Dumas à la Cinquième Salle | Quelqu’un a dit quarantaine?

Dumas a livré tout un spectacle ce jeudi soir, à la Cinquième Salle de la Place des Arts. L’auteur-compositeur-interprète de Victoriaville a électrisé son public à travers son pop rock rodé aux touches électroniques et son énergie inégalable, s’attardant notamment à sa plus récente offrande, Cosmologie, parue au début de l’année 2023.

Si Charlotte Cardin avait fait du MTelus sa résidence au retour de la pandémie, Dumas s’est lui jeté sur la Cinquième Salle, présentant une première bordée de son spectacle montréalais à la Place des Arts en septembre dernier.

Dumas annonce d’ailleurs durant ce jeudi 18 janvier que cette soirée représente la neuvième performance de la tournée à la Cinquième Salle, mais que ce spectacle d’hiver n’est que le premier de l’année 2024.

Il demande à la foule d’être au top de sa forme, histoire de commencer l’année du bon pied.

Histoire d’oublier la neige, le froid glacial et les soucis.

Et elle va l’écouter, ça oui.

 

Une pincée d’électro, une autre du pop

Des battements constants ponctuent l’entrée en matière, une lumière illumine les musiciens ne laissant paraître que leurs ombres. Dumas gagne la scène et sa guitare, et entame les premiers mots de L’ailleurs, la première chanson de son plus récent opus.

Les musiciens poursuivent avec Leitmotiv et Tout passera, les titres s’enchaînant sur Cosmologie et faisant comprendre que : Dumas n’a pas changé la recette, il connaît les ingrédients d’un morceau efficace et sait les servir à la manière d’un chef émérite.

Après avoir posé les bases de son univers le plus frais, Dumas s’aventure dans les premières lueurs de son succès en présentant J’erre, aux « toudou » aussi contagieux qu’un virus en hiver. La pièce est tirée de l’album Le cours des jours, un disque marquant dans la francophonie québécoise du début du millénaire.

Le public se lève et acclame l’artiste de plus belle dès les dernières notes, le premier grand coup de la soirée.

Dumas les tient dans sa poche.

 

Hier encore

Dumas avait 20 ans. Enfin, l’artiste est très loin d’être âgé, mais se permet lui-même quelques références sur son âge au cours de la soirée, Dumas qui navigue dans la scène culturelle au Québec depuis plus de deux décennies.

Le musicien remplace notamment le « 25 ans » dans un couplet de J’erre par un « 45 ans », ajoutant un amusant : « Gang, il faut vivre avec son temps. »

Et pourtant, le veston caractéristique, la fougue propre à Dumas, rien ne laisserait paraître quelconque forme de fatigue ou de caractère désabusé de la part du showman habitué, qui compte plus de 1000 spectacles à son actif. Dumas transmet sa joie de vivre, son penchant sympathique et pétillant au public de la Cinquième Salle, qui n’a d’autre choix que de vivre la soirée debout en dansant.

Comme quoi, une place assise ne rime pas forcément avec un spectacle où l’on reste assis.

 

Humain

Si l’ensemble des chansons présentées proviennent de la même « recette Dumas », l’artiste de Victoriaville prouve que sa palette est plus riche que ce que les néophytes ne pourraient croire. Miss Ecstasy dégage une ambiance vieux rock anglais, le riff qui pourrait laisser entendre une création des Rolling Stones ou d’un Jimmy Page de ses débuts, alors que Chicago et Le bonheur calment le jeu à travers un folk léger.

« Je vous avais dit d’en profiter, que ce serait pas long là », en invitant le public à se relever entre Le bonheur et Nébuleuse, l’artiste qui avait accordé une pause à la Cinquième Salle pour reprendre son énergie entre quelques morceaux dansants.

Dumas vogue entre les époques en présentant notamment des pièces comme Le Soleil à son zénith et Ne me dis pas, avant de terminer son passage avec Vertigo, tiré de son avant-dernier album paru, Nos idéaux.

Le public se fait offrir un rappel dûment mérité, Dumas présentant d’abord son équipe un membre à la fois avant d’enchaîner avec le populaire Linoléum.

Cosmologie parle de Dumas, Cosmologie parle de l’autre, mais Cosmologie parle surtout de nous.

L’artiste arbore fièrement des lunettes où un joli « I <3 U » peut être perçu en lettres lumineuses sur les verres durant Alors alors, le deuxième morceau du rappel. Loin des madones extravagantes et des paillettes de stars imbues, Dumas montre le visage d’un artiste généreux, qui aime son public et se fait aimer par celui-ci.

Dumas, au fond, c’est l’un « d’nous aut’ ».

 

Grille de chansons

1. L’ailleurs
2. Leitmotiv
3. Tout passera
4. J’erre
5. Le déserteur de Fort Alamo
6. Compte à rebours
7. Une journée parfaite
8. Miss Ecstasy
9. Quelque part
10. Chicago
11. Le bonheur
12. Nébuleuse
13. Bleu clair
14. Le soleil à son zénith
15. Ne me dis pas
16. Vertigo

Rappel

1. Linoléum
2. Alors alors