Flying Lotus

Critique | Flying Lotus à Montréal

Vendredi 12 octobre 2012 – Société des Arts Technologiques (SAT) (Montréal)

Le DJ et producteur californien Flying Lotus était de passage vendredi soir, à la Société des Arts Technologiques (SAT), à Montréal. Un concert pour le moins coloré…

Photo par Catherine Rosa

Veston full pailleté, écran géant, tables de mixage et toile sur laquelle est diffusée des hologrammes psychédéliques. Le visuel annonce la couleur du show. Recherché, chaotique, fantaisiste. Toujours soigné.

Flying Lotus débarque à Montréal, annonçant la sortie de son nouvel opus Until The Quiet Comes, sur le label Warp Records. Nouvel album sur lequel il a d’ailleurs collaboré avec Erykah Badu avec le morceau See Thru To U. Il fera d’ailleurs un clin d’oeil à l’inqualifiable talent de la mère du neo soul en samplant durant le show son morceau The Healer (New Amerykah Part One – 4th World War).

En parlant de sample, Flying Lotus fait sonner le hip-hop mieux que les morceaux originaux. Il reprendra entre autre Niggas In Paris de Jay-Z et Kanye West, ainsi que A Millie de Lil’ Wayne. Alors que sa reprise de Jay-Z et Kanye envoie un son lourd, pesant, percutant, Flying Lotus envoie un beat doux et épuré pour Lil Wayne. Le contraste est envoûtant.

Photo par Catherine Rosa

Le DJ de Los Angeles est simplement un génie des platines. Il alterne hip-hop, électro, dubstep, sans dérapage, sans accroc. Un genre de flux tendu musical, entre gros beat accéléré et glissade sur des sons plus soft et mélodieux, qui permet de ne pas perdre le public même l’ombre d’un instant. Les morceaux s’enchaînent, le public suit de plus en plus exalté.

Clin d’oeil à la francophonie avec son sample de Mr. Oizo (Positif – Vous êtes des animaux).  Suivi d’un « je t’aime Montréal, stupid dope crazy crazy night ». Vocabulaire limité, mais après tout, seuls ses mixes ont de l’importance. Son set se terminera de manière plutôt abrupt, submergé par une nuée de post-adolescents qui monteront sur scène. Foule, dérapage, fin du show.

Rendons à César ce qui est a César. Rendons à l’électro ce qui appartient à l’électro. De la justesse, de la noblesse, de la finesse. Sauf le respect de DJs tel que Skrillex, Diplo ou même Pretty Lights, qui envoient des beats pesants, rarement raffinés, Flying Lotus, DJ en pleine expansion, a lui le talent qui assure le caractère sophistiqué et méticuleux de ses mixes.

En bref, show gagnant pour Flying Lotus qui nous vient exactement dix jours après son passage à la Boiler Room de Los Angeles où il était en compagnie de DJ Lo Down Loretta Brown (alias Erykah Badu), Daddy Kev, Nobody, The Gaslamp Killer, D-Styles et Nocando. Mention spéciale pour la première partie de Flying Lotus avec Jeremiah Jae et Teebs.

Photos en vrac
(par Catherine Rosa)

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