilverman-JFL-Montreal-2013-8 SarahSilverman-JFL-Montreal-2013-7 SarahSilverman-JFL-Montreal-2013-6 SarahSilverman-JFL-Montreal-2013-5 SarahSilverman-JFL-Montreal-2013-4
SarahSilverman-JFL-Montreal-2013-3 SarahSilverman-JFL-Montreal-2013-2

Vos commentaires