Critique concert: Gerry, toujours vivant (FrancoFolies)

Mardi 14 juin – Place des Festivals (Francofolies de Montréal)

Il est l’icône qui est à l’origine du rock québécois: Gerry Boulet. Hier soir, de nombreux artistes qui ont le rock tatoué sur le coeur étaient réunis sur la grande scène de la Place des Festivals pour lui rendre un hommage. Une soirée remplie d’émotions et de souvenirs pour les nostalgiques de ce grand musicien à la voix rauque; un hommage bien rendu qui nous a fait croire, l’instant d’une soirée, que Gerry était toujours vivant.

Se sont succédées sur scène, parfois en solo, en duo ou à plusieurs, les voix les plus rock du Québec. Le maître de la soirée, Martin Deschamps, est celui qui rendait le mieux la voix et l’émotion du chanteur d’Offenbach. Il était entouré d’Éric Lapointe, Jonas, Nanette Workman, Bobby Bazini, Mario Saint-Amand et Sarah Bourdon.

D’entrée de jeu, un extrait du film Gerry projeté sur les écrans de chaque côté de la scène nous amène à clamer le défunt chanteur, avant d’accueillir sur scène Éric, Martin et Jonas pour l’interprétation de Chu un rockeur. La nervosité et la fébrilité étaient palpables sur scène, notant quelques imperfections et quelques échanges de regards incertains au cours de la chanson. Le calibrage sonore a également pris le temps d’au moins deux pièces avant d’être parfait. Le tout manquait tout simplement de volume, que ce soit pour la voix de Jonas dans son interprétation de Le blues me guette, ou d’un solo de guitare dans la même chanson qui est carrément passé inaperçu.

Des frissons

Mais le tout s’est vite replacé. Martin Deschamps est venu redresser la chose avec une touchante interprétation de Prends pas toute mon amour. En se fermant les yeux, on aurait cru entendre le vrai Gerry.

Autre beau moment, la meilleure interprétation de Jonas de la soirée avec la pièce Ayoye. Les solos de saxophone et de guitare donnaient littéralement la chair de poule.

C’est d’ailleurs l’une des grandes forces de la soirée d’hier : le talent des musiciens sur scène. Les nombreux solos de

guitare, marque de commerce de la musique rock, donnaient du mordant aux interprétations, soulevant la foule à plusieurs moments.

Celui qui joue de rôle de Gerry dans le film lui rendant hommage, Mario Saint-Amand, est monté sur scène à deux reprises, pour les pièces Un beau grand bateau et Toujours vivant. S’il semblait peu sûr de lui lors de sa première apparition sur scène, le comédien a repris du poil de la bête pour la pièce titre du spectacle.

Éric Lapointe et Nanette Workman ont joué les rôles de Gerry Boulet et Marjo pour interpréter Les yeux du coeur. Un excellent moment de la soirée alors que la complicité entre les deux rockeurs était omniprésente. Éric et Nanette ont même dansé un slow collé sur scène; on aurait presque dit qu’ils allaient s’embrasser!

C’est la populaire pièce d’Offenbach Promenade sur mars qui a clôturé le spectacle, réunissant sur scène tous les artistes de la soirée. Un beau moment des FrancoFolies qui aura certainement donné envie à plus d’une personne dans la foule de voir le film Gerry, qui prend l’affiche aujourd’hui même.