crédit photo: Cyrille Farré
NOFX

Festivoix de Trois-Rivières 2022 | NOFX et les p’tits punk mouillés sur le bord du fleuve

Ça sentait le ti-punk mouillé sur le site du Festivoix de Trois-Rivières vendredi soir ! Le site devant la scène principale était plein à craquer de fans de NOFX, qui venaient de se faire rincer solide par un violent orage survenu trois heures plus tôt. Rien pour calmer les ardeurs des adeptes de punk, qui en ont eu pour leur argent (les passes du Festivoix étant particulièrement abordables) !

Sur la magnifique site du Festivoix, revenu à sa configuration idéale après une année de « distanciation obligatoire », ça pullulait de t-shirt à l’effigie du fameux groupe punk. Une foule probablement totalement différente de la veille, où Roch Voisine était la tête d’affiche, mais possiblement semblable à celle de samedi soir, où Lagwagon et Face To Face seront à l’oeuvre.

 

Il y avait du monde au pouce carré, en tout cas, et ça sifflait et criait dans le fameux tunnel de béton qui mène au site.

Si bien que le festival, aux aguets, a fait appel aux unités policières spéciales de Trois-Rivières afin de veiller au grain pour assurer qu’il n’y ait pas de débordement.

Bien en sécurité, les fans, principalement trentenaires et quarantenaires, pouvaient jouir d’un spectacle court, mais fort efficace avec la bande la plus drôle du rock’n’roll.

Les musiciens arrivent vers 22h30 au son du Time Warp Dance du Rocky Horror Picture Show, et Fat Mike nous salue en français :

Bonsoir mes amis. Tu parles français ? Tu parles québécois ?

NOFX lance le bal avec Dinosaurs Will Die, et il ne s’en fallait pas plus pour qu’une tornade se forme au parterre.

« You speak French like Tim Armstrong speaks English », lancera plus tard un acolyte à Fat Mike, visiblement amusé.

Ça se poursuit avec Day to Daze et Bob, et on comprend rapidement que le groupe profitera de sa toute petite heure en notre compagnie pour enchaîner les vieux titres familiers.  « We’re so much better than Simple Plan », lance Mike entre deux chansons. Une vérité criante, qui se confirme de titre en titre : Perfect Governement, Murder the Government, The Brews…

On ne lésine pas même sur les chansons plus controversées, dont 72 Hookers, dédiée aux musulmans (« When everyone is getting blow jobs / That’s when we’ll finally have world peace »), The Separation of Church and Skate qui critique le mouvement punk et ses wannabes, ou encore The Idiots Are Taking Over, encore plus criante de vérité en ces temps où les Américains renversent Roe v Vade.

Bien conscients qu’ils sont en terrain québécois (à « Thrwa Riviera »),  on aura droit à leur fameuse reprise punk des Champs-Élysées de Dassin, et de Franco-Unamerican.

Visiblement à la presse, les musiciens nous disent ouvertement le nombre de minutes qu’il reste au concert entre chaque chanson. El Hefe rote une MacTavish dans le micro, Mike interprète Don’t Call Me White, dédie la très directe Whoops I Od’d au défunt Taylor Hawkins (malaise) et le tout se termine sur l’hymne autodérisoire Kill All the White Men, pas de rappel, merci bonsoir.

On s’en plaint pas. C’était franc, direct, honnête, intense et très efficace. Comme ça se doit pour un show punk.

Plus tôt sur la même scène, Les Shirley ont profité de la grosse foule déjà présente pour faire valoir leur tonitruant mélange de skate-punk et de pop rock bien grinçant (plus en show que sur album).  Très belle entrée en matière.

 

Les vétérans du groupe de Québec, MUTE, ont aussi fait flèche de tout bois avec leur set juste avant NOFX.

Leur reprise de To Be With You de Mr. Big a particulièrement semblé plaire au public, bien réchauffé par le punk solide de MUTE et les interventions bien dosées du chanteur-batteur Étienne Dionne.

Plus tôt encore, sur la magnifique scène du monastère entouré de magnifiques arbres, Klô Pelgag donnait un spectacle en formule quintette, donc sans ses désormais fameuses Grand-mères à Broil (ses trois choristes de luxe).

Vêtue d’un poncho de pluie en plastique semi-transparent, on sent qu’elle savait ce qui s’en venait.

Tout se passait bien, elle interprétait magnifiquement La maison jaune, À l’ombre des cypres, et là, durant Insomnie, c’est comme si elle avait réveillé l’orage.  Un tonnerre a rugi, et en deux temps trois mouvements, le ciel s’est abattu sur la foule, vidant les deux tiers du parterre d’un seul coup, les gens se réfugiant sous les arbres autour et la tente de la SAQ.  Le show se poursuivait – Klô a même rappelé que « Sans pluie y’a rien à manger » – et plusieurs ont été assez séduits par les chansons de Pelgag pour demeurer sur place, sur les côtés, pour entendre RemoraMélamine et Samedi soir à la violence.

En toute fin de soirée, il y avait également Sara Dufour, qui était techniquement programmée à 23h sur la scène du quai, tout juste à côté du fleuve.

Elle a toutefois attendu 23h30, question de ne pas se faire enterrer par NOFX juste à côté. Il y avait une belle foule pour elle – peu de chandails de NOFX – et elle a été accueillie à tout rompre à son arrivée, interprétant Chez nous c’est Ski-Doo, Baseball et le thème de Watatatow (émission dans laquelle elle jouait un rôle).

Pétillante comme toujours, elle semblait avoir mis Trois-Rivières dans sa petite poche.

Très belle deuxième journée pour le Festivoix, qui se poursuit jusqu’au 10 juillet.

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