David Murray

Festival de Jazz de Montréal – Jour 4 | Macy Gray et David Murray Infinity Quartet

Le théâtre Jean Duceppe faisait salle comble pour accueillir l’une des collaborations jazz les plus prometteuses : Macy Gray et David Murray Infinity Quartet. La soirée se voulait sensuelle et remplie de prouesses.

Et comment ? Avec la voix suave et rocailleuse de Macy Gray, superposée aux envolées lascives du saxophoniste David Murray, nul ne pouvait contester le génie qui se créait et le romantisme qui en émanait.

Le concert a commencé par la formation piano, contrebasse et batterie avec David Murray, au saxophone, en tant que fil rouge de l’instrumentation. Chaque instrument s’est imposé, doucement, menant le rythme, pour finalement se retirer afin de faire place à un solo de saxophone frénétique qui s’amenuisera decrescendo.

Macy Gray, « monster voice »

Photo par Denis Alix

© Denis Alix / Festival international de jazz de Montréal 2013

Arrivée digne des grandes premières pour Macy Gray, vêtue d’une longue robe rouge pailletée, avec gants assortis, telle une diva jazz. Époustouflante de charisme. Elle interprète Relating To A Psycopath et enchaîne avec Be My Monster Love. Interlude instrumentale avec un jam entre les musiciens. La chanteuse néo soul revient cette fois-ci vêtue d’une robe verte pailletée et chantera d’ailleurs Green Satin Dress. Plus qu’une simple chanson, Macy Gray l’interprète tel un conte où chaque mot sonne comme une nouvelle péripétie, avant d’enchaîner sur Army Of The Faithful.

En plus de sa voix si particulière, Macy Gray cache des talents de MC. Aussi à l’aise à chanter qu’à parler, elle met une ambiance des plus chaleureuses dans la salle. Après avoir rapporté que David Murray était un expert en vin rouge, elle ajoute « We are naturally affected ! The more you drink, the better we sound ! » La chanteuse joue avec le public qui se laisse faire avec plaisir. Elle termine avec la reprise de son morceau non moins célèbre I Try, quasi a capella, accompagnée seulement par le tempo de la batterie.

Le jazz, à son sommet

Photo par Denis Alix

© Denis Alix / Festival international de jazz de Montréal 2013

Mention spéciale, évidemment, pour David Murray Infinity Quartet qui a joué quelques morceaux du nouvel album de David MurrayBe My Monster Love. Le saxophoniste avoue toutefois que tous les arrangements sont faits pour Macy Gray. Plus qu’une collaboration, le saxophoniste américain rend un réel hommage à la chanteuse. Hommage presque « Baudelairien » tout en luxe, calme et volupté entre un quartet possédé et une Macy Gray radieuse.

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