Frank Turner

Entrevue avec Frank Turner | Be More Kind: Le souci de l’autre

Le 4 mai prochain, le musicien anglais Frank Turner reviendra avec un nouvel album intitulé Be More Kind. La sortie de ce nouvel album sera accompagnée d’une longue tournée si bien que le 22 septembre 2018, celui qu’on surnomme le troubadour punk posera ses valises à Montréal, le temps d’une soirée riche en énergie au Théâtre Corona.

Pour ce septième opus, le Britannique a voulu explorer de nouvelles pistes en prenant notamment un virage plus électro. « C’est vraiment ce que j’avais envie de faire, confie l’artiste de 36 ans. Je suis très impatient de savoir ce que les gens en pensent ». En effet, pour Be More Kind, Frank Turner voulait sortir de sa zone de confort. « Je ne voulais pas rejouer la même musique encore et encore. Les gens l’entendent quand vous faites les choses sans envie », déclare le musicien.

Qualifié de punk, l’artiste s’est toujours joué des conventions et des attentes. « Le punk va au-delà d’un style de musique. C’est surtout une approche pour faire bouger les choses, affirme le guitariste. Seulement, j’ai 36 ans aujourd’hui, je ne me voyais pas jouer encore du punk à proprement parler aujourd’hui. J’essaye juste de créer de la musique qui me plait et qui, je l’espère, plaira au plus grand nombre ».

Ça n’empêche pas Frank Turner de pousser un cri de colère dans son titre 1933, seul extrait disponible pour l’instant de Be More Kind. Un véritable brûlot politique où l’artiste compare notre période actuelle à celle de 1933 et la montée du fascisme en Europe.

« Nous étions en tournée aux États-Unis pendant l’élection de Trump et les choses sont devenues complètement folles, explique le chanteur britannique. Ça serait facile de traiter Trump de fasciste, mais c’est surtout ce qu’il se cache derrière avec la montée de certains mouvements. Il faut rester vigilants dans les mois à venir ».

The first time it was a tragedy
The second time it’s a farce
Outside it’s 1933 so I’m hitting the bar

Frank Turner, 1933

Il faut dire que le musicien préfère privilégier le dialogue au conflit. « On ne peut faire avancer les choses qu’en discutant, se crier dessus ne sert généralement pas à grand-chose, raconte Frank Turner. Par exemple, quand je vois la violence des débats sur les réseaux sociaux et que chacun s’insulte en restant camper sur ses positions, je ne pense pas que ça soit la bonne solution. »

On l’aura compris, Frank Turner est partisan de l’empathie pour son ennemi à l’image de la pochette de Be More Kind qui représente deux mains tendues l’une vers l’autre. Au-delà de l’aspect politique, le musicien britannique aborde des thèmes plus intimes et universels comme dans sa chanson Brave Face aux sonorités très pop qui parle de toujours croire en l’avenir et le renouveau en amour.

Be-More-Kind

Quoiqu’il en soit le chanteur est très confiant pour ce nouvel album. « C’est mon meilleur à ce jour, dira t-il avec fierté. J’ai vraiment hâte que le public le découvre. » L’artiste aura même la gentillesse de finir son entrevue par une phrase dans un français impeccable « Désolé de pas avoir pu faire toute l’entrevue en français ».

Excuses largement acceptées Frank.

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