L'obsession de la beauté

Critique théâtre | L’obsession de la beauté à La Licorne

La jeune compagnie de théâtre LAB87 présente, jusqu’au 13 décembre 2012, sa toute première production intitulée L’obsession de la beauté, jouée entre les murs de la Petite Licorne. Adaptée du texte de l’Américain Neil LaBute, la pièce mise en scène par Frédéric Blanchette pose un regard ironique sur cette fascination de notre société à se laisser influencer par le visible.

Photo de La Licorne

L’obsession de la beauté, c’est l’histoire d’un couple, formé de Greg (Mathieu Quesnel) et Steph (Anne-Élisabeth Bossé), et de leurs amis, Amélie (Maude Giguère) et Fred (David Laurin). Alors que Greg et Fred discutent entre « mâles » dans le garage, et que Steph épie un peu la conversation de la cuisine, Greg laisse échapper un commentaire sur l’apparence physique de sa copine. « Steph a un visage ordinaire, mais je ne l’échangerais pas contre 1 million. »

Une remarque qui peut sembler insignifiante, mais qui, quand elle sera portée aux oreilles de Steph par l’entremise d’Amélie, prendra des proportions démesurées.

Entre la crise de Steph et l’incompréhension de Greg face à cette intense réaction, il y a le couple de Fred et d’Amélie qui y va de ses opinions sur la question: Fred, imbu de lui-même et réfléchissant avec ce qu’il a entre les deux jambes, et Amélie, la belle fille.  Le tout est teinté d’un humour qui fait sourire plus que rire aux éclats, mais le texte est bien fignolé et garde le spectateur éveillé.

La caricature de l’obsession de la beauté est dessinée en gros traits gras. L’élément déclencheur est trop exagéré pour être collé sur la réalité, mais d’un autre côté, les discours individuels présentés directement au public ramènent l’histoire un peu plus près des vrais sentiments.

 

Pauvre belle fille!

Seul le discours du personnage d’Amélie déçoit. Comme si le rôle de « la belle fille » ne valait pas la peine qu’on s’y attarde. Et même quand le personnage de Maude Giguère s’adresse au public et tente de dépeindre les mauvais côtés de la beauté, on ne fait qu’effleurer brièvement le sujet et on n’éprouve aucune empathie envers elle, alors qu’il y aurait eu matière à en dévoiler beaucoup plus.

Du côté de la mise en scène, l’utilisation de l’immense miroir déformant comme arrière-plan est ingénieuse et pousse l’effet caricatural de la pièce à l’extrême. On utilise parfois de petits textes affichés en haut du miroir pour présenter les actions des personnages, mais ils passent souvent trop vite et le spectateur n’a pas nécessairement le temps de bien saisir le message.

L’obsession de la beauté réussit à divertir. Pour le reste, il n’y a pas vraiment de morale à l’histoire. Tout le monde le sait qu’on devrait se fier à la beauté intérieure plutôt qu’au physique, mais bon, personne ne peut être totalement indifférent à une belle face!

Vos commentaires