Marie-Jo Thério

Critique concert: Marie-Jo Thério à Pop Montréal

Le « laboratoire » de Marie-Jo Thério : expérience réussie!

Samedi 24 septembre 2011 – Fédération Ukrainienne (Montréal) – Pop Montréal

Les blouses blanches étaient à l’honneur sur scène (et ce malgré la chaleur intense d’une soirée d’automne très humide) alors que Marie-Jo Thério et ses musiciens présentaient samedi soir, à la Fédération Ukrainienne de Montréal, le spectacle intitulé « Laboratoire » dans le cadre du festival Pop Montréal.

Photo par Inma Salcedo

Version de travail d’une tournée en préparation basée sur l’album concept Chasing Lydie (lancé en mars dernier – consultez notre critique), ce laboratoire exploratoire visait à tester ces nouvelles chansons devant un auditoire, ce que la bande n’avait fait qu’une seule autre fois, au début septembre à Rouyn-Noranda. Et si cette expérience, intense et totalement réussie, n’est que la version non rodée du spectacle, préparez-vous à un concert haut en couleur et riche en émotions l’an prochain!

 

Chasing Lydie distillé à ses meilleurs éléments

C’est aux principales chansons de l’album que le public a eu droit, le dernier quart du disque en moins. Élaguant le contenu de celui-ci pour n’en garder que les extraits sonores parlés les plus significatifs, Marie-Jo Thério a construit un spectacle mêlant sons enregistrés, projections vidéo et musique « live ».

L’ordre des chansons respectait la chronologique du disque, débutant par Going To The States (l’enregistrement tel qu’on l’entend sur le disque), suivi de Broadway Overture for the Leblancs, interprétée par Thério au grand piano ainsi que ses musiciens, à la guitare, la batterie et aux cordes (incluant Guiddo Del Fabbro, qui a joué également entre autres pour Pierre Lapointe).

L’adaptation des pièces pour la scène parvient à rendre la totalité des émotions ressenties à l’écoute du disque et le choix des collaborateurs de Thério y est pour quelque chose. Ces hommes ont un talent monstre et sont en grande partie responsables du succès de cette soirée.

Photo par Inma Salcedo

Digging The Ground s’est avérée aussi, sinon plus, intense que sur le disque, avec une Marie-Jo Thério complètement déchaînée sur scène, sa voix puissante et immense, et son jeu de piano très senti. Le ton sur scène est ensuite devenu festif pour Clever Bubbly Aunty, pour ensuite revenir vers l’intensité intimiste de Blow Wind Blow, la pièce de résistance de l’album.
Cependant, cette version sur scène a été jouée et chantée sur un ton un peu plus haut que l’originale, ce qui a légèrement diminué l’impact émotionnel de la chanson.

Par contre, Chasing Memory s’est avérée tout à fait splendide et Don’t Stop The Music Now est venue clore le tout en beauté.

La réaction enthousiaste du public (qui a sifflé et crié son appréciation à plusieurs reprises au cours du spectacle) nous porte à croire que l’expérience fut réussie. En ce qui nous concerne, Marie-Jo Thério peut dormir tranquille : elle a entre les mains un spectacle des plus prometteurs, facilement exportable, et qui transporte et envoûte totalement le spectateur.


Krista Muir et Canailles

En première partie, la Canadienne Krista Muir, accompagnée de deux musiciens, est venue présenter quelques pièces de son répertoire plutôt bien garni (5 albums). Un peu trop gamine et « mignonne » à notre goût, la chanteuse semblait seule dans sa bulle de plaisir, sans tout à fait réussir à y inclure l’auditoire.

Ses compositions sont amusantes, légères et colorées, et la jeune femme possède une voix dont le registre est étendu et riche, mais comme tout ce qui est sucré, une consommation trop grande finit par donner mal au ventre et la foule lui réserva un accueil enthousiaste, mais poli.

Ensuite, ce fut au tour de Canailles de prendre d’assaut la scène. Gagnante du 3e prix des Francouvertes de 2011, cette formation montréalaise de huit musiciens/chanteurs étonne par son énergie débordante, son humour légèrement vulgaire et la bonne humeur qu’elle répand sur son chemin. Avec des chansons telles que Ramone-Moi ou Gazoline, le groupe a su s’attirer de vives réactions positives de la part du public.

La voix de Daphné Brissette, chanteuse principale du groupe, est extrêmement particulière, à la fois gutturale et nasillarde et met du temps à nous gagner, mais elle y arrive et se révèle au final autant saisissante que poignante. À
découvrir!

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