Critique concert: Mogwai à Montréal

Dimanche 17 juin 2012 – Métropolis (Montréal)

Véritable chef d’orchestre aimant rester en retrait, le protagoniste à tête rasée, Stuart Braithwaite, a mené Mogwai pendant 100 minutes dans une salle bien remplie, hier soir au Métropolis. Une dernière prestation à Montréal avant un très long congé selon des propos énoncés sur la page Facebook du groupe…

Le groupe Mogwai avait-il envie de jouer collectif, de plaire au public ou allait-il déstabiliser les fans avec des décharges électriques ça et là, au-delà du supportable (pour ravir ses fans hardcore de la première heure) ?

Le début du concert est plutôt calme avec Yes I am a long way from home et I’m Jim Morrison, I’m dead, avant de laisser progressivement la place à des excès tourmentés. Les montées sont très bien orchestrées par la troupe à l’aide de claviers/piano, de parties vocales murmurées et de rythmiques enchanteresses.

Puis, ce qui arriva arriva, les pédales de distorsion sont sauvagement actionnées pour provoquer un bruit au-delà du respect des limitations sonores lors de How to be a werewolf et Hunted by a freak. Les bouchons achetés au Dollarama ne seront pas assez efficaces…

Quasi immobiles mais contents d’être là, les membres de Mogwai émettent d’excellents sons lorsque arrivent des morceaux plus mélodieux comme White Noise et Mexican Grand Prix. Soulignons l’absence des titres du plus récent album Earth Division EP qui avait reçu des critiques mitigées.

Dans un décor inexistant mais soutenu par un jeu de lumières éblouissant, la troupe s’est concentrée sur les morceaux, sur la musique. Point final. Entre chaque pièce, Stuart prononçait les mêmes mots au public: « Merci beaucoup, merci! Cheers! »

Mogwai sait donc provoquer une forme jouissive de grand frisson. Dans l’emblématique morceau final, Mogwai Fear Satan, après un brillant exercice de charges émotionnelles, on croit que la fin du monde est bel et bien là. Interprétée une fois sur deux lors des précédents concerts, Montreal a eu la main heureuse. La dernière note jouée, on n’en mène pas large, on regarde souvent derrière soi en quittant la salle, même si toutes les lumières sont désormais allumées…

Le combo rock écossais n’a sans doute jamais aussi bien joué avec la matière sonore en mélangeant la pop, le rock planant et le métal/punk avec des qualités hors-pairs. Année après année, Mogwai essaie de baisser le son en misant sur la qualité de ses morceaux plutôt qu’en franchissant le mur du son. On les pardonnera.

Photos en vrac
(par Renaud Sakelaris)

Liste des chansons:

1 – Yes, I’m a long way from home
2 – I’m Jim Morrison, I’m death
3 – Travel is dangerous
4 – White noise
5 – Stop coming to my house
6 – I know you are, but what am I?
7 – May nothing but happiness come through your door
8 – How to be a werewolf
9 – Ex-Cowboy
10 – Mexican Grand Prix
11 – 2 rights make 1 wrong
12 – Batcat

Rappel:

13 – Hunted by a freak
14 – Mogwai fear satan