crédit photo: Marie-Claire Denis
Jean-Pierre Ferland

Francos de Montréal 2024 – Jour 4 | Grand spectacle hommage à Jean-Pierre Ferland : Les petits rois aux Francos

Mardi soir à la Place des festivals, de nombreux musiciens sont venus chanter les classiques de Jean-Pierre Ferland qui est décédé en avril dernier, sous la direction artistique d’Ariane Moffat et la direction musicale de Jean-Benoit Lasanté. Le chanteur qui a marqué les Québécois s’est fait offrir un hommage des plus émotif.

La chaleur était accablante : il faisait 36 degrés. On se serait cru dans la chaleur tropicale du sud. La sueur perlait sur les visages de tous. Malgré tout, la canicule n’a pas freiné la foule qui s’étendait à perte de vue. Plein de nostalgiques étaient au rendez-vous.

Inspirer des générations d’artistes

Les chansons s’enfilent, les invités se multiplient. Une quinzaine d’artistes de divers horizons étaient présents ce soir. Ariane Roy, Hubert Lenoir, Karkwa, Lou-Adriane Cassidy, Vincent Vallières, Marie-Denise Pelletier, Marie-Pierre Arthur, Martha Wainwright, Patrice Michaud, Thierry Larose, Soleil Launière et Adib Alkhalidey sont venus rendre hommage au « Petit Roi » en revisitant ses succès.

La soirée commence avec Le Petit Roi, justement, avec une foulée d’artistes chantant en cœur. Ferland, tel un monument de la chanson québécoise, a su inspirer plusieurs générations d’artistes. « Dans les années 90, avec mes amis, on écoutait Radiohead, Leloup, les Beastie Boys et… Ferland », s’exclame Vincent Vallières.

À l’instar de ce dernier, mêmes les plus jeunes artistes ont été influencés par les paroles de Ferland comme Ariane Roy qui a chanté T’es mon amour, t’es ma maîtresse et Hubert Lenoir, drapé d’un foulard noir, qui l’a rejoint au second couplet, applaudi par la foule.

Thierry Larose, habillé d’une veste à la Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band, nous a interprété une version un brin soul de Maman ton fils passe un mauvais moment. Une chanson que Ferland a écrite lorsqu’il avait 40 ans et exprime que peu importe l’âge, il n’y a rien de plus réconfortant qu’une mère. « La fille qui écrit des chansons est jalouse, mais la maman est touchée », nous confie Ariane Moffat.

Le trio Le Roy, la Rose et le Lou[p], formé par Ariane Roy, Thierry Larose et Lou-Adriane Cassidy, ont uni leurs voix encore une fois pour nous chanter Quand on aime on a toujours 20 ans, un incontournable de Ferland. C’est toujours un plaisir de les voir sur scène et être témoin de leur grande amitié.

 

Continuer à vivre dans les cœurs des gens

« Ça serait quoi la chanson que tu voudrais que l’on chante à ta mort? »

Quand lui posait cette question, Ferland répondait que ce serait sa chanson Avant de m’assagir. C’est ce que Marie-Denise Pelletier est venue nous interpréter. Cette composition est un peu la trame de son existence, de ce qu’il a voulu faire de sa vie.

Un doux moment des plus touchant nous a été offert par Julie Anne Saumur, conjointe de Jean-Pierre Ferland durant les 16 dernières années. Elle a chanté avec brio Un peu plus haut, un peu plus loin, chanson interprétée par Ginette Reno, mais composée par Ferland lui-même. Le moment était rempli de beaucoup d’émotions. Les lumières s’allument au point culminant de la chanson, juste au moment où Ariane Moffat et Marie-Denise Pelletier joignent leurs forces à la chanson. La foule applaudit et s’exclame très fort.

À la tombée de la nuit, des photos souvenirs de Ferland sont projetées sur plusieurs bâtiments, dont celui de l’UQAM derrière la scène. Ce sont des images d’archives, en noir et blanc pour la plupart. C’est une belle façon de se remémorer le parcours de l’artiste.

Célébrer l’amour

Patrice Michaud, sur une note plus country nous chante Envoye à maison en compagnie de Louis-Jean Cormier. Il nous a également joué Le plus beau slow. « On danse pu ben ben le slow. C’est un art qui se perd. Dans le temps, on écoutait le slow et on le dansait, c’était la façon de se matcher. Si vous avez entre 7 et 67 ans, vous venez probablement d’un slow. On descend tous du slow », nous dit Patrice Michaud.

Alors comme ça se faisait, à l’époque, on a fait revivre le slow ce soir. « Je n’oserai jamais vous demander de danser un grand slow collectif, mais si c’était Jean-Pierre qui vous le demandait? », continue Patrice Michaud. C’est à ce moment qu’une vidéo de l’artiste apparait à l’écran et nous dit « si vous m’aimiez, vous danseriez » dit la voix enregistrée de l’artiste hommagé. Plein de gens se prêtent au jeu dans un beau moment de convivialité.

On a eu le droit la participation d’artistes comme Soleil Launière, gagnante des Francouvertes 2024 une artiste que Ferland aurait fort probablement aimé. Sa voix enchanteresse nous berce au son de Y’a des jours. Martha Wainwright, quant à elle, était également de passage sur scène avec La musique. Marie-Pierre Arthur est également venu faire un tour sur scène avec Je reviens chez nous. « Quand j’étais petite jouait tout le temps la chanson Je reviens chez nous. C’est une chanson de famille. » À ce moment, on se sentait réconforté comme à la maison.

« Qu’est-ce qu’on dit pour exprimer la profondeur de ses sentiments? On dit : une chance qu’on s’a », déclare Ariane Moffat avant d’entamer la chanson du même nom. Le meilleur a été gardé pour la fin avec cette chanson. Les gens sont bercés par la chanson, les mains dans les airs et chantant en cœur. « Je veux qu’il nous entende là-haut », proclame Ariane Moffat.

Prendre le temps de se dire au revoir

Adib Alkhalidey a offert une pause de musique en venant nous lire un discours poétique qu’il a concocté. Le répertoire de Jean-Pierre Ferland a marqué des gens de divers horizons, « même les enfants issus de l’immigration », dit Adib Alkhalidey. Ces enfants ont hérité du sentiment d’errance, mais arrivent à se raconter grâce aux pépites d’or que sont les chansons de Ferland. « Je ne connais pas personnellement Monsieur Ferland, mais je le connais, car une partie de lui existe dans mon âme et dedans ma tête », poursuit-il avant que Karkwa entame les prochaines chansons.

« C’est temps-ci je ne suis pas très sorteux, mais c’était très important pour moi d’être là pour lui rendre hommage. Merci Jean-Pierre! » nous dit Hubert Lenoir. Comme un Ferland des temps modernes, il nous chante Si on s’y mettait qui figure sur son propre album Darlène et qui a probablement fait découvrir la chanson à un tout nouveau public. Cette reprise démontre clairement l’influence profonde du « Petit Roi » sur son parcours musical. La foule chante avec lui.

Les paroles « Partir quelque part pour partir. Pas pour fuir. Le soleil emmène au soleil. Et la pluie se répand. Quelque part dans un autre univers. Oh! Comme c’est beau. Vu d’en haut. » de Le soleil emmène au soleil semblait être tout à fait adapté à la situation…

On a droit à une vidéo de Jean-Pierre qui nous dit « Je veux dire merci à la musique de m’avoir donné la chance de vous rencontrer. » avant de s’effacer sur des images de ciel ennuagé. Cet instant m’a donné un frisson.

Après la dernière note, on se laisse sur un portrait de Jean-Pierre.  C’est vraiment la fin.

Au revoir, Ferland!

 

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