Critique concert: Sneazzy et Nekfeu au Club Soda

Sneazzy et Nekfeu, les deux effrontés du collectif 1995, ont investi la scène du Club Soda vendredi dernier dans le cadre du Festival Hip Hop de Montréal. Un concert qui ne se tenait pas toujours, mais qui valait le déplacement.

Les deux acolytes ont su soigner leur entrée en balançant un instrumental puissant tout en se faisant languir par le public derrière les rideaux. La soirée a débutée avec Renégats, morceau de leur second EP La Suite paru en 2012.

Nekfeu, déterminé, dégaine un flow, impressionnant par sa rapidité. Ils enchaînent avec La Source, le morceau phare de leur premier EP qui porte le même nom. Pas de répit, les garçons investissent le public en les faisant se balancer de gauche à droite. C’est alors qu’ils reprennent le morceau La Suite de leur second EP et qu’ils continuent avec la pièce Milliardaire de leur premier EP.

 

Confusion sur scène

Nekfeu explique au public que «le meilleur de l’équipe n’est pas là, mais qu’il y a les plus insolents». Et ce n’est pas peu dire! Sneazzy a rendu le DJ fou en le coupant incessamment tandis que les deux rappeurs réglaient leurs chamailleries sur scène : «Pourquoi tu rappes maintenant – non attends je parle». Que dire à part qu’il y avait une mauvaise communication entre eux, mais qu’ils ont su, à deux, être à la hauteur pour six. Les garçons ont l’habitude d’avoir le reste de la gang de 1995 avec eux sur scène. Ils ont su gérer le manque par la performance.

Le concert fut concis, mais de bon augure pour leur retour, cette fois tous ensemble, aux Francofolies en juin prochain. Sneazzy et Nekfeu ont étanché leur soif de notoriété en slamant dans le bain de foule tandis que le public scandait «1-9-9-5». Ils sont jeunes, impertinents de temps à autre, mais ils sont prometteurs. Leur rap, c’est une suite d’histoires et de contes qu’ils racontent avec leurs mots, simplement. En plus de raconter une histoire, ils font ça sur une musique étonnamment raffinée. Tout ça enregistré dans le placard à vêtement de Fonky Flav’… Pour vrai !

Les gars du 1-9-9-5 s’autoproduisent, organisent eux-mêmes leur date de concert et restent humbles malgré tout. Ils sont définitivement une des dates à retenir lors des Francofolies de Montréal.

Photos en vrac par Pierre Bourgault:

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