Deathbringer à l’Hémisphère Gauche | Ténèbres rougeoyants et sueur métallique

La nouvelle formation black death montréalaise Deathbringer lançait son premier album ce jeudi 25 août à l’Hémisphère Gauche, et a plutôt dominé son élément avec noirceur et sueur, réussissant à remplir le lieu.

Une foule assez dense pour un jeudi soir à Montréal se presse au coin de Beaubien et De Gaspé. La communauté métal s’est déplacée, dans un des derniers bastions montréalais de l’underground, où les plafonds et les tables, récemment changés, sont malheureusement rendus d’une propreté donnant la nausée aux punks et métalleux de ce monde, en manque de lieux de blasphème dignes de ce nom.

 

Spectral Wound

L’ouverture de cérémonie était confiée à une autre horde montréalaise, Spectral Wound, venant soulever une question futile mais authentique de jugement d’apparence : peut-on jouer du black metal en shorts ? Le quatuor s’efforcera de prouver que oui dans un concert assez court.

Spectral Wound ne réinvente pas la roue – ou le pentacle – mais donne dans un black metal assez primitif, basique mais efficace. La bassiste fait preuve non pas de présence, mais d’absence scénique, passant le concert cachée derrière le guitariste, tournée vers la batterie. C’est finalement le chanteur qui viendra sauver la prestation en se donnant à fond.

Leur honorable album Terra Nullius (sorti en 2015) vaut quand même le détour, mais il semblerait que la prestation de ce soir n’est peut-être pas à la hauteur de l’album, ou des attentes que celui-ci peut créer.

Deathbringer

La salle est maintenant très bien remplie alors que les gars de Deathbringer s’apprêtent à briser la glace dans leur premier spectacle. Et ça n’y ressemble pas du tout. En effet on voit bien que les musiciens ont de l’expérience, et ça en jette de suite.

Photo par Benoit Vermette.

Photo par Benoit Vermette.

Et on s’entend qu’une Gibson et gros ampli Orange ça réchauffe incroyablement le son, donnant plus de couleurs aux deux guitares, très fortes en volume, qui vont imposer un mur de son électrique pesant à souhait. Peut-être un peu trop fort même pour le petit système de son de la salle où la voix du chanteur aura parfois un peu de mal à ressortir. Ce dernier donne tout ce qu’il a, alternant habilement entre un chant black metal guttural et une voix death plus sombre, mais qui ressort moins dans le mur de distorsions des guitares.

Deathbringer tire son épingle du jeu notamment grâce à une touche doom , qui apporte beaucoup à leur atmosphère sombre et pesante. Leurs pièces s’en trouvent assez nuancées, rendant encore plus efficaces les passages plus rapides. Sur un fond de lumières rouges comme l’enfer qui ne bougera jamais, le groupe livre un excellent concert, dans  la sueur (prix de transpiration au guitariste parisien), la noirceur, et avec une très bonne énergie. Le chanteur finira de détruire la glace en plongeant dans le public lors de la très bonne dernière chanson, lançant un mosh-pit dans un public attentif mais jusque là statique.

Photo par Benoit Vermette.

Photo par Benoit Vermette.

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